Chapitre deuxième:la prisonnière

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Coralie termina de frotter le pont et rangea la serpillère et le seau à l'endroit où elle les avait pris. Elle récupéra son sac à dos et décida de faire le tour du bateau.

Ce nettoyage lui avait prit plusieurs heures et l’après midi commençait. Coralie se dirigea vers la proue du bateau et regarda un instant les vagues s’agiter. Cela avait l'air si puissant, si violent, et pourtant le bateau allait à son aise. Elle longea la barrière et arriva à la poupe, mais s’approcha du brise-lame. Un requin ouvrant la gueule y était taillé.

Elle avança alors vers la porte au hublot et regarda à travers. Il y avait un couloir avec d’autres portes.

Elle ouvrit et franchit la porte. Le couloir était peu éclairé et entièrement en bois. La refermant derrière elle, Coralie s’avança. Elle passa devant plusieurs portes semblables, sûrement des cabines puis une différente, peut être celle du capitaine. En continuant, la jeune fille sentit une bonne odeur, elle passait à coup sûr devant les cuisines. Ensuite elle arriva à une bifurcation.

Coralie réfléchit et prit le chemin de gauche. Elle descendit une grande volée d’escaliers. Une fois en bas, elle se rendit compte qu’elle entendait des chants. Elle se rapprocha et constata qu’elle avait pénétré dans les couloirs des rameurs, qui chantaient pour s’encourager. Elle ressortit sans se faire remarquer. À l’entrée de ces  deux couloirs il y avait une porte qu’elle ne remarqua pas quand elle rebroussa chemin. Elle remonta les escaliers.

Chez le capitaine la discussion se terminait peu à peu.

Coralie, distraite, trébucha sur la dernière marche mais se rattrapa. Elle avait juste fait du bruit. Elle continua donc son chemin et prit les escaliers de droite.

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que les deux jeunes hommes sortaient justement et Typhon la suivit en silence. Sans un regard, Coralie descendit les deux petites volées de marches et arriva face à une nouvelle porte en bois. Elle l’ouvrit et entra, mais une fois dans la pièce, la porte se claqua derrière elle et un cliquetis de serrure se fit entendre.

Elle était donc enfermée…

Coralie se retourna frappa la porte des poings en criant:

-Qui est là??

- Je n’ai pas besoin de te dire qui je suis… tu connais déjà ma voix.

- V-vous?!

- Oui, moi. C’est gentil de me vouvoyer. Mais ici tu peux m’appeler Typhon bleu, bras droit du Baron bleu, maître de ce navire!

- Mais pourquoi m’avez vous enfermée?

- Oh, si tu savais… gamin. Tu es tellement naïf… Le capitaine t’as totalement embobiné. Si il t’as accepté à bord, c’est juste grâce à ce que t’as dans ton sac!

- Je… vous pouvez toujours rêver si vous espérez que je vous le donnerai!

- Je n’espère pas, je ne te force pas, le capitaine, lui, SAIT comment faire pour que tu le lui donne.

- Mais qu’allez vous faire de moi?!

- Je ne sais pas quel sort te réserve Jack, tu verras sur le moment.

(Il voulut s’éloigner mais Coralie donna un nouveau coup à la porte)

-Donc je suis enfermée ici tant que le capitaine n’est pas venu me voir?

- T'as tout compris… Jason. Et d’ici là tu ne recevras rien à manger! Allez, bonne journée!

Et il s’éloigna en riant.

Coralie s’assit et rapprocha ses genoux de son menton. Le bâteau tangua plusieurs fois, signe qu'il allait prendre la mer. Coralie avait vécu déjà tant de péripéties… elle ne s’était enfuie que la veille! Tout c’est passé si vite… Elle analysa la situation, la triturant de tous les côtés mais elle ne trouvait rien qui lui permette de s’échapper sans trouver la mort. La seule solution était d’attendre.

L'étoile du bergerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant