Chapitre quatrième: la mousse

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Une lumière apparut. Coralie ouvrit les yeux brusquement. Elle se redressa et cracha de l’eau. Elle avait l’impression de s’étouffer. Autour d’elle la lumière l’aveuglait presque, ses yeux lui faisaient mal. Était-elle morte?

Quand elle se calma et pu reprendre son souffle, Coralie leva enfin la tête. Elle n’était donc pas morte, et encore moins au paradis, elle avait bien survécu. Les cinq pirates l’encerlaient. Ils avaient tous l’air étonnés, mais Coralie remarqua sur le visage de typhon bleu de la déception et sur celui du capitaine de l’intérêt…

-Que… Comment ai-je survécu?

-Tu as faillis te noyer, mais on t’as remonté à temps, apparement! répondit un marin

-Comment ça? Vous m’avez sauvée?

-En effet, sous un certain point de vue oui. confirma le Capitaine en hochant la tête

Tu es je crois tombé dans les vapes mais comme c’était la fin du sablier quelques secondes plus tard, nous t’avons remonté.

-Ah. Bien… merci. Conclut Coralie sans sachant vraiment quoi dire ni penser

Jack retira le couteau de Coralie de sa ceinture et le lâcha à la verticale. Il se planta dans le sol entre les planches, y laissant une griffe de plus.

Elle faisait donc dés à présent officiellement partie de l’équipage du loup des mers. Les pirates qu’elle avait jusqu’à présent redoutés étaient à présent ses alliés.  Elle devrait vivre avec eux, se battre avec eux et peut être, -et rien que d’y penser cela lui donna des frissons- tuer avec eux.

Jack estima qu’on pouvait encore attendre avant de trouver un surnom à Coralie, du moins le temps de connaître ses aptitudes en combat.

Elle récupération son couteau et un marin lui demanda de le suivre. Elle s’exécuta, et il entra avec elle dans le fin couloir menant aux cabines. Il lui montra la sienne. Coralie prit le temps de l’observer sous tous les angles. En somme, elle n’était pas trop mal. Plutôt étroite, mal éclairée, un peu poussiéreuse mais curieusement chaleureuse. Peut être que ce n’était qu’une impression car en effet, elle avait plus de confort que la cale, mais sûrement pas autant que sa chambre au couvent. La jeune mousse s’assit sur son hamac, penseuse. Il était un peu déchiré, mais on pouvait aisément le rafistoler, et puis le drap posé dessus semblait chaud. Son regard se posa sur le petit bureau en face du mur en bois foncé.

Coralie sourit. Peu importe ce qui lui arriverait, au moins, elle avait surmonté déjà une grande épreuve. Elle avait survécu.

Ce soir, le cuisinier lui apporta du poisson, une rondelle de citron vert et une sorte de soupe. Elle avait tous adoré tellement elle avait eu faim. Ce fut la meilleure de ces trois dernières nuits.

Le lendemain, Coralie se réveilla de bonne heure. Il faisait encore à moitié sombre et le soleil ne tarderait pas à se lever. Elle sortit de sa cabine et arriva sur le pont du bateau. Deux marins discutaient tranquillement de l’autre côté et un jeune homme passa à côté d'elle.

“-Tu es nouveau? lui demanda-t’il. Je ne t’ai encore jamais vu.

-Oui, je suis leur dernière recrue.

-Oh! C’est curieux, moi aussi, j'ai été recruté il n’y a que quelques jours. Au port de Baumer. Quel est ton nom?

-C’est Co… Jason.

Il fronça imperceptiblement un sourcil puis sourit.

-Enchanté. Moi Alphonse. Tu sais te battre?

-Pas vraiment, à vrai dire.. Je cherchais justement un moyen d’y remédier.

-Je peux t’aider à t'entraîner! On peut se faire des combats amicaux, c'est la meilleure manière de s’améliorer.

-Vraiment? Ce serait super sympathique. Mais... avec quelles armes?

-Bein… moi j’ai un petit sabre. Toi t’as bien une arme? Ou au moins un couteau!

-Oui j’ai un couteau qui est apparement très bon en lancé comme au corp à corp.

-À bon? Tu veux bien me le montrer?

Coralie le regarda dans les yeux et répondit

-Si tu gagnes…”

Ils sortirent leurs armes de leurs ceintures et commencèrent à se battre. Le tintement du métal résonnait tandis que la lueur rouge du soleil perçait à l'horizon.

Bientôt quelques marins et mousses les avaient rejoints comme spectateurs ou s'incrustant dans la bataille, si bien qu’au bout d’une vingtaine de minutes, il y eu blessure. Un marin court sur patte, qui n’avait pas l’air bien malin, venait de se faire griffer le ventre. Sa blessure moyennement profonde saignait. Il n’allait pas en mourir mais cela ne lui faisait sûrement pas du bien.  

Il se fit soigner et le capitaine découvrit rapidement la source de la bagarre.

Il observa Coralie et Alphonse d’un regard noir et leur demanda de lui expliquer l’histoire.

Comme punition, ils n’ont pas eu à manger ce soir et le jour suivant. Il les prévint aussi qu’au prochain avis de blessure d'un camarade, ou de bagarre générée, la sanction serait beaucoup plus dure.

Coralie fit les jours suivant le tour des rôles sur le bateau. Elle avait essayé de ramer, un jour sans vent, mais elle apprit que c'était très fatiguant. Après trois heures elle en était éreintée. Pendant sa veille de nuit il ne s'était rien passé et le cuisinier était devenu un bon ami. Alphonse lui, la conseillait et l’accompagnait. Il lui faisait oublier qu’elle était sur un bateau de pirate, censé semer la terreur. Cela fesait environs deux semaines que le bateau avait quitté le port et cette fois, la jeune mousse devait assurer le rôle du vigile.

Coralie monta donc l'échelle et atteignit la plateforme. Elle s'accrocha et s’installa. Cela risquait d'être ennuyant. Il y avait tellement peu de chances qu’il se passe quelque chose! Que pouvait il arriver? Un orage? Une tempête? Un bateau ennemi? Il y avait un tellement grand Océan, et un autre bateau devrait apparaître pour se battre contre eux?

Se retirant de ses pensées, elle se concentra sur l’horizon. Et là, l’innatendu les attendait. Un bateau ennemi était apparu, s’approchant dans leur direction. Coralie se redressa de surprise et se pencha vers le bas, pour voir si quelqu’un d’autre l’avait remarqué. Non, ils en étaient encore tous à leurs occupations.

-Capitaine!! Un navire à quatre heure! cria t’elle

-Quoi? De quelle couleur est son pavillon? s’étonna le Capitaine

-Son pavillon? Euh.. noir! Comme nous!!

-Bon. Nous allons devoir nous préparer à l’abordage s'ils nous attaquent. Fermez les voiles, préparez les canons, nous nous mettons sur la défensive!

La jeune fille descendit l’échelle et s’approcha de Jack.

-Capitaine… dois-je aussi me battre?

-Évidement! Tout le monde participe!

-Mais je ne sais pas encore bien…

-Bon t’a apprit les bases durant ces derniers jours, à toi de prouver qu’on a bien fait de te prendre à bord. Allez, tu vent!

-Bien, Capitaine.

Le navire ennemi était plus petit que le loup des mers, et son équipage moins nombreux. C'était une grande barque apte au combat munie de six canons, pas réellement imposants. Ils avaient un avantage évident. Cependant, l'autre bateau s’alligna bientôt au leur, donnant signe que la confrontation était inévitable. Soudain, au même moment, comme si une cloche avait donné, les deux navires plongèrent dans un silence concentré. Et puis “BOUM”.

L'étoile du bergerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant