Je suis prêt

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- Il y a un temps j'aurais fait n'importe quoi pour toi... Il y a un temps je t'observais dans la cour pendant tes heures de trous, tous le monde restaient en groupe, et tu étais là.
Seule, dans un coin, tu n'avais pas l'air malheureuse, seulement tu n'appréciais pas la compagnie des autres. Tu dessinais pendant des heures et des heures, et quelques fois je me demandais où tu pouvais aller chercher tout ça, d'où cela venait-il, mais il venait de toi. Depuis toujours tu étais sous mes yeux et je n'ai rien vu. Je n'ai pas vu tes yeux en amande qui étaient aussi doux qu'un sourire d'enfant, je n'ai pas vu ta démarche si triste qu'elle en venait à faire pleurer les étoiles et les aurores boréales, non je n'ai rien vu c'était le vide continu.

Et pourtant t'étais là, t'étais là si près de moi, si près de chaque personne qu'aucune ne te voyait, t'étais comme évanescente, libre et indépendante.

Et un jour comme ça, tu sais on ouvres les yeux, comme d'une cuite qui aurait duré vingt ans, comme d'un rêve dont il fallait faire le bilan, on saisit enfin quel genre de personne on a été, et qui on a manqué.

J'ai manqué quelqu'un comme toi, et j'm'en veux tellement, j'en veut au monde, j'en veux au destin et à tous nos passés lendemain, j'en veux aux gens dans la rue qui auraient pu me prévenir, ou simplement me dire : « Monsieur je crois que vous tombez amoureux, il faudrait vous réveiller parce qu'un lendemain elle aura filer. » et je ne me suis pas réveillé.

J'ai dormit une journée entière, un Loïs entier à en faire un chantier, j'ai peint encore et encore tes dessins à leurs trouver un chemin, et là je t'ai vu. Toi au milieu des ombres me faisant un signe, le signe qui veut dire, il va falloir y aller, te jeter enfin, dans ce fameux ravin celui dont personne ne revient, mais aujourd'hui je suis prêt.

Je suis prêt.

Je t'aime. Rien de très grandiose, tout près d'où poussent les roses, mais je crois que je ne connais plus la cause.

Je t'aime. Je serais près à détruire le système, simplement à l'aide de quelques poèmes.
Je me sent pousser des ailes, peut-être suis-je éternel.

Ouais je crois que je t'aime.

"EEA,LLB"

Les phrases de YonaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant