Chapitre 5

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- Régina ! Je suis rentré !

- Dans le salon, cria-t-elle en fermant les yeux.

Quand elle les rouvrit, il était là en face d'elle se penchant pour lui donner un baiser comme il le faisait chaque jour en rentrant. Elle le laissait faire passive.

- Comment s'est passée ta journée ?

- Plutôt bien, répondit la brune. Je suis sortie boire un café avec une collègue après le travail. C'était sympa.

- C'est bien, dit-il en lisant quelque chose de visiblement plus intéressant sur son téléphone. On mange quoi ce soir ?

- Des lasagnes, soupira la brune, elle partit en cuisine commencer à préparer le repas.

Elle referma la prote du four et frotta ses mains sur son tablier. Elle sursauta en sentant une main se poser sur son épaule. Elle se retourna et fit face à son mari.

- C'est bientôt prêt, lança-t-elle avant de s'écarter de lui pour mettre la table.

- Régina, attends s'il te plaît, je voudrais te parler.

- Je t'écoute. Elle s'arrêta, elle le fixait, une main sur la hanche, attendant qu'il exprime enfin son blabla inutile.

- C'est ma fille, Mary Margaret. Tu sais, avec le divorce et les enfants elle n'a pas vraiment le temps de trouver un logement...

- Léopold non ! Elle ne va pas venir habiter ici ?

- Si, juste pour un mois le temps de se stabiliser. Elle arrive demain avec les enfants, je compte sur toi pour faire un effort.

Il quitta la pièce, mettant ainsi fin à toute discussion sur le sujet. Régina serra les poings puis subitement elle s'empara d'une assiette et la jeta contre le mur. Le bruit des morceaux retombant au sol résonna dans tout l'appartement.

OOOoooOOO

Il était à peine vingt-trois heures et Emma pleurait à chaudes larmes. Ces dernières coulaient le long de son visage et venaient se mélanger au sang qui s'écoulait de ses lèvres. Recroquevillée par terre, en appui contre le mur, elle observait les bleus qui apparaissaient déjà sur ses jambes. Elle porta sa main à son front, pour découvrir du bout de ses doigts tremblants une belle entaille d'au moins trois centimètres.

Elle tenta de lever son corps endolori, sans grand succès. Elle écrasa son visage sur le carrelage froid et ferma les yeux. Que devait-elle faire pour que ça cesse ?

Les bruits de son fils pleurant lui redonnèrent un semblant d'énergie. Elle aspergea son visage d'eau pour effacer les traces de sang et accourut à la chambre d'Henry.

- J'ai fait un cauchemar, parvint-il à formuler entre deux sanglots.

- Ce n'est rien mon trésor.

Elle s'allongea près de lui le prenant délicatement dans les bras le berçant quelque peu. Elle remercia la pénombre de cacher ses bleus aux yeux de son fils. Elle attendit qu'il se rendorme avant de quitter la pièce.

Elle avait peur. Oui, même si Killian n'avait jamais touché à un seul cheveu de leur fils, il devenait de plus en plus violent. Qui sait de quoi il pouvait être capable. La gorge serrée, elle descendit se servir un verre. L'ironie de la chose : c'est l'alcool qui rendait violent son mari mais c'est aussi ce qui lui permettait de l'oublier.

Après deux verres de scotch, la porte d'entrée s'ouvrit. Killian était de retour. Emma soupira et remplit de nouveau son verre, elle allait en avoir besoin pour l'écouter s'excuser encore une fois. Quand le brun arriva enfin, il la dévisagea timidement puis prit place sur la chaise en face. Emma ouvrit la bouche pour lui dire d'aller se faire voir, mais il la coupa.

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