II.

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Je suis au test. Tout le monde me fixe avec de grand yeux lorsque c'est à mon tour de passer. Je sens des milliers yeux me déshabiller du regard et je sens mes joues prendre une teinte rosée...

L'homme qui m'inspecte est grand, âgé, avec l'air stricte. Lorsqu'il lève son regard vers moi j'y décèle une expression désolée.

Il m'annonce que je peux passer dans la salle d'examen suivante, où m'attend une femme. Elle se charge sûrement de régler quelques détails. Elle m'observe avec le même regard désolé que cet homme. Je comprend rapidement ce qu'il signifie.

Et je tombe, tombe sans pouvoir m'arrêter, tombe au fond d'un précipice. Je vais bientôt toucher le fond et me briser les os.

Plus que quelques secondes, quelques mètres. Je ne cesse de chuter, je prend de la vitesse. Une micro-seconde, quelques millimètres....

Un cri strident. Ça me vrille les tympans. Je me réveille en sueur, en me bouchant les oreilles.

Je mets deux bonnes minutes avant de réaliser que c'est moi qui cris. Je m'arrête, me calme et essaye de reprendre mes esprits. Ce n'était qu'un cauchemar...
Mes mains sont moites et tremblent.

Non, Cassie, arrête de stresser pour ce foutu test. Rendors toi. Tu vas avoir des cernes sinon. J'écoute alors ma voix intérieur et essaye de retrouver le sommeil tant bien que mal.
                                      *
Le lendemain matin je me réveille à 9:30, mon dieu, il est bien trop tard. Je sors du lit en vitesse et vais me doucher aussi vite que possible. Et comme chaque matin, je me pèse: 55 kilos pour 1m65.

Je trouve que c'est un bon poids, mais je sais que ma mère veut que je m'aigrisse pour le test, je vais m'abstenir du petit-déjeuner.
Je prend le temps de me préparer et m'habille avec une robe rose pâle d'été puis me maquille très légèrement; un coup de mascara et un rouge à lèvre nude.

J'irai ensuite voir Fia-Rose, ma meilleure amie depuis l'enfance. On va sûrement discuter des derniers potins, comme d'habitude. Ça me lasse, avec le temps on a beaucoup changées toutes les deux et on ne se ressemble plus vraiment...

Elle a un an de plus que moi et depuis qu'elle a été acceptée en seconde année d'étude supérieure, sa vie a littéralement changée. Elle s'est habituée à sa nouvelle vie luxueuse et à la facilité.

Elle passe le plus clair de son temps à acheter de nouvelles robes, de nouveaux produits pour la mettre en valeur,qui lui coûtent une fortune, mais je sais qu'elle aime cette vie simple, sans se soucier de l'argent qu'elle dépense.

J'ai tellement peur de devenir comme elle et toutes les autres, ces dames bourgeoises si détestables. C'est pourtant l'avenir que ma mère veut pour moi.

Lorsque j'arrive au café en compagnie de Fia-Rose, je le voit.

Insurgé. Where stories live. Discover now