Chapitre 22

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- Ton tablier est dans le vestiaire. Prend tout ton temps. Ce n'est que ton premier jour. Il faut que tu t'habitues au rythme, sourit James, mon patron. Ce serait bien qu'à chaque fois que tu viens ici, tu sois en jeans ou en short pour travailler comme aujourd'hui. J'ai remarqué que c'est bien plus facile. Et ne parlons pas des talons. Heureusement, tu ne mets pas d'escarpin pour le boulot.

- C'est sur. Je n'ai pas envie de me casser la tronche.

Je lui rends son sourire et file dans le vestiaire. Je change de chaussures et mets mes baskets beiges à talon compensés ou je suis bien dedans. J'enfile le beau tablier bleu clair qui fait ressortir mes yeux. Je commence mon service dans une minute.

Je rejoins James qui me tend un plateau. Je le prends et commence avec un grand sourire. Le café est déjà bondé à craquer. Je vais y arriver. Il n'y a pas de raison que ça foire.

•••

- Tu mérites une petite pause, me dit James. Beau travail ! Tu es rapide et efficace. Tu feras bientôt la rencontre de tes coéquipières. Il y a Nora, Mia et Pascaline. Nora est sympa, Mia trop sophistiqué et pimbêche et Pascaline est la plus gentille des trois. Une superbe fille avec qui tu t'entendras bien.

- Ne t'inquiète pas. Ça ira. J'ai déjà a eu affaire à ce genre de nana. Toutes les mêmes avec leur faux ongles de pétasse, je lance avec un clin d'œil.

Je souris et m'assois quelques minutes sur un banc, en face du café. Je pianote sur mon portable. La sonnerie de celui-ci me surprend. Je décroche.

- Emma ! crie la voix de ma meilleure amie

- Talia ! je fais de même.

Elle rigole doucement et son rire me rassure sur son état de santé.

- Je voulais savoir si les préparatifs de ton mariage se passait bien ?

- Merveilleusement bien. Mais j'ai peur. Ça me stresse plus qu'autre chose. Tu sais comment c'est. Il y a toujours des imprévus et des changements de dernières minutes.

- Quoi donc ? C'est parce que ce n'est pas avec l'homme que tu aimes ? Tu vas peut-être l'aimer au bout d'un moment. Il est beau et détestable. Il peut changer. Tu vas certainement le trouver encore plus attirant qu'il ne l'est déjà. Tu vas céder à la tentation.

- Tu crois ? Il est tellement insupportable, grhh ! Il faut d'ailleurs que je prenne de ses nouvelles sinon, il va s'énerver. Et si sa mère apprenait la supercherie ?

- Elle ne va pas l'apprendre parce que tu vas faire attention à ce que tu dis. Ne t'inquiète pas. Si tu stresses déjà, tu vas attraper des cheveux blancs et des rides avant l'âge.

J'explose de rire. Je me tourne vers la vitre du café. James me fait signe de reprendre le boulot.

- Je dois te laisser Talia. Je passe te voir ce soir. J'ai fini le service à 15 heures. Je te raconterai tout. Promis, juré, craché.

- O.K. Je t'attends. A toute, ma poule.

Je range mon portable et rentre dans le café pour recommencer encore et encore les nombreux aller retour.

•••

- Voila toutes les crasses qu'on va manger toutes les deux, je dis à Talia en déposant les nombreux sacs sur son lit. J'ai pris aussi des trucs sains et équilibrés que je vais ranger dans ton frigo et tes placards.

- Merci Emma. C'est super gentil de faire ça pour moi. Il me reste 12 jours au lit. A moi la liberté après. Surtout que je n'ai pas pu faire les courses la semaine passée. Hacher avait un boulot monstre.

Je souris et pars ranger tandis que Talia regarde Baby Boom sur sa télé.

- Ça va ? je lui demande en m'asseyant à côté d'elle dans le lit conjugale.

- Très bien. Petite fatigue mais tout va bien. Hacher est au petit soin pour moi. Il veut absolument que ma grossesse se passe le mieux. J'irai dans deux semaines chez la gynécologue pour voir si le bébé va bien. Regarde comme j'ai grossi.

En effet, on perçoit une petite bosse. Pas très grosse mais assez voyante.

- Le premier bébé est celui qu'on voit le moins, tu savais ? je lui demande.

- Non. Donc c'est normale si je ne grossis pas énormément alors ?

- Tout a fait normale. Le deuxième se verra mieux. Beaucoup mieux. Je vais prendre des photos pour que tu te souviennes de ce moment.

Je prends son appareil photo qui était dans la salle à manger et la mitraille de photo pour son album photo de bébé.

- Hacher rentre quand ?

- Dans trois heures. Il ne peut pas rentrer plus tôt. Son travail a aussi de l'importance. Le problème est que, je suis toujours toute seule. Je ne parle plus à ma mère et tu sais bien que je n'ai pas de père. Je suis fille unique. Je n'ai que toi.

- Je serai toujours là pour toi. Je ne t'abandonnerai pas. Ne te fais pas de soucis la-dessus. Maintenant, repose toi. Tu t'es réveillée tôt et je vois à ta figure que tu vas t'endormir d'une minute à l'autre.

- Oui maman, elle plaisante.

Elle s'installe sous les couvertures et ferme les yeux. Je caresse ses cheveux pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'elle s'endorme dans un sommeil de plomb.

Je me lève tout doucement et sans faire de bruit. Je m'en vais en fermant sa porte à clé.

Quand je rentre dans mon appartement, je ne pensais pas voir Jamie. Debout, au milieu du salon. Sa chemise blanche est chiffonnée et à moitié ouverte.µ

- Comment ça va ? Je lui demande en déposant mon sac sur le canapé. Tu ne m'as pas envoyé de message.

- Je t'ai attendu pendant deux heures pour déjeuner, m'annonce-t-il d'un air froid.

Je fronce des sourcils. Comment ça ? On devait manger ensemble ? En voyant mon air interrogatif sur le visage, il se détend progressivement.

- Je t'ai envoyé un message vers 10h30. Je n'ai pas eu de réponse mais je pensais que tu avais vu.

- Mince. Je suis désolée. Mon téléphone était dans le vestiaire.

En voyant que je m'excuse vraiment, il s'avance vers moi, sa colère ayant complètement disparue.

- T'inquiètes pas. On le remettra à une autre fois.

Il s'approche encore un peu plus et pose ses lèvres sur les miennes avec douceur, comme les ailes d'un papillon.

Le Contrat : EmmaliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant