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J-19

Elena.


Mon sac sur le dos, je marche dans le long couloir du lycée. Il est 7h45 et j'ai cours à 8h. Je préfère venir en avance pour ne pas avoir à me faire remarquer. Le lycée entier doit déjà savoir pourquoi j'ai été absente ces derniers jours. Comme pour les autres fois, les rumeurs doivent déjà circuler à mon propos. 

En fait, j'en ai fais l'expérience hier, lors de mon retour en cours. Comme d'habitude, les gens de ma classe m'ont prise pour une folle et j'ai dû tout expliquer au proviseur. L'hôpital m'avait fait une lettre, je n'ai donc pas eu à m'expliquer entièrement. 

Je n'ai pas dormi de la nuit alors mon visage doit bien refléter la fatigue qu'il y a en moi. Je dois être horrible et je sens déjà mes yeux se fermer à moitié.

Arrivée devant la salle de mathématiques, j'entre en me mettant à une table près du tableau. Je ne me mets jamais au fond, c'est assise ici que les gens peuvent en profiter pour me lancer des piques. 

Je sors mes affaires et petit à petit, les gens arrivent un par un dans la classe. Je n'essaye pas de me faire toute petite ou quelque chose d'autre, ils me remarqueront quoi qu'il arrive. 

L'heure passe lentement et lorsque la sonnerie annonce la fin des cours, je sors sans grande conviction. Quelques élèves font exprès de me bousculer mais je m'en fiche. Si me faire ça illumine leur journée, et bien qu'ils le fassent. Je m'en balance. 

Les bousculades ne sont pas le pire pour moi. Le pire, c'est lorsqu'on me demande pourquoi je suis absente. Ou bien pourquoi je suis aussi bizarre. Ou bien lorsque je reçois des insultes en pleine face. C'est débile mais je pense que tout ce qu'ils me disent pour me rabaisser est vrai. Je suis minable et je le sais, tout comme eux. Et je ne peux rien faire pour changer ça. Et c'est ça qui me blesse. 

Je ne mange pas souvent au réfectoire. Il est toujours plein et il n'y a jamais de surveillants ou de professeurs. Les gens en profitent et lorsqu'ils rabaissent, il y a tout le monde pour profiter du spectacle. Ça m'est arrivé deux fois et je trouve qu'il n'y a rien de plus humiliant au monde. 

A chaque fin de journée, je prends le bus pour aller à la jetée de Clevedon. Je n'aime pas avoir à rentrer directement chez moi. Je n'aime pas être chez les Wilson, cette famille est horrible. Je préférais les Clarks. Même si ma chambre là-bas était petite, ils étaient plutôt gentils avec moi. Dommage que la garde leur a été retirée

Robert et Maria Wilson sont les personnes qui s'occupent de moi. Je n'ai pas assez d'argent pour me débrouiller toute seule alors je leur ai été confié. Mais ils ne sont vraiment pas gentils. Je ne les considère même pas comme des parents. La dernière semaine que j'ai passée à l'hôpital psychiatrique n'était pas la conséquence d'une tentative de suicide encore ratée, non. Cette fois-ci c'était parce-que Robert et Maria avaient besoin de m'éloigner de la maison pour un temps. Ils voulaient juste être tranquilles, sans moi. Alors ils ont prit mes marques aux poignets pour une tentative de suicide et ils m'ont envoyée là-bas. 

Enfin bref, ces gens ont juste demandés ma garde pour pouvoir gagner la pension qui va avec, je les déteste et c'est tout ce qu'il y a à savoir. 

En m'asseyant contre la rambarde du pont, je sors une cigarette de mon sac et mon téléphone. J'ai encore reçu un message d'Harry. Ce garçon est gentil avec moi. Il est le seul à l'être en fait. Je ne comprends pas trop pourquoi il continue de me parler alors qu'il pourrait terminer son exposé tout seul. Surtout que je suis souvent très sèche avec lui. 

En déverrouillant mon téléphone, j'allume ma cigarette avant de la coincer entre mes lèvres. Après cette journée aussi longue que toutes les autres, j'en avais besoin. J'ai besoin de me détendre. Au bout de cinq minutes, je vais sur le site du lycée. 

De nous deux, Harry est le seul à avoir mit une photo de profil. Ce n'est pas lui qui s'est prit en photo, on dirait plus que c'est quelqu'un d'autre. C'est une photo en noir et blanc. Dessus, il a le visage légèrement baissé et un chapeau sur la tête. Je ne peux pas voir ses yeux puisqu'il regarde au sol. Ses cheveux ont l'air bouclés et il porte une chaîne autour du cou. 

D'accord, je l'avoue, il est mignon. 


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"Vous êtes dans le tchat lycéens."


Harry : Quoi d'neuf El ? 

Je souris en lisant son message. C'est la première fois qu'il m'appelle comme ça. En fait, il est aussi bizarre que moi. 

Elena : El ? Tu me donnes vraiment un surnom ?

Harry : Ouep ! J'aime bien El. 

Elena : Moi aussi. 

Harry : Bien. Comment tu vas ? 

Je déteste cette question. Elle me force à mentir un peu plus à chaque fois. 

Elena : Je vais bien, et toi ? 

Harry : Moi aussi. 

Elena : Tu ne me poses plus de questions pour ton exposé ? 

Harry : Non. En fait, je l'ai déjà bientôt terminé. 

Elena : Je ne t'ai pas vraiment aidé. 

Harry : C'est vrai. 

Elena : Désolée. 

Harry : Ce n'est pas grave, j'aime bien te parler. 

Je suis totalement sûre que c'est faux et donc je ne réponds plus. C'est plus fort que moi, je ne sais pas quoi faire d'autre. Comme si quelque chose me forçais à me renfermer.

Harry : D'ailleurs, je viens vers Bristol dans deux jours. 

Elena : Oh c'est cool, tu pourras voir la jetée de Clevedon. 

Harry : Oui sûrement. Mais ce n'est pas encore sûr, j'y vais juste pour voir mon oncle. 

Elena : D'accord. 

Harry : Et par le plus grand des hasards, peut-être que je te verrai aussi !


"Elena s'est déconnectée."


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Harry s'est prit son 3474646 vent, on adore. 

J'espère que vous allez bien ! Vous pensez quoi d'Elena jusqu'ici ? 

ZOUBI ! 

One Month -HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant