Plus forte qu'un Bad Boy

- Chapitre 8 -

Rien est assez excessif lorsqu'il s'agit de ma famille ou de mes meilleurs amis.

Matthew Wilson allait en prendre pour son grade. J'allais même me réjouir de le voir souffrir et d'apercevoir sa fierté en prendre un coup.

Oh oui, il allait le regretter.

J'entrepris tout d'abord de le pousser mais sa force supérieur à la mienne le fit rester sur place. Il eut même un petit sourire moqueur. Il ne l'aura plus longtemps celui-là.

De mon index, je cherchai son nombril à travers son tee-shirt sous le regard interrogateur de mon rival. Une fois trouvé, j'appuyais mon doigt à l'intérieur de toute mes forces. Et bien qu'en apparence, ce geste n'est rien, en vérité ça fait un mal de chien.

Il recula sous un soufflement de douleur et me prit ma main accusatrice.

- Ne refait plus jamais ça.
- Toi non plus. Dis-je en essayant de me contenir encore quelques secondes.

Il roula des yeux.

- Qu'est-ce que je t'ai fait encore ?
- Tu as mal parlé de Bil' et ça tu vas le regretter !

Il sourit maintenant franchement et rétorqua :
- J'ai peur ...
- Ne fait pas le malin, tu devrais !

Il s'approcha, tel un félin, de moi et au moment où il voulut me prendre les hanches, j'explosai.

- Non mais pour qui tu te prends ? Tu n'es personne à mes yeux alors ne t'avise plus jamais d'essayer de le toucher comme tu viens de le faire ! Et surtout ne t'avise plus jamais d'insulter Billy ou n'importe quel autre proche ! Ta petite personne prétentieuse et chiante n'a qu'à rester chez elle, tu te crois au-dessus des autres mais tu n'es rien ! Ne pense pas être le roi et pouvoir rabaisser tout le monde, commander et manipuler comme bon te semble sous prétexte que tu es beau ! La vie ne marche pas comme ça, tu vas te prendre des taules un jour, tu ne vas rien comprendre ! En plus, tu n'as pas de quoi être fier de toi, je ne sais pas dans quoi tu traines mais ça m'a tout l'air louche pour que l'on en vienne à me kidnapper !

- Tu n'as p...

- Tait-toi, je n'ai pas terminé ! Je veux bien accepter de te laisser le bénéficie du doute, je veux bien t'accorder une chance d'avoir raison mais je n'accepte pas pour autant que tu le crois tout permis ! Au lycée, tous les élèves ont peur de toi, et ça te plait ? Sérieusement, tu trouves ça normal ? Normal aussi que tu vires les gens dès que -pour toi- ils n'ont pas fait ce que tu voulais ? Normal que tu les vires lorsqu'ils sont par exemple à ta table du réfectoire ? Normal que tu t'énerves pour des choses aussi futiles ? Alors moi je te le dis, non ce n'est pas normal ! Redescends de ton nuage un peu, merde ! Alors non je ne laisserai pas faire ce que tu veux et dire ce que tu veux quand tu es avec moi ! Puisque je te le répète, tu n'es rien, rien, rien !

Un silence s'abattit dans la pièce. Un silence qui me fit presque regretter toutes mes paroles. C'est vrai, après tout je ne connaissais rien de lui et il avait peut-être ses raisons. Mais quelque part, j'espérais secrètement que ça le fasse réfléchir.

Il tourna le dos et avança vers la sortie. Il lâcha dûrement des dernières phrases.
- J'ai compris, je m'en vais. En fait je ne suis qu'un fardeau pour toi. Je peux comprendre, je le suis un peu pour tout le monde en fin de compte. Enfin, dans tout ton discours j'ai quand même retenu que tu me trouvais beau. Prétentieux et chiant, certes, mais beau quand même. Sur ce, au revoir.

Il s'apprêta à ouvrir la porte mais celle-ci la devança pour y accueillir un Ethan tout souriant accompagné de mon petit frère.

Il écarquilla les yeux de surprise à la vue de Matthew.