They don't know her

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Les gens n'avaient jamais réellement fait attention à elle, ils croyaient la connaître. Ils croyaient que derrière ce corps parfait, que derrière cette intelligence incroyable, que derrière cette gentillesse, il ne se cachait rien. Ils croyaient la connaitre mais si seulement ils avaient pu ouvrir les yeux et apercevoir cette douleur qu'elle éprouvait. Non, ils préféraient se laisser aveugler que d'essayer de voir son cœur. Pourtant elle crevait la gueule ouverte, elle était brisée moralement et personne ne s'en apercevait. 

Mais si elle l'avait dit, si elle avait dit qu'elle se sentait mal, que se serait-il passé ? Les gens ne se seraient-ils pas moqué d'elle, en la regardant avec dédain et lui disant qu'elle avait tous les atouts alors elle ne pouvait pas se sentir mal et qu'elle n'avait qu'a gardé ses caprices de princesse pour elle parce qu'eux ils avaient de vrais problèmes ? Les gens n'auraient-ils pas pensé qu'elle faisait beaucoup, de peu de chose ? 

Pourtant elle était là, à regarder le vide, les yeux infiniment creux. Si ces petits caprices comme ils auraient sans doute dis, n'étaient pas grave, elle ne serait pas là, accoudé au bord de ce pont à se poser tant de questions. 

À se demander dans combien de temps, dans combien de petites minutes elle sauterait.

À se demander comment son petit corps aller s'écraser, combien de temps chuterait-il pour finalement s'écraser quelques dizaines de mètres plus tard.

Qu'est-ce qui lui ferait le plus mal lorsqu'elle toucherait le sol, lancée à pleine vitesse, comment ses os allait se craquer lorsqu'elle tomberait.

Dans combien de temps découvririons son corps, gisant sur un rocher, les os brisés, le sang recouvrant chaque parcelle de sa peau. Ou peut-être bien que personne ne la retrouverait jamais parce que les loups serait venus se rassasier de sa chaire.

Aurait-elle peur lorsqu'elle chuterait.

Crierait-elle lorsque son corps s'exploserait contre les gigantesques rochers.

Les gens pleureraient-ils en disant qu'ils la croyaient stable, qu'ils ne la pensaient pas autant au bord du gouffre, qu'ils ne pensaient pas que cette fille qui avait tous les atouts puissent être malade. Parce que oui ils la croiraient malade pour avoir commis cela. Certains se demanderont sûrement qu'elle pouvait bien être la raison d'un tel acte puisque qu'elle pouvait avoir tout ce qu'elle voulait.

Elle n'en savait rien, la seule chose dont elle était certaine c'est qu'elle ne survivrait pas. Alors mettant de côté toutes ses questions elle sauta. La chute ne fut pas aussi longue qu'elle le pensait. Le bruit de ses os ne s'entendit presque pas, malgré un craquement qui résonna dans la vallée. Les loups ne vinrent pas se repaître d'elle. Quelqu'un la trouva, allongée, les yeux grands ouverts face au ciel, comme fascinée par cette gigantesque étendue bleu sombre. Les gens pleurèrent sa mort en la pensant stable, en se demandant comment cela s'était-il passé, comment ils n'avaient pas pu venir voir cet acte. La seule réponse qui leur paraissait acceptable était qu'elle soit une déficiente mentale que les médecins n'auraient pas diagnostiqué avant cet incident. Mais si seulement ils avaient pu la voir réellement, si seulement ils avaient pu voir qu'elle se sentait mal de vivre parmi toutes ces personnes, qu'elle n'était absolument pas malade alors que le monde l'était, en serait-elle là ?


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Merci d'avoir lu

DPS89

Pensées sanglantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant