Chapitre 2

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-Bon...

Je me mis à réfléchir. Qu'aurait fait mon père dans cette situation ? Bon, il aurait sans doute massacré la moitié des gardes pour s'échapper au lieu d'obtempérer et de finir dans une cellule moisie, enfin...je suis venue à la recherche d'informations, pas dans le but de transformer Vendeaume en un cimetière géant.

Dans ce cas, il ne me restait plus qu'une solution : le crochetage. Heureusement que j'avais trouvé quelques crochets dans un coin de la cellule ! Trois, précisément. J'attendis donc que les gardes s'en aillent, puis j'enfonçais deux des bouts de métal dans la serrure. Je les fis tourner machinalement. Mais alors que je tentais d'ouvrir la porte, un de mes crochets se tordit. Aïe...ça semblait plus compliqué que prévu...Si le deuxième crochet craquait, je serai incapable d'ouvrir la porte.

-Psst ! Hé..!

J'étais si concentrée sur ma serrure que je ne fis pas attention à la gigantesque ombre se dressant devant moi.

-Hé !

Je sursautais, et, dans la précipitation, cassait mon deuxième crochet.

-Ben voyons, il manquait plus que ça ! Hurlais-je presque en me relevant brusquement.

-Calmez-vous, vous n'aurez pas besoin de ça...Dit calmement l'ombre.

-Hein..?

A y voir de plus près, il s'agissait d'un khajit alfiq, comme moi. Il était assez imposant, et avait bien deux têtes de plus que moi.

-T'es là pour quoi, toi, l'croûton ? Questionnais-je, dans l'énervement.

-Ahn Trahjiir. Répondit le khajit, calmement.

Je dévisageait le jeune homme, en signe d'étonnement, puis il reprit la parole.

-C'est bien ce que je pensais, vous ne parlez pas le Ta'Agra.

-C'est mon père adoptif qui m'a tout appris. Pourquoi voudriez-vous que j'aille apprendre une langue khajit ?! J'ai été élevée comme une Nordique, point barre. Répondis-je aussitôt.

L'inconnu haussa les épaules. A en croire ses traits, il était légèrement plus vieux que moi.

-Qu'importe. Commença t-il. Je suis là pour vous sortir d'ici.

-Que...

Je n'eus pas le temps de répondre que le khajit fit habilement tourner deux crochets dans la serrure et ouvrit la porte.

-S'Rathra, pour vous servir. Ajouta t-il.

-Et moi, Ma'ish-...

-Ne prenez pas cette peine, je vous connaît déjà, fille de Pyro-Barbare. Coupa S'Rathra, une lueur étrange dans les yeux. Vous êtes à la recherche d'informations, c'est cela ? Je vais vous mener à Ulfric.

Je ne répondis pas, éberluée. Je ne connaissais pas ce khajit, mais il semblait bien que c'était tout le contraire pour lui. Ainsi, je le suivis donc sans broncher. Mais alors que nous commencions notre avancée, il s'arrêta brusquement et fit volte-face.

-Qu'y a t-il ? Demandais-je.

-J'allais oublier ! S'écria S'Rathra en fouillant dans un sac en peau.

Il jeta mon armure et mes armes devant moi.

-Tenez. Je vous laisse l'enfiler !

Je m'exécutais donc et nous pûmes continuer. Nous quittâmes rapidement les couloirs de pierre pour arriver à l'extérieur. Nous voulûmes nous faufiler discrètement dans le Palais des Rois, où vivait Ulfric, mais...

-Ils sont là, attrapez-les !! Dit une voix derrière-nous.

-Génial, vu la chance qu'on a, je suis sûr que la foudre va nous tomber dessus ! Ironisais-je.

-Je crois qu'il vaut mieux FUIIIIIIIIIIR !! Hurla S'Rathra.

Nous nous mîmes donc à courir, à en perdre haleine. Les gardes couraient légèrement plus vite que nous, et ne tardèrent pas à rattraper. Ils nous collaient désormais au train. Nous continuâmes cependant, il ne nous restait plus que quelques mètres avant d'arriver dans le palais ! Allez..encore...quelques...

-OUI !!

Je laissais échapper un cri de surprise : je venais d'attraper la porte du palais. D'une main, je l'ouvris aussi vite que je le pus et nous entrâmes.

-Ulfric, je..nous...! Commençais-je.

Le jeune Sombrage, posé sur son trône, parût surpris de voir deux khajiits entrer subitement dans son château. Malgré tout, j'étais heureuse d'être enfin arrivée à ma destination. Une joie qui ne dura pas longtemps.

Je n'eus pas le temps de m'exprimer que les gardes m'attrapèrent par les bras pour me tirer en arrière. Je tentais de me débattre, mais rien à faire, ils étaient trop nombreux.

-ULFRIC !! Hurlais-je, en regardant le Nordique droit dans les yeux.

Il plongea à son tour ses yeux dans mon regard, perdu dans son jugement. Devait-il laisser les gardes nous emmener, ou au contraire, leur demander de nous lâcher ?

Je ne savais pas ce qui allait nous arriver, et nous ne pouvions qu'espérer.

Ma'isha : Sur les traces d'un Pyro-Barbare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant