J-HOPE : Sommeil

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Coucou ! 

Pour cet OS, j'ai décidé de passer à la narration à la première personne ("Je") car cela est plus simple et surtout plus beau et agréable à lire selon moi. Mes écrits feront donc beaucoup moins "Imagine". 

Cet OS n'est pas un Lemon ;) Il reprend cependant le personnage que Hobi incarne dans le MV "I Need U", c'est-à-dire un jeune homme avec des problèmes de drogue (selon moi). Il ne sera donc pas considéré comme idole.

Encore une fois, un petit disclaimer : prendre de la drogue, ça peut être marrant, mais c'est illégal et surtout, cela peut être dangereux. Donc ne croyez pas que je fais la promotion de la drogue aha

En espérant que cela vous plaise !

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Je ne m'étais jamais considérée comme une mauvaise graine. Ce n'était pas moi qui rendait les gens mauvais ; les gens étaient mauvais et se révélaient au grand jour à mes côtés. Ce n'était pas moi la mauvaise fréquentation, mais mes fréquentations qui étaient mauvaises. Du moins, c'est ce que j'aurais pu dire quelques années auparavant. Je n'ai jamais eu de quoi me plaindre : je suis née dans une famille aisée, avec des parents et une soeur aimants. Et j'ai merdé.

Ces "amis" que j'avais au lycée m'ont entraînée dans les combines. Pour moi, la fille à papa, la gosse de riche, c'était une preuve de ma motivation pour intégrer la bande, pour ne pas être exclue. Je faisais des choses dont je n'étais pas fière : voler des portables ou de l'argent, me battre, répondre aux professeurs... Mais m'imaginer amie avec eux me donnait le courage et la force de me surpasser. Si j'avais su, jamais je ne serais allée vers eux. 

Peu après ma seconde année au lycée, je fumais du cannabis, suçais les garçons pour de l'argent dans les toilettes de l'établissement, revendais les affaires de ma soeur. J'étais si manipulable et influençable... Mes parents ont tout essayé pour me faire regagner le droit chemin, en vain. Rien ne pouvait y faire : je voulais intégrer cette bande que tout le monde semblait apprécier -hormis les professeurs- au lycée. A dix-huit ans, je quittais la maison pour m'installer chez mon "copain" de l'époque. On vivait dans un vieil immeuble, en squat. Rien de bien réjouissant pour une fille de mon pedigree. Pourtant, j'étais heureuse. Je me sentais libre, libre de faire ce que je veux. J'ai donc, stupidement, décidé de ne pas poursuivre mes études, de ne pas travailler. 

Aujourd'hui, je ne suis qu'une épave, un détritus. Je vie toujours dans ce squat, mais seule. Tous mes amis m'ont quittée, pour emménager avec leur partenaire, arrêté par la police, pour reprendre une vie normale ou même à cause d'une mort tragique. Tout cela me hante. C'est à peine si je sors de l'immeuble. Je me contente d'acheter des ramens à l'épicerie du coin, d'aller chercher des clients pour des passes et d'aller chercher ma drogue à mon dealer habituel. 
Je marche d'ailleurs d'un pas décidé pour aller le rejoindre. Il me faut de plus en plus de drogue et de plus en plus forte. Je sais sur quelle pente glissante je m'engage mais l'espoir ne fait plus partie de mon vocabulaire, alors je me laisse m'enfoncer. Mes vrais amis sont morts ou heureux sans moi. Je ne manquerai pas à grand monde le jour de ma mort. Même mes parents ne prennent plus de nouvelles de moi. Je souris en le voyant. Mon dealer est là. Je lui donne de l'argent, gagné par le biais de la prostitution, et il me temps des pilules que je m'empresse de ranger dans la poche de mon blouson bien trop grand pour moi. Après un bref échange, je décide de rentrer rapidement. Je dois prendre ma dose le plus vite possible mais je ne fais jamais cela en public, toujours au squat. 

Le trajet est assez court, il me suffit de traverser un long pont routier. Mais aujourd'hui, quelque chose de gros et étalé sur le sol. Je pense d'abord à un chien percuté par une voiture, mais en m'approchant, je réalise qu'il s'agit d'un homme. Je ne suis peut-être pas la meilleure en relations humaines mais je ne peux pas laisser un mec crever sur le bord de la route ! Je suppose... Avec le peu de force qu'il me reste -à cause de ces années de vie dans la rue-, je le transporte comme je peux jusqu'à chez moi. Ce n'est pas le grand luxe. Il y a assez peu d'endroit où coucher l'homme inconscient. Je l'installe donc sur mon propre lit qui n'est autre que le canapé. Assise par terre, je l'observe. Ce con a l'air de bien dormir. Je l'envie. Ca fait des mois, voire des années que je dors mal. Que je vis mal. Mon sommeil est agité, hanté par des cauchemars, mais ma vie est si plate que ni le sommeil, ni la vie ne me paraît appréciable. 

Recueil One Shot BTS || FRANCAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant