Captive

Capture

Une année c'était alors écoulée depuis,  Stolt était resté avec nous. Je pense qu'il est issu d'une race de légende, les loups géants. Il mesure plus d'un mètre et ses pattes sont tellement larges qu'on les confondrait avec les empreintes d'un ours.

La chasse n'a plus jamais été un problème puisque Stolt tue pour deux et j'avoue que cela est un confort non négligeable, je peux me consacrer un peu plus à la terre.

Parfois, je repense un peu avec nostalgie à mon arrivée ici. Dans le village, je dois depuis longtemps avoir une réputation de sorcière. Cela me fait sourire, je me demande pourquoi  les habitants de la région on décidé que cette forêt était maléfique.

Je viens de finir mon entraînement et je suis épuisée. Aujourd'hui Stolt a décidé de participer et autant dire que je n'avais aucune chance contre ce loup puissant de 50kg. Il est couché contre moi et je lui caresse pensivement la tête, entre les deux oreilles. La saison des chaleurs approche. Stolt est assez grand désormais pour ce reproduire. Je sais qu'il va partir après les femelles. Cela me pince le cœur car je ne sais pas si il décidera de revenir, j'ai peur qu'il ce fasse tuer par un loup plus âgé. Mais je ne peux le retenir, je dois laisser faire ce qui doit être fait.

En lui faisant une dernière caresse, je file au Jardin continuer la barrière, les sangliers et autres animaux ont décidés qu'ils étaient plus commode de venir manger mes jeunes plants plutôt que de se contenter de l'herbes raides et fibreuses du Champs. J'espère cette fois-ci que ma barrière sera assez haute et serré pour empêcher tous nuisibles de pénétrer dans mon jardin.

Je relève brusquement la tête et regarde autours de moi, j'ai la désagréable impression d'être épiée depuis ce matin. Pourtant je n'aperçois rien, mais jamais quinconce ne distingue quelque chose dans les ombres.

Mon instinct me hurle d'être sur mes gardes, ce que je fais, j'ai rudement appris par le passé que la tranquillité n'est jamais chose acquise.Le reste de la journée s'effectue sur le qui-vive.

Il fait désormais nuit, Stolt n'est pas rentré. Je l'avais prédis, il a suivit les femelles en chaleurs. C'est alors tristement que je me prépare à manger, la place qu'il occupe habituellement, c'est à dire entre la cheminée et mon lit et étrangement vide. En douze mois je me suis habitué à sa présence rassurante et protectrice. C'est une nuit alors très agitée que je passe.

Le lendemain je me réveille vaseuse, mon cœur fait un bon en pensant à Stolt, j'ouvre la porte à la hâte et évidement il n'est pas là. J'aurais tellement souhaitée le trouver endormi sur le palier. Je me dirige donc vers l'enclos pour libérer Dyre et Folges et les amener au Champs. Quand soudain un main ce plaque sur ma bouche et une autre sur ma gorge.

Surprise je me débat avec rage en me maudissant d'avoir oublier mon couteau à l'intérieur.Je lance mon pied en arrière et frappe le tibia de l'inconnu qui me lâche en jurant.

Je me retourne alors vivement pour faire face à mon adversaire. Cet homme est immense , recouvert de peau de bête, j'aperçois une chemise en lin qui a dut être, il y a fort longtemps blanche. L'homme me toise avec un regard mauvais, un sourire ce dessine sous sa barbe crasseuse. Je frémis de peur, jamais je ne tiendrais tête à ce monstre de deux mètres, armé d'une hache et moi à mains nues.

Pourtant,un éclair de détermination passe dans mes yeux, je me campe un peu plus sur mes appuis, je le dévisage alors narquoisement et sans prévenir je lui bondit dessus.

L'homme à l'air surpris, il ne devait pas s'attendre à ce que sous ma robe ample ce trouve en fait, des muscles puissants et entraînés. Je remercie intérieurement la forêt et Stolt de m'avoir si bien éprouvés. Mon adversaire se retrouve déséquilibré par la force de l'impact, j'essaye vainement de lui arracher sa hache des mains mais il m'envoie paître quelques mètres plus loin. Aussitôt, je me relève et sans lui laisser de répits,je lui saute à nouveau dessus. Si il y a une chose qui peux me sauver c'est mon endurance. L'homme est lourd et grossier dans ses mouvements, je suis agile et fine et mes mois parmi les arbres m'ont fait acquérir de nombreux talents.

Étonnement, je remarque que mon adversaire ne souhaite pas me blesser. J'ai à plusieurs reprises laissé ma gardes s'abaisser et jamais il n'a envoyé son arme. Je crains alors que son souhait soit de me violer et de me dépouiller de mes pauvres biens.

Soudainement, c'est lui qui laisse entrevoir une faille , en lui sautant dessus de face je remarque une brèche entre ses bras, je n'hésite pas une seule seconde et plonge ma main.Quand j'attrape sa hache il lève vers moi des yeux surpris, un sourire victorieux ce peint sur mes lèvres et je lui envoi un violent coup de tête .

L'hommes'écroule au sol et je m'approche prête à lui enfoncer le tranchant de la hache dans le crâne pour l'envoyer au Valhallah.

Levant mon bras et mes yeux par la même occasion , je me fige d'effroi en hurlant "non!" . Je n'avais pas vu le deuxième complice s''introduire dans l'enclos pour voler mes deux chevaux. Folges se tient plutôt calme mais Dyre est rentrée dans une rage folle, elle rue, se cabre et mord dans le vide. L'homme voyant qu'il n'arrivera pas à contrôler ce cheval magnifique et puissant s'apprête,par simple rage, à la tuer.

Pourtant en m'entendant ainsi hurler, il se fige et me lance un sourire mauvais en regardant par dessus mon épaule.

Une vive douleur me saisit les tempes et je tombe à terre. Je sens mon visage rencontrer quelque chose de dur. Un liquide chaud s'écoule le long de mon œil et de ma joue. J'entends une dernière fois hurler Dyre avant de sombrer dans le noir. Pour une fois,  je suis bien dans les ténèbres et j'ai envie de m'y abandonner, je me demande juste si Dyre s'y trouve aussi...

Réveil douloureux, je ne comprends pas grand chose, j'ai juste conscience d'être jetée à califourchon sur la croupe d'un cheval. Cheval qui je le crois est Folges. Les événements récents se remettent en place dans mon esprit et je tourne la tête pour essayer de voir Dyre. Erreur de ma part, je retombe aussitôt dans les pommes succombant à d'atroces douleurs.

Quelque chose de frais et doux glisse sur mon visage, sans ouvrir les yeux je caresse doucement ce qui est à porter de mes doigts et j'en déduis que c'est de 'herbe. J'en conclus alors que je suis allongée sur le sol.

Mes oreilles bourdonnent violemment,je bouge légèrement ma tête et gémis aussitôt de douleur.J'entends alors une voix féminine et rauque, du moins ce que j'en distingue. Le ton et sec et m'ordonne de ne pas bouger. J'ouvre alors doucement un œil car l'autre refuse d'obtempérer. Le monde que j'aperçois est flou, je ne comprends pas grand chose. Une vieille femme me passe de la graisse, d'ours je dirais à l'odeur. Je panique un peu, la graisse d'ours est connue pour ses vertus cicatrisantes et son prix onéreux. Je m'inquiète de savoir ce qu'il m'est arrivé au visage. Péniblement je lève un bras pour toucher ma joue mais la femme me gifle les doigts en me disant un "non!" sévère.

Je soupire et murmure faiblement, "Dyre..". La vieille femme me réponds

-Qui est Dyre?

Trop épuisée pour parler, je mime avec mes doigts le galop d'un cheval en espérant que cela suffise à lui faire comprendre. Elle lance:

-Tu parles de cette sacré jument qui a faillit tuer deux de nos hommes? Elle est en vit si c'est ce que tu te demandes. Ça n'a pas été facile mais si on te menace de mort, ton foutu cheval ce calme. On croirait presque que c'est une monture de Valkyries. Mais ce cheval est possédé grâce à tes talents de sorcière!

Sur ces paroles elle me crache au visage et me laisse à ma condition. Je gémis de douleur et de peur. Tout de même légèrement rassurée que Dyre n'est pas été tuée, je tente de me mettre sur le côté.Mes mains sont liées dans mon dos et je suis couché dessus ce qui rends la position extrêmement inconfortable.

Je sens alors l'acier froid d'une épée contre ma gorge et une voix masculine très grave me dire

-Sorcière, ne t'avises pas de bouger ou je te tue!

Il m'envoi alors un coup de pied dans le ventre. Retour à la case départ, sur le dos, le souffle coupé. Finalement exténuée,  je sombre dans un sommeil noir et sans rêves.