L'enfant du Ciel

#5

Quelques jours ont passé et les deux hommes continuent de discuter dans la joie et la bonne humeur. Tom a appris à connaître le jeune allemand. Il s'appelle Wilhem, il a le même âge que lui, soit 17 ans. Il aime la musique, il joue notamment de la guitare dans un groupe. Il fait des concerts parfois pour son école ou alors pour des fêtes. Normalement, le brun devrait recevoir une photo de l'autre enfant du ciel. Wilhem a pris un certain temps pour donner sa confiance à l'androgyne. Il est d'un naturel plutôt méfiant dû à sa différence qui attire souvent les curieux. Maintenant qu'ils ont discuter un certain temps, il a compris que Thomas est quelqu'un de sincère. 

*Cling Cling* Le newyorkais sort son téléphone de sa poche et le déverrouille. Il se fige sur l'écran sous le regard intrigué de sa mère. Ses yeux ne clignent plus, ses lèvres sont entrouvertes et son souffle se coupe. Il vient de recevoir la photo tant attendue. Il savait déjà que Wilhem porte des dreadlocks grâce à la photo de profil et quelques images sur le compte facebook de l'allemand, même si on ne le voit jamais de face. 

"C'est qui ?"

Tom sort de sa contemplation et regarde sa mère "Uh?" La quinquagénaire rit aux éclats et embrasse la joue de son fils. Ce dernier reprend ses esprits. 

"Euh le gars" Il replonge son regard sur l'appareil et rougit fortement. Une deuxième photo est arrivée sans bruit. 

Sur la première, le jeune homme est debout contre un mur, une shirt large blanc et un jean sombre. Une paire de Ray Bans teintées sur le nez et une cigarette dans sa main gauche. Ce qui a fait baver Tom ? Ses pectoraux bien visibles et ses bras musclés. Le tout caché sous une peau halée alléchante. Sur ses épaules fortes tombent ses dreads blondes complètement lâchées.

Le jeune homme glisse son doigt sur la conversation et télécharge la seconde image. Et la c'est le choc ! Le blond est sur scène, sa guitare autour de son cou et un bras levé. Il sourit largement et salue la foule. Sa tenue est plus complète et particulière. Il est vêtu d'un sweat et un shirt gry clair, un jean bleu clair, ses cheveux sont attachés et cachés par un bandeau noir et une casquette Blanche avec écrit NYC. Son piercing au labret brille de mille feux sous la lumière du soleil. Le jeune allemand respire la joie de vivre. 

L'androgyne ne sait pas trop quoi faire. Il ne sait s'il doit lui répondre par des mots et lui avouer qu'il le trouve sexy au possible et tous les autre sentiments qu'il exprime chez lui ou s'il lui envoie des photos de lui même. 

Il opte pour le deuxième solution et envoie lui une photo. Elle est assez simple : il est assis sur un banc, un grand blond platine à ses côtés, des vêtements intégralement noirs, une paire de grosses boots, ses cheveux d'encre lissés sur ses épaules et une cigarette fumante à la main. Il n'est pas tellement satisfait du cliché mais il n'a rien d'autres en stock à lui proposer. 

Il remarque que le jeune enfant du ciel a vu les images et trois petits points s'affichent, signifiant qu'il écrit. Seulement, l'écriture s'arrête sans qu'il ne reçoive aucun message. 

"Bon il fou quoi ?"

"Qu'est ce que tu as encore ?"

"On a échanger des photos. ll écrivait mais il répond pas"

"Calme toi il réfléchis ou il corrige ses fautes"

Le brun roule les yeux. Wilhem n'a jamais fait attention à ses fautes d'anglais. Après il est possible qu'il repense à ses mots pour être le plus juste possible et éviter la confusion.

L'androgyne se résigne a verrouiller l'écran au moment où le message arrive. Il grogne et lit l'inscription. 

"Il dit quoi ?"

"Plutôt Mignon. J'aime beaucoup les cheveux blonds et ça te va vraiment bien. TU TE FOUS DE MOI ?!" Il avait presque hurler la dernière phrase. 

"T'as envoyé quoi comme photo ?"

Il montre celle avec son meilleur ami Andreas. Sa mère ne peut s'empêcher de rire. 

"Il t'a confondu avec Andy ? Il est pas très doué ton allemand"

Thomas grogne et envoie un message rapide, vexé.

-Je suis le brun-

L'homme à l'autre bout du téléphone voit le message mais prend quelques minutes pour répondre. L'androgyne ne lâche pas l'appareil des yeux. Il soupire en voyant la réponse.

-Oh excuse moi je croyais que c'était une de tes amies...-

Il éteint son téléphone et le jette sur la table basse avant de s'affaler sur le sofa sous le regard de sa mère. Elle ne pose aucune question. L'attitude son fils montre bien qu'il est vexé et contrarié. D'ailleurs le jeune brun se lève et quitte la pièce en direction de sa chambre. Il saute sur son matelas et se cache sous sa couette. La seule trace de vie se trouve être le bruit des sanglots. Sanglots qui augmentent un peu plus chaque minute.