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Une semaine est passée et Whilhem est arrivé à New York. Thomas est stressé à un point dépassant toute rationalité. Sa mère a essayé de le calmer mais il n'y a rien à faire. Il tourne en rond comme un lion en cage, il sort et rentre par la porte fenêtre tel un chien qui s'ennuie, il allume et éteint son téléphone sans cesse, Bref ! Il est perdu ! Il sait que l'allemand se trouve dans un hôtel prisé du centre ville. Il attend simplement l'heure de rendez-vous : 15h. Simone a prévu de l'emmener en voiture vu que leur habitation est un peu excentrée. Il est 14h30 et le jeune homme toupine toujours.

"Mais as tu fini ? Tu vas me faire vomir !"

Il lance un regard mitrailleur à sa mère et continue ses allers et venues dans le salon. Elle soupire et éteint l'écran de télévision qu'elle ne peut pas voir vu que l'androgyne passe sans cesse devant. Il trottine vers le miroir dans le couloir de l'entrée et se regarde pour la énième fois. Il vérifie que son maquillage reste bien fixé, que ses dents soient parfaitement propres, que ses cheveux tombent comme il le souhaite sur ses épaules avant de prendre sa veste. Une veste en cuir certes, mais suffisamment chaude pour ce mois de Mars. 

Simone le rejoint quelques minutes plus tard et observe son fils adoptif. Il est magnifique. Ses fins cheveux noirs tombent sur ses épaules avec souplesse, ses yeux enrobées de charbon percent les âmes, ses vêtements soigneusement choisis et repassés pour l'occasion, ses grosses boots Dock Matins qui écraseraient n'importe qui sur son chemin, ses doigts manucurés avec précision, enfin bon. Il est absolument parfait. 

"T'as fini de me mater ? On peut y aller ?"

Elle sursaute aux dires de son fils et sort de la maison. Le temps qu'elle ferme la porte, Tom est déjà dans la voiture. Elle le rejoint et met le contact. Elle se rend rapidement dans le centre ville de New York et dépose le brun proche de Central Park. Il saute hors du véhicule sans un regard pour son chauffeur et entre dans le parc. La quinquagénaire klaxonne pour le rappeler et lui fait signe qu'il a oublié son sac. Il fait marche arrière, récupère ses affaires et embrasse la joue de sa mère au passage. Elle lui rend avant qu'il s'enfuit et repart chez elle. 

Thomas se rend dans le parc très nerveux. Il marche d'un pas si rapide de peur d'arriver en retard qu'il s'essouffle. Il ne sait pas comment sera vêtu son rendez-vous et ça le stress encore plus. Il n'aime pas être lésé sur quelque chose de si important pour ne pas le rater. Et s'ils se croisaient sans s'en rendre compte et qu'au final ils se rataient ? Le brun se fait peur lui même. Il se concentre sur l'image de l'allemand qu'il a dans son téléphone et le cherche du regarde sur la pelouse principale. Il ne le voit pas.  Il regarde sa montre, il a 15 minutes d'avance. Il s'apprêtait à faire demi tour pour trouver un banc isolé plus à l'ombre mais il entre directement en collision avec un obstacle qui n'était pas là à son arrivé. Il reprend ses esprits et regarde l'obstacle en question. Le voilà. Il est en avance lui aussi. Il se recule d'un pas pour respecter une distance convenable et le regarde un peu perturbé. 

L'homme en face de lui est un pur canon ! Grand, mais un peu plus petit que Tom, des longues dreads blondes de la taille des cheveux du brun tombent sur ses épaules, le fameux piercing au labret (lèvre). Il porte un sweat large blanc, un jean noir, une paire de baskets blanches avec un simple liserai rouges à la jonction avec la semelle. Son habituelle bandeau noir et sa casquette à carreaux blanche et noire surmontent le tout. 

Il rougit fortement en tombant dans les iris noisettes du jeune dreadé. Ce dernier lui sourit gentiment ne sachant quoi dire. Ils entrent dans un dialogue de sourd simplement constitué de regards. 

Whilhem est le premier à prendre la parole. 

"Bonjour"

L'androgyne sourit timidement et murmure un bonjour également. Il a remarqué le léger accent dans la voix de l'allemand et il trouve ça incroyablement mignon. 

"Comment vas tu ?" Voyant que Thomas ne semble pas près à faire entendre sa voix, le blond entame la discussion par les basiques.

"Un peu stressé et toi ?" Ah enfin ! Le New Yorkais a prononcé quelques mots !

"Moi aussi j'espère que ça se voit pas trop" Son manque d'aisance se remarque dans un seul geste : le grattage de nuque. 

Il sourit doucement "De toute façon c'est pas grave on est dans le même état" 

Cette phrase tire un petit rire craquant de la part du musicien. Il rit également et l'atmosphère se détend. D'un commun accord, ils rejoignent un banc et s'y installe. Le brun pose son sac entre ses pieds et relève les yeux vers l'allemand. Il le fixe tellement intensément qu'il en rougit, encore. Il baisse les yeux sur ses chaussures ne sachant que dire. 

"Tu vis ici depuis combien de temps ?" Autant compter sur Whilhem pour engager la conversation.

"Depuis que je suis né. Tu vois l'hôpital là-bas ? Je viens de là mais maintenant j'habite un peu plus loin. C'est trop bruyant ici"

Le blond sourit en voyant le jeune homme se détendre. 

"C'est la première fois que tu viens à NYC ?"

"Oh non j'ai de la famille, du moins la famille de mes parents. Je viens tout les ans à cette période"

"C'est dingue qu'on se soit pas connu plus tôt !"

"On a le temps pour rattraper les années perdues maintenant"

Il me sourit chaleureusement mas je n'arrive pas à accrocher ses yeux. Je baisse à nouveau la tête mais je le garde dans mon angle de vue. Il prend ma main délicatement.

"Détend toi je vais pas te manger"

Je souris sans pour autant relever les yeux et détache ma main de la sienne. 

"Tu veux aller quelque part ?"

"Je te suis"

"Je connais un café super ! Y'a souvent des karaokés ou des concerts"

"Le New Town ?"

"Ouiiiiiiiiii" (Dédicace th-4-ever) Le brun avait tapé des mains de façon hystérique.

L'allemand le regarde en levant un sourcil. C'est la première fois qu'il a à faire avec une personne aussi enthousiaste face à la musique. On va dire c'est aussi la première fois qu'il rencontre une personne dont le genre est plutôt ambigu. 

Les deux hommes se lèvent et marche tranquillement vers le fameux café qui tient tant à coeur au brun. 



L'enfant du CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant