Lettres perdues.

6

Les larmes s'écoulaient à présent sur  ma joue. J'avais envie de tout casser, de tout balancer par la fenêtre, de taper dans les murs, de frapper mon père jusqu'à ce qu'il meurt.

Maman était partie à cause de lui! Je ne la reverrai sans doute jamais à cause de lui! Tout est de sa faute. Il a gâché l'enfance de Gabin, et, en passant, notre adolescence à Mathis et moi. Je sens que gardais ce secret pesant pour moi va être dur. Les autres irait voir leur mère, ou bien leur père, mais moi je n'ai plus personne. Plus d'amis, plus de vrai famille. Mathis est encore jeune pour comprendre le contenu des lettres, et Gabin, je n'en parle même pas.

"-Léa? Une petite voix me tira de mes pensées.
-Oh Gabin! Entre!
-Maman elle est pas revenu?
-Je suis désolé Gabin...
-Tu crois que je pourrais la demander au Père - Noël ?
-On t'assure qu'elle va revenir Gabin, dit Mathis qui venait tout juste d'arriver.
-Mais pourquoi elle vient pas me dire bonne nuit? Elle m'avait dit qu'elle le ferait tous les soirs.
-Elle te l'a dit quand?
-Beinh, hier!"

Mathis et moi on se regarda, avec un mélande d'espoirs, de tristesse, et d'inquiétude.

"-Tu,tu l'a...vu? Demanda Mathis.
-Bah non! Dit il en claquant lourdement ses bras le long de son corps, je l'ai eu au tephone!
-Au quoi?
-Au tephone!
-Gabin va voir papa! Dis-je.
-D'acco!"

On attendit que Gabin sorte pour se mettre à parler.

"-Léa c'est quoi ces enveloppes ?
-Oh eh bien c'est...euh... ma copine qui me les a donné !
-Qui?"
Je devais trouver un nom,  et vite!
"-Zélie! Oui, c'est Zélie qui me les a donné !
-Euh..ok.
- Gabin a eu maman au téléphone.
-Et nous non."
Il y avait une once de colères dans la voix de Mathis.
"-Mathis, Mathis! Dis-je en cherchant son regard.
-Elle s'est cassé, comme ça, sans rien nous dire! Elle pouvait même pas laisser...je ne sais pas moi, une lettre?! Mais non! Rien! Elle est lâche! Je la déteste !
-Mathis enfin calme toi! Tu dis pas ça de maman d'accord? Si ça tombe elle est partie pour des raison bien précise!! Alors, TAIS-TOI!
-Mais oui bien sûr Lala! Tu les connais toi peut être!
-Mathis tu es comme papa, tu es un MONSTRE!"

Il avait osé m'appeler par le surnom que maman me donnait. Nous étions maintenant debout face à face. Nos regards empli de calme, étaient maintenant, empli de colère. Mathis avait lancé un vase juste à côté de moi et, un morceau de verre était coincé dans ma joue. Je le gifla, dévala les escaliers, prit mon manteau, et partit de la maison.