☠ Prologue : " Elle ne mord pas, elle dévore. " ☠

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Mayday mayday
The ship is slowly sinking
They think I'm crazy
But they don't know the feeling

Un cliquetis s'élève dans l'air. Je demeure immobile.

Puis, un raflement écorche le sol. Je ferme mes paupières. Non, pas encore.

Des pas troublent le silence. Ils résonnent et avancent progressivement, jusqu'à temps de cesser.

They're all around me
Circling like vultures
They wanna break me
And wash away my colours

- Hé, la droguée, m'interpel-t-on. Une petite sortie, ça te dit ?

Les bras allongés le long du corps, mon dos reposant contre terre, je ressens pleinement la chaleur du soleil matinal sur ma peau et la froideur du ciment. Je ne m'arrête pas de fredonner.

Take me high and I'll sing
Oh you make everything okay, okay
We are one in the same
Oh you take all of the pain away, away

La porte capitonnée de ma cellule s'ouvre en un grincement sinistre de métal rouillé.

Je scelle ma bouche, tout en cogitant à l'idée de me révéler l'identité de mes troubleurs de paix.

Mon buste monte lentement, en m'entraînant à sa suite. Je fais rouler ma tête contre le plancher frais.

Lorsque je peux enfin distinguer les personnes qui attendent tant ma venue, des gardes armés jusqu'aux dents me cloturent. Quel effront. Déjà isolée, il faut en plus que je supporte autre que ma propre présence.

La bouche entrouverte, je les fixe d'un regard vide de vie. La colère bouille en moi, comme un brasier qu'on allume à l'aide d'un briquet.

- Lève-toi, sale folle, m'ordonne un garde au rides imminentes.

Je m'étends de tout mon long, sur le ventre, me positionnant tel un chat devant sa proie.

Il me brandit son arme sous le nez, avant même que je puisse lui sauter aux yeux.

On m'aggripe les bras avec une force brutal, et ce, sans que je ne puisse dire mon mot sur cette attaque. Ses gants en laine d'acier me triturent la peau.

Je me débats de gauche à droite, en tirant mes pieds dans tous sens, aveuglement. Je m'arc-boute, en renversant la tête par derrière. Je profite de ce moment d'expension pour m'emparer d'un morceau de chair, situé entre sa clavicule et ses épaules. J'arrache un cri de douleur à mon aggresseur. Son hurlement me parait comme une mélodie à mes oreilles, c'en est jouissif.

Aussitôt, l'intégralité de tous ses autres petits compagnons se jettent sur nous. Oh, ils ont donc une utilité.

Ils me plaquent au sol, tandis que l'air qui emplissait mes poumons se relâche subitement.

Je ne scille pas. Je ne leur ferai pas se plaisir.

La joue écrasée contre la surface dure qu'est ma cellule, ils se mettent à trois afin de contrôler la situation.

J'échappe de petits couinements, prête à céder en cas d'urgence. À quoi bon déclarer la guerre, alors que dans la base où vous vous trouvez grouille de militaires munis d'une multitude pistolet automatique qui pourrait vous éclater la tête en moins de deux ?

Mmh, oui, en fin de compte, ça m'intéresse.

J'écoute la vague d'énergie qui me submerge et le leur en fait spectacle. Je ressens la gravité autour de moi, je fais constat de ce que je peux faire preuve, pour les impressionner. J'inhale l'air avec apaisement et l'exhale bruyemment. L'instant d'après, je suis libre, sans les bras et les mains qui compressent mes membres. Dieu ce que j'aime mes pouvoirs surnaturels.

Nul ne se trouve pas dans une situation délicate, pris en ôtage, à deux pieds du sol (tout au moins), en lévitation contre les murs.

Je me dandine jusqu'à eux, en prenant le soin de leur retirer un par un leur casque. Ensuite, avec un plaisir malsain, je contacte ma peau avec la leur, qui se léquifie à son touché. Ma paume de main se dessine sur leur joue respective, tandis que leur blessure, à vif, sanguinole.

Un concert de gémissement fuse dans mon compartiment et j'en suis enchantée.

Je regagne le centre de la pièce en les considérant tous avec attention. Ce petit jeu commence à me lasser. Je les libère de mon emprise sans plus tarder.

Le peu d'hommes qui peuvent se tenir sur leurs jambes se hissent debout, le regard partagé entre la crainte et la sauvagerie. Une expression indéchiffrable orne mon visage et une lueur de folie habite mes iris bleu perçant.

Un premier militaire se rue vers moi, tête baissée. J'esquive, en pilant sur une main... Ou peut-être une côte.
Tout au long de la bataille, je fais essentiellement valoir ma force au combat. Épuisée d'asséner des coups de coudes et de genous - de plus, mon souffle se fait de plus en plus irrégulié -, je me retire sur le seuil de la porte.

Une poussée d'adrénaline me submerge et je leur en fait part à une vitesse éclair. Fière de mon petit exploit, je les fixe avec amusement le sang qui coule de leurs orbites ainsi que de leurs oreilles... Et tout ça, sans discuter de la bouche.

Je dois me faire violence pour ne pas m'attaquer à leur cadavre.

Je marche entre les corps inertes qui gisent au sol. Je m'assoie en tailleur, patientant pour les prochains renforts.

- J'en ai assez vu comme ça, dit une voix lointaine de femme, au fond du couloir sombre qui me fait face. Amenez-là.

Aussitôt dit, aussitôt réagit : une balle aux stries d'éclair jaillit de la pénombre et va se loger dans ma poitrine.

Les protestations se coincent dans ma gorge, puisque je m'étrangle violemment.

La souffrance est telle que mes yeux se révulse. J'ai l'impression d'imploser.

Jusqu'à temps que je sombre dans un sommeil tordu.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 11, 2016 ⏰

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