Dossier 3 : Fifty Minutes at Denis

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« Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue à ce point culture sur Doctor Who! Doctor Who est une série de science fiction anglaise tellement connue que si tu ne l'as connais pas, c'est parce que tu as vécu dans une cave avec des vipériens pendant 10 000 ans et, quand tu es sortie et que tu as vue l'état de la Terre, tu as eu envie de dégommer des primates parce que "fuck les humains"! »

Alexis s'arrêta : son introduction était pourrie. Mais vraiment pourrie. Il avait pourtant passé des heures à écrire son script, le tout avec soin et sérieux, mais en le relisant, il se rendit compte qu'il était médiocre : les arguments étaient bons mais la façon dont il les énonçait était maladroite à ses yeux, et ça le déprimait grandement. Son don lui permettait certes de préparer des Points Cultures littéralement en claquant des doigts mais pour les mettre en scène, c'était une tout autre histoire. Qui plus est, la Wilson Corporation lui prenait énormément de temps au point de le ralentir considérablement dans ses vidéos. La plupart de ses fans lui en avait fait la remarque mais que pouvait-il dire? "J'ai une excuse : je sauve le monde à mi-temps!"... C'était tentant mais impossible, il le savait mais cela n'allait pas le rassurer quant à l'avenir de sa chaîne.

En tout les cas, ce script foireux semblait amuser deux petits êtres blancs qui l'admiraient depuis l'étagère où était exposé les figurines Pokemon du vidéaste.

« Ah ouais! s'exclama l'un d'eux. Dire que je pensais qu'on avait touché le fond avec la parodie de Magic System, t'arrives encore à faire pire.

— La ferme Plectrum... souffla Links.

— Moi j'ai trouvé ça rigolo comme vanne! déclara Ouki, tout sourire.

— Ça m'étonne même pas de la part d'une merde avec des goûts de chiottes! rétorqua le médiator.

— ...Mais... Mais... LINKS! »

Ouki se jeta en pleurant dans les bras d'Alexis qui fit pivoter sa chaise vers le médiator pour lui lancer un regard assassin : ils les avaient recréer tout les deux, avec de l'aide évidemment, sous forme d'audio-animatronic doués d'intelligence afin de l'assister pour sa chaîne, mais il regrettait déjà. Depuis qu'ils étaient là, il lui faisait vivre un véritable enfer : entre l'un qui critiquait autant qu'il respirait et l'autre qui pleurait pour un rien, sa maison était devenu un véritable champs de batailles. Mais il avait trouvé un moyen de les calmer, ou plutôt une bonne punition : le fameux bouton off, celui qui mettait un terme à tout sur commande et que Links n'hésiterait pas à utiliser. Et ça, Plectrum le savait, et il détestait qu'on le désactive : pour un robot, la désactivation était une sorte de "mort temporaire", ce n'était pas douloureux mais horriblement dérangeant. Le médiator, comprenant la menace, soupira puis fit mine de quitter la pièce. Ouki, pendant ce temps là, continuait de chouiner tout en restant blottit contre son créateur. Links soupira, non pas d'agacement, au contraire, puis lui fit une petit caresse au dessus de la tête avant de le déposer sur le côté et de reprendre ses fiches : le petit était innocent après tout, inutile de lui crier dessus...

* * *

L'homme masqué était installé dans son grand fauteuil rouge et admirait ses écrans de vidéos surveillances. La scène pourrait être habituelle mais ce n'était pas le cas : cette fois-ci, il avait l'air étrangement soucieux. Un rien semblait l'agacer, même sa canne qu'il martyrisait avec ses mains gantés, faisant grincer le tissus de manière insupportable. Quant au reste de la pièce, on pouvait voir que certains éléments avait été détruit, comme si quelqu'un s'était passé les nerfs dessus, même le fauteuil avait des traces de griffures. Ce constat inquiéta le docteur qui se tenait quelques mètres plus loin, derrière lui, attendant avec anxiété qu'il prenne la parole.

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