like an ocean | yoonseok

- XŁ√

la pluie battante s'était transformée en bruine quand ils arrivèrent jusqu'au vieux ponton. le bateau du gardien y était déjà amarré, toujours à la même place.

un léger brouillard gênait sa vision, mais yoongi réussi à discerner la forme du phare, élancé vers le ciel. il eut un pincement au cœur et une bouffée de nostalgie l'étouffa un instant.

l'île était silencieuse, seul le bruit d'une mouette isolée résonna dans l'air humide. une main se posa sur son épaule, le faisant sursauter : ce n'était cependant que jimin, qui lui offrit un petit sourire rassurant.

« je te laisses ici, seokjin-hyung m'attend... » s'excusa-t-il.

yoongi secoua la tête en signe d'acquiescement, la gorge trop serrée pour pouvoir parler.

le plus petit baissa le regard, puis lui tourna le dos.

« tu lui manque, tu sais, lança-t-il en retournant dans sa cabine.
- lui aussi... » souffla l'étudiant en souriant un peu à son tour.

il descendit avec mille précautions de l'embarcation et soupira une fois sur la terre ferme.

jimin ne tarda pas à s'en aller, le laissant seul, les bras ballants.

il resta ainsi quelques minutes, incapable décider de la conduite à adopter, et finit par se diriger d'un pas tant hésitant que pressé vers la petite maison de granit.

le sentier était boueux et en friche. il eut du mal à atteindre la lourde porte de bois verni qui fermait le pavillon et, quand il y parvint, le bas de son jean était terreux.

à ce moment là, son cœur atteint des records de vitesses et d'irrégularité. il tapait dans sa poitrine, se répercutait contre ses tempes et venait obscurcir sa vision. sa respiration s'approfondit quand il entendit du mouvement à l'intérieur.

trois ans.

trois ans qu'il n'avait plus vu son visage. qu'il n'avait plus entendu sa voix, qu'il n'avait plus ressenti la chaleur de sa peau contre la sienne.

trois ans qu'il rêvait, chaque soir, d'avoir pris une autre décision.

yoongi prit une longue inspiration saccadée. ses jambes tremblaient, un tic nerveux déformait un peu sa lèvre inférieure.

doucement, sans brusquer le destin, il tourna la poignée.

ouvrit la porte.

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