Le bonheur est décrit comme une sensation inouïe. Un but ultime à atteindre une fois dans sa vie.
Ayano ne pouvait même pas imaginer ces sensations. Elle ,qui n'a jamais rien ressentis depuis qu'elle est née, garde espoir de pouvoir un jour se senti...
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[. L'appel du vide. ]
Ayano
Une brise de vent fit voler mes cheveux tandis que, derrière le grand cerisier en fleur, j'observais le terrible spectacle qui se déroulait devant mes yeux. Taro et Osana. Ils s'embrassaient. Ça aurait dû être moi, à la place de cette fille...
Je le méritais plus qu'elle ! Je l'ai désiré plus longtemps qu'elle ! C'est moi qui avait besoin de lui, pas elle.
Alors pourquoi est ce qu'elle me la prit ? Pourquoi me fait-elle souffrir ?
Parce que j'ai été trop lente. Trop inutile et inefficace. Je ne suis même pas foutue de garder près de moi ce qui me fait vivre. Ma mère serait tellement déçue.
Il ne l'aime même pas. Tout le monde sait que Taro est influençable. Si une fille lui demande de sortir avec lui, il va répondre positivement à coup sûr. Mais moi... moi j'aurais pu le faire m'aimer. Il m'aimais déjà, je le savais, je le voyais, je le sentais !
Ne pouvant plus regarder cette scène plus longtemps, je m'enfuis le plus vite possible loin d'eux. Loin de cette école.
Je suis rentrée chez moi, j'ai déposé mes affaires et me suis assise sur mon lit. J'ai pris ma tête entre mes mains. Je pensais aux filles que j'ai tuées sous l'effet de la folie et de la jalousie... Alors elles sont mortes pour rien.
Je n'ai ressenti des émotions qu'avec Taro.
Et je suis retournée à la case départ. Je suis redevenue comme avant, sans rien. À cause d'eux. C'est évident, plus jamais je ne ressentirai quelque chose.
J'étais tellement désespéré... Et je le suis peut-être encore. Les sentiments qu'il me procurait... Je ne veux pas que ça s'arrête. Je ne pourrais pas le supporter. Je suis passée devant le miroir de ma chambre et je me suis stoppée net quand j'ai aperçu mon reflet. Mes yeux sont brillants. Pourtant, je ne pense pas être triste. En fait, je n'ai rien du tout. Le néant.
Comment ne puis-je même pas être effondrée après cet affront de la part de Taro ?
Je suis restée allongée sur mon lit toute l'après-midi, regardant le plafond. Ce n'est que lorsque mon ventre émis un bourdonnement affreux, que je me suis rendu compte que je n'avais pas mangé. J'ai du faire un gros efforts pr réussir à me lever et à enfiler mon pyjama bleu.
Je suis ensuite descendue afin de fermer ma porte d'entrée à clé. Je me suis ensuite dirigée dans la cuisine et je suis restée immobile un instant. Même si j'avais faim, je savais que je ne pourrais rien avaler.
Avant de partir, j'ai aperçu un des couteaux de cuisine, que j'avais sûrement oublié de rangé ce matin. Il était posé sur le plan de travail, scintillant.
Étais-je destinée à ne ressentir que du vide et de la haine ? Les émotions que Taro me procurait ont-elles réellement disparues ? Plus les minutes avançaient, plus je sentais mon cœur crouler dans le néant. Ma tête tournait, mon corps commençait à se fatiguer.
J'ai pris le couteau et l'ai approché jusqu'à ce que la pointe touche ma peau. Puis, d'un coup sec, le bout transperça ma peau, m'infligeant une fine et longue plaie sur l'avant bras.
Les dents serrés, je sifflais légèrement pour contrer la douleur. Mon bras me brulait. Mes pensées jonglaient sans cesse entre Taro, puis mon bras, et à nouveau Taro. Ce n'était pas assez pour me distraire. Avec une main légèrement tremblante, j'ai recommencé le même geste à quelques centimètres de la première plaie. Son visage de crispa suite à cette seconde ouverture.
Comme si de rien n'était, je suis retournée me coucher sous les draps de mon lit. En fermant les yeux, je sentais mon bras gauche me bruler. J'ai froncé brutalement les sourcils en tentant d'ignorer les picotements de ma chair.
La douleur était la seule qui pourrait me faire oublier Senpai.
