chapitre 3: Rencontre

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La peur s'est réveillée.
Elle ne m'avait quitté que depuis la matinée.
Et elle était revenue.
Elle m'a noyé sous sa puissance.
À cause de quoi ?
D'une seule et même personne, mon grand-père : Alexander-Ryann Sworl.

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- Alors comme cela, vous êtes dans la même classe tous les deux ?

Mon grand-père ne me paraissait pas très à l'aise, il prenait du temps avant de parler, choisissait ses mots avec soin...
Et malgré son air sûr de lui, il ne pouvait s'empêcher de faire tourner sa chevalière autour de son index, ce qui était, chez lui, signe d'une grande nervosité. Je ne l'avais pas vu refaire ça depuis le jour où ma maîtresse de primaire l'avait surpris en train de me frapper et qu'il a dû faire des pieds et des mains pour que les policiers abandonnent l'affaire.

- Bien sûr monsieur Sworl ! Quand j'ai appris que votre petit-fils allait nous rejoindre j'ai insisté  pour qu'il rejoigne notre classe.

Quoi ? Mais...
Comment a-t-il pu faire ça ?

- Oh... Je vois... Il s'intègre bien ? Comment se passe les cours ?

Un large sourire déforma le visage de Karu, il s'avançait de quelques pas vers mon grand-père et lui répondit avec une voix pleine de reproches.

- Monsieur, si vous voulez que votre petit-fils puisse s'intégrer à la classe il vaudrait mieux éviter que celui-ci ne rapplique en cours le visage ensanglanté ne croyez-vous pas ?

Mon grand-père détacha lentement son regard de Karu pour plonger des yeux dans les miens.
Il voulait ma mort.
Tout ça à cause de qui ?
Karu...

Pourquoi faisait-il ça ?
Qui était-il pour tenir tête à mon grand-père ?
En temps normal, il l'aurait renvoyé chez lui après avoir pris soin de détruire son avenir aussi bien proche que lointain.

Alors pourquoi restait-il droit comme un piquet sans dire un mot ?

Ce n'est pas que j'aimais le voir faire du mal aux gens, ou que je m'inquiètais pour cet horrible personnage mais le voir ne pas être maître de la situation me perturbait plus ou moins.

- Karu... Tu...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une multitude de sons que je reconnus immédiatement l'interrompit.

Les sons qui chantent étaient revenus.

Contrairement à moi et mon grand-père, Karu ne paru absolument pas intrigué, il mit une main dans sa poche et en sortit un téléphone ultra plat rouge.

- Excusez-moi, c'est mon téléphone !

Il s'éclipsa avec un large sourire et répondit dans un langage qui me parut inconnu.

- Luca, rentre à la maison.

Je n'entendis qu'à moitié mon grand-père.
Autre chose me préoccupait.
Comment Karu avait eu une sonnerie pareille ?

- Luca.

Pourtant ça ne pouvait pas être lui dans la vallée.
Personne ne s'en approche.

- Luca Sworl.

Mais pourtant il est bien entrer dans la propriété.

- LUCA !

Je regardais mon grand-père droit dans les yeux, il paraissait à la fois énervé et sous le choc.
Je fis glisser mon sac le long de mon bras et quand il toucha le sol, je partis en courant vers la vallée laissant mon grand-père hurler mon nom pour que je rentre et Karu leva la main en l'air comme pour me dire au revoir tout naturellement avant de se détourner et de reprendre sa conversation.

Je courais à en perdre haleine, le garde d'entrée ne fit même pas attention à moi et me laissa partir au-delà de la colline.

Je ne sais pas ce que je faisais, il fallait que je retrouve les sons qui chantent, les vrais. Pas ceux du téléphone d'un idiot !!
De plus même si c'était des sons identiques, ils ne chantaient pas de la même manière.
Ceux de la vallée étaient moins lents et plus lourds.

J'aime les sons de la vallée
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Quand je fus finalement arrivé il n'y avait aucun sons.

Juste, une fille.

Debout dans ma "cabane", dos à moi, les bras levés vers le ciel.

Elle n'était pas très grande au premier regard, plutôt élancée avec de longs cheveux châtains très clair parsemés de multiples reflets argentés.

Elle ne me permit pas de l'observer en cachette plus longtemps et se tourna vers moi.

Le temps s'arrêta,
au moment où son visage pâle entra dans mon champ de vision et que ses grand yeux bleus océan me transpercèrent.

Plus aucun bruit ne se fit entendre, le vent se coucha, les oiseaux se turent, les feuilles s'arrêtèrent de tomber...
La vallée ne fût jamais aussi calme.

Elle fit un pas dans le vide et se laissa retombée au sol avec une légèreté presque irréel, sa chute paru plus longue que la normale, quand elle commença à avancer dans ma direction l'herbe semblait s'écarter de son chemin et le vent paraissait s'amuser à faire voler ses cheveux..

Plus je la regardais, plus j'avais l'impression qu'elle s'éloignait, mon monde commença petit à petit à s'immobiliser, mes mains tremblait, non pas de peur comme avec mon grand père, mais d'un sentiment mystérieux et inconnu.

Elle était belle.

Le temps reprit son cours en synchronisation avec le moment où elle me prit dans ses bras avec tendresse et dit de sa voix douce et mélodieuse :

- Luca Sworld, dans deux jours il te faudra mourir et  je serais ton meurtrier...
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À suivre
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⏰ Dernière mise à jour : Dec 02, 2016 ⏰

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