Lundi 5 Janvier, 7h15 (RÉÉCRIT)

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- Je ne sais pas pourquoi, mais ce matin, j'ai très envie d'aller au lycée.

Tu vas voir des humains.

- Non, ce n'est pas grave. Je ne ferais pas attention à eux.

Ils vont chercher tes faiblesses, et quand ils les auront trouvés ils te tortureront.

- Personne ne me fera de mal aujourd'hui. Je suis sûre que tout se passera bien.

Je t'aurais prévenue.

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Je m'étais réveillée un peu tard, mais le portail du lycée devait être encore ouvert.
Il faisait beau dehors. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu le soleil !
Je passais devant une boutique, la vitre me renvoyait mon reflet.
J'étais pâle et maigre.
J'avais des yeux noirs et bridés, une petite bouche et des traits de visage très fins. Mon nez aussi l'est, en plus d'être petit.
J'ai de long cheveux, je ne les ai jamais coupés.
J'avais un pantalon noir et un sweat-shirt de la même couleur, une tenue que je porte seulement quand je sors (c'est à dire très peu). Il fait si chaud aujourd'hui, j'aurais pu m'habiller autrement.

Ding, dong...

Mince ! La demi-heure venait de sonner. Je suis très en retard.
Je pris la rue qui me paraissait la plus proche du lycée.
Tout en marchant, je regardais le sol, puis les maisons... C'était beau. Pourquoi est-ce que je ne sortais jamais ?!
Les rues étaient vides, mes pas résonnaient.

Je rentrais dans le lycée et me dirigeais dans la salle où je devais avoir cours, d'après mon emploi du temps.
J'ouvris la porte sans toquer.
Il n'y avait personne.
La salle était vide...
On était lundi, pourtant.
Je scrutais les tables en bois vieilles et abimées une par une, comme fascinée. Le tableau était mal effacé, il restait encore des traces de craie. Craie qui était abandonnée sur un bureau, à moitié-finie.
À côté d'elle il y avait une autre craie, neuve, et d'un blanc imaculé.

'' - Jia ? Tu as enfin finie par venir !

D'où vient cette voix ?

- Qu'est-ce que tu attends, Jia ?

Tout d'un coup, les élèves apparurent sur leurs chaises. Ils étaient étonnés, presque bouche-bée. Ils chuchotaient des choses que je ne pouvais entendre.

- Jia. Je te parle.

Je me tourne vers la droite, surprise d'y trouver ma professeure.

- Vas t'asseoir, maint..-

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, je tourne les talons, en direction du couloir.
Je dévale les escaliers, apeurée, puis m'enfuit en courant devant les surveillants qui ne me remarquèrent même pas. Il fallait que je parte d'ici.


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