23:48 ! Je n'avais pas vu l'heure passer, avec un bon livre en main le temps passe bien vite.
Je me leva pour fermer mes volets bien décidée à aller me coucher.
J'ouvris la fenêtre.. ouff une bourrasque de vent me fouetta les joues, a 20:00 la température chutait à -3 degrés, à 00:00 elle doit au moins atteindre les -10 degrés.
Quelque chose attira mon attention. Je remarqua un garçon affalé contre le bord de sa fenêtre une petite lueur orange brillait entre ses doigts, il s'agissait surement d'une clope. Il faisait noir et j'avais du mal à distinguer son visage mais il semblait avoir autour des 18 ans dirais-je, ses cheveux paraissaient noirs et tombants en une grosse touffe sur front.
Ses yeux clairs brillants à la lumière du lampadaire semblaient me regarder.
"Arrête de te faire des films June, qui voudrait bien regarder une fille comme toi.." Pensais-je me regardant dans le miroir se trouvant à côté de mon bureau.
Il était vrai que mon visage n'était pas harmonieux, mes cheveux châtains clairs coupés de manière irrégulière ressemblaient plus à la brosse d'un WC plutôt qu'au carré auquel il était question, mes grands yeux bleus clairs me donnaient souvent l'air d'un héron effarouché, et mon petit nez aquilin recouvert de taches de rousseur avait une forte ressemblance avec une truffe de taupe, sans parler de mes vêtements, un vieux débardeur marron sans soutien-gorge laissant apparaître la pointe de mes tétons et un jean noir dans lequel je semblais nager, "normal tu pèses 43 kilos pour 1m70 idiote tu t'attendais à quoi ?" Pensais je tristement.
Il était toujours la, affalé à sa fenêtre, me fixant.
Les garçons ne m'ont jamais intéressé, aucun d'eux n'avait eu d'intérêt pour l'instant, je n'avais jamais eu de copain enfin sans compter Bryan lorsque j'avais 7 ans, ce n'était que des smacks et son coeur comptait une deuxième amoureuse qui était ma meilleure amie, sinon je n'ai jamais eu de petit ami mais ça ne m'étonne pas, qui voudrait sortir avec une fille qui a la leucémie, à qui il ne reste que 2 ans à vivre, qui voudrait à avoir endurer la phase terminale de ma maladie..
Cette manière de me fixer était assez gênante mais je n'arrivais pas à détourner le regard de ses yeux clairs.
Il fallait bien l'avouer, ce gars était extrêmement mignon.
Il finit par se relever de sa fenêtre et jeta son mégot sur la route (ce qui, je précise m'agaça au plus haut point, si il avait bien une chose que je détestais c'était bien que l'on jette les mégots de clope encore allumés au milieu de la nature.)
Alors que je pensais qu'il allait rentrer comme si de rien n'était, il se retourna et me fit un petit geste de la main suivit duquel il articula quelque chose que je compris comme "à demain".
Gênée je lui adressa seulement un sourire timide et retourna vite dans ma chambre.
00:14.. Seulement 15 minutes ? j'avais l'impression que cet instant avait duré des heures, comme si le temps c'était arrêté.