Suite. IV

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Evie avait les oreilles qui sifflaient, et sa tête lui faisait un mal de chien, mais elle réussit quand même à ouvrir les yeux; tout était blanc et une odeur très désagréable planait dans l'air. Pas l'odeur de la mort. «Ouffff..., se dit-elle, c'est déjà un bon point, je ne suis pas à la morgue» «Bonjour, fit une voix qui ne lui était en aucun cas familière, je suis infirmière, je m'appelle Jenifer.» «Où suis-je?» dit-elle en se relevant, oubliant que sa tête lui faisait mal. La douleur était insupportable elle fut donc contrainte de se rallonger. « Hum... Il nous faut vous identifier, nous n'avons pas trouvé de carte d'identité sur vous », «Je m'appelle Brigitte Levasseur» grinça Evie. Elle était à l'hôpital, et elle ne voulait pas s'encombrer avec les papiers et autres feuilles volantes que lui filerait cet endroit. «Et bien Mme Levasseur, vous avez eu beaucoup de chance! Une voiture vous a percutez, repris-t-elle d'un ton grave, mais vous n'avez que quelques bleus! Estimez-vous heureuse car vous êtes arrivée ici en mauvais état, si je peux me permettre vous aviez plusieurs égratignures et votre main droite ainsi que plusieurs de vos côtes paraissaient cassées, mais lorsque nous vous avons fait passer les radios, il n'y avait rien. Ou plutôt, on aurait dit que cela c'était réparer tout seul, en quelques minutes... Mais, hum... Excusez-moi de penser cela, c'est absurde de ma part.» «Quelques bleus... Et un foutu mal de tête! » Grogna Evie «Oui, c'est normal! Ceci dit vous allez beaucoup mieux, la preuve cela ne fait que deux jours que vous êtes ici et vous vous portez bien, selon les médecins! Vous récuperez très rapidement malgré le choc que vous avez subis, c'est assez...déconcertant. Mais je suis contente que vous ayez repris connaissance aussi vite». Evie dévisagea l'infirmière puis la regarda de haut en bas, c'était une jeune femme, elle était grande et très fine. Mais elle était loin d'être belle, «Dommage, se dit Evie.», puis lasser de toute ces mésaventures, elle ferma les yeux. «Oh non! Ne vous endormez pas Mme Levasseur! Je vous amène un plateau repas, et je vais vous changer votre perfusion. Il me faut ensuite prendre vos coordonnées pour que nous prévenions vos proches!» dit Jenifer. «J'ai juste envie de sortir d'ici, la paperasse c'est trop pour moi...» bougeonna-t-elle; Jenifer fut gênée. Evie soupira, mais il ne fallait pas qu'elle perde de l'esprit qu'il lui fallait sortir de cet hôpital et vite. «Excusez mon comportement... Mais dîtes moi Jenny! Oh excusez-moi, est-ce que je peux vous appeler Jenny?» l'infirmière acquiesça tout en souriant perplexe, elle se dit qu'Evie devait être bipolaire pour changer aussi rapidement de caractère. » Pourriez-vous allez me chercher mes vêtements s'il vous plait, j'aimerai me rhabiller convenablement avant de manger.» « Il ne faut pas que vous bougiez de trop, vous n'avez pas encore pris vos calmants et vous n'avez pas mangez. Après vous être habillé, asseyez-vous sur cette chaise, si vous ne voulez pas rester sur le lit. Ne sortez pas de votre chambre, vous n'êtes pas censé être rhabiller. » Evie acquiesça. Jenifer alla chercher ses affaires dans la petite armoire qui lui faisait face, car elle pensait Evie folle, et qu'elle ne voulait pas la contredire de peur d'avoir des problèmes par la suite, elle les lui donna puis ressortit de la chambre. Evie essaye d'enlever sa perfusion le plus délicatement possible pour ne pas trop saigner, et se changea malgré son mal de tête et ses hématomes qui lui faisaient mal. «Nous enclenchons la phase deux de l'opération ma petite Evie» dit-elle à voix haute. Evie ouvrit la porte de la chambre et y passa la tête. 'Personne dans le couloir', elle se traina jusqu'aux escaliers et les descendit du mieux qu'elle pouvait en s'assurant de toujour avoir les deux mains sur la rambarde, sa tête lui faisait de plus en plus mal et elle voyait flou. Elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, et sa respiration était haletante. «Ne lâche pas maintenant! Surtout pas, tu y es presque!», elle chercha la sortie, regardant chaque panneaux, elle se trainait toujours et heureusement pour elle, il n'y avait que des infirmières et des médecins pressés dans les couloirs. Elle passa plus ou moins inaperçue. Sa tête allait exploser, et elle faisait des efforts surhumains pour essayer de voir net; plus elle luttait pour se tenir droite et paraitre normale plus elle sentait ses jambes se dérobées sous elle, comme si le sol était un gigantesque tapis en mouvement, elle vacillait et chaque pas lui étaient insupportable, 'Je vais tomber', se dit-elle. Puis enfin, cette sortie, elle ne voyait rien autour, des gens, des malades, des médecins la regardaient sûrement, mais Evie ne voyait que la sortie, elle puisa dans les dernières forces qu'elle avait, pour enfin passer la porte.

Elle était enfin dehors! Mais elle ne sentait plus son corps. Son cerveau ne contrôlait plus rien. Et ses membres se faisaient lourds. «Surtout ne tombe pas» hurla-t-elle à l'intérieur d'elle-même. Il faut que je...que...je...parte... Je dois...partir. Il le faut bordel!» gémit-t-elle, ses mots ne voulait rien dire et les personnes qui sortaient de l'hôpital la regardaient suspicieusement, se questionnant s'ils devaient lui venir en aide ou aller chercher quelqu'un qui pourrait la prendre en charge. «JE DOIS LE FAIRE!», cria-t-elle, les passants pris peur. Elle regarda autour d'elle puis partit en courant, enfin c'est ce qu'elle pensait, en réalité elle titubait. Evie arriva dans un parc, qui se situait derrière l'hôpital, elle s'assit sur le premier banc, il était situé en face d'un petit étang où barbotait quelques canards. «Evie...je suis fière de toi ma petite, tu es forte!» pensa-t-elle. Puis elle eut la nausée, cette fugue avait mis son corps à rude épreuve. Ses yeux se fermaient tout seul. Elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas se traîner jusqu'à chez elle. Elle s'allongea alors sur ce banc, ignorant les passants et les enfants jouant au ballon et nourrissant les canards, et s'endormis. A son réveil il faisait nuit noir, le ciel était nuageux, on ne voyait pas d'étoiles. Elle se redressa péniblement, ses membres engourdis par le froid, puis tenta de se remémorer le pourquoi elle était ici. Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver la mémoire elle se souvenait de tout, rien ne lui avait échappé malgré ce qu'elle avait pensé avec son mal de tête. Elle frotta ses yeux encore endormis et bailla. «Bon, ce n'est pas tout ça, mais il faut rentrer», elle se releva péniblement et pris le chemin du retour en demandant plusieurs fois son chemin aux passants. Désorientée par cette folle journée. Arriver chez elle, elle se trendis compte que par chance elle n'avait pas fermée sa porte à clé, et qu'apparemment personne n'avait eu l'idée de cambrioler chez elle en son absence. N'ayant pas mangé convenablement depuis presque deux jours, elle alla dans la cuisine et fit réchauffer les restes. «Bon... Ça a l'air un peu dégueu, mais on va faire avec...». Sa grand-mère n'était pas là, et Evie ne savait pas pourquoi. Elle s'installa dans son canapé et alluma la télé son assiette de restes à la main, sa tête lui faisait encore mal. Elle eut de nouveau la nausée, et ne toucha finalement pas à son assiette. Malgré tout c'était bon de retrouver son chez soi, son petit canapé, ces odeur rassurantes et.... Oh mon dieu! Octave! Mais sa tête lui pesait de plus en plus, elle la balança en arrière et ferma les yeux « Cinq minutes pas plus, après je m'occupe de toi Octave, promis ! », et s'endormis.

A l'agonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant