Suite. IX

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Quelques jours plus tard Evie reçue un appel de Reblon. Il avait reçu le mandat la veille au soir, et le lui avait posté. La jeune femme attendit impatiemment la venue du facteur, et cela lui parût être une éternité. Lorsqu'elle eut enfin récupérer ce qu'elle désirait tant ces derniers jours, elle s'empressa d'enfiler ses chaussures. Après les avoir lacées, elle enfila une veste, pris ses clés et sortit. En sortant dans la rue, elle aperçut quelqu'un d'assez atypique du coin de l'œil, mais après quelques secondes elle n'y prêta déjà plus attention. Evie marcha d'un pas rapide, mais elle ne cherchait pas à semer l'inconnu qui la suivait toujours. Sa curiosité la poussait à se retourner pour voir qui insistait tant à suivre une jeune femme de la sorte, mais elle chassa cette pensée de son esprit pour se remémorer le plan que Reblon lui avait donné pour accéder à la fameuse « Galerie ». Après être passé devant deux peupliers qui avaient fini par s'enlacer avec le temps comme le lui avait indiqué l'inspecteur, elle descendit un petit escalier en pierre qui menait aux bords de Seine. Evie s'arrêta un moment. Elle n'était plus tout à fait sure des indications qu'on lui avait donné, c'est pourquoi elle tenta de se remémorer les paroles de Reblon tant qu'elle pouvait, mais rien ne lui revenait. Elle décida donc d'improviser, quitte à se perdre définitivement. Evie continua donc de marcher sur les bords de Seine jusqu'à atteindre un grand pont. Sur ce pont on pouvait y voir une circulation très dense. La circulation de Paris. Les klaxons des voitures et des camions fouettaient l'air avec toute la pollution sonore qu'ils causaient. Les piétons, eux, étaient tous pressés. Elle se souvint alors d'un pont dont lui avait parlé Reblon. Mais n'était pas sure que c'était de celui-ci dont il parlait. Même si il n'y en avait pas des tas. Elle se fia donc à son instinct et passa sous le pont. Elle aperçut alors une porte rouiller et taguer, comme on en trouve dans les rues insalubre. Et se souvint de ce que lui avait dit son cher inspecteur au café, « En passant en dessous tu y trouveras une porte, elle ne t'inspirera en rien confiance, mais ce sera la bonne. Il y a des roses et un avion taguer dessus. N'oublies pas que l'endroit est censé être secret. Ne te fais pas voir, ni suivre. Cela m'attirerait des problèmes ! » Elle s'avança et força un peu pour l'ouvrir. Une fois à l'intérieur elle ferma la porte derrière elle et se retrouva face à une autre porte, blindé cette fois-ci, où un digicode devait être tapé pour pouvoir l'ouvrir. Evie ouvrit les notes dans son téléphone et y trouva le code qu'elle avait noté quelques jours plus tôt. Elle le tapa, et dès que la porte s'ouvrit elle supprima rapidement la note afin que personne ne puisse tomber dessus. Derrière cette porte, la jeune femme se retrouva face à un long couloir éclairé par des néons blancs. Cela lui piqua un peu les yeux au début, mais elle s'habitua vite à la lumière vive et aveuglante qu'émanait les néons. Evie marcha dans ce couloir glacé jusqu'à arriver à une autre porte « Encore ! » se dit-elle. Celle-ci était normale et l'ouverture était facile. Elle se retrouva alors dans une pièce couleur crème. Sur sa gauche se trouvait un bureau en acajou. Derrière ce bureau, sur une chaise en bois, une femme d'un âge plutôt avancé, de petite taille; elle portait ses lunettes au bout du nez, possédait un tailleur corail, et avait comme coiffure un très gros chignon tiré sur le haut de sa tête. En face d'elle une autre porte. Mais celle-ci était gardée par deux hommes tout de noir vêtue et qui n'avait pas l'air commode. « Probablement des vigiles » se dit Evie. Puis elle s'avança jusqu'au bureau et se racla la gorge: « Hum... Bonjour. Euh... Voilà je m'appelle Evie... », « Je sais très bien qui vous êtes mademoiselle, fit la femme derrière ses lunettes. Votre mandat s'il vous plait. » Evie sortit de sa poche le mandat et le tendis à ce qui semblait être la « secrétaire de la Galerie », puis elle mit les mains dans ses poches et jeta un rapide coup d'œil aux deux hommes. Ceux-ci l'épiaient d'un mauvais œil. Elle détourna rapidement le regard par peur de les laisser penser qu'elle pouvait représenter un quelconque danger pour cet endroit ou encore cette femme. « Bien. Tout est en ordre. L'inspecteur Reblon avec qui vous travailler, apparemment, nous a prévenu de votre arrivée. Je vais être clair avec vous maintenant mademoiselle. Cet endroit possède une centaine de caméras. Chaque recoin est filmé et relié à un poste de contrôle. Je vous déconseille fortement de tenter un quelconque acte de vandalisme sous peine d'écoper une trentaine d'années de prison. », « Une tren – une trentaine ?! » S'étrangla Evie. « Tout à fait. Vous pensez peut être que nous plaisantons mais vous êtes ici dans un endroit tenu secret, ou du moins c'est ce dont nous nous efforçons de faire, et sous haute surveillance. Vous êtes, comme vous pouvez le devinez, tenu au silence, sous peine de quoi vous pourriez avoir de sérieux problèmes avec l'Etat si vous décidiez d'en parler à quiconque. Vous avez le droit de toucher, d'ouvrir et de lire. Mais tout ce que vous déplacez doit impérativement, et j'insiste, retourner à l'endroit exact où vous l'avez pris. J'espère que vous avez bien pris en note ce que je vous ai dit. Si c'est le cas, alors vous pouvez y aller. » Evie sourit et se dirigea vers la grosse porte métallique. Elle avait l'air blindée, mais elle n'en était pas sure, elle n'était pas exactement comme la deuxième porte qu'elle avait passé. « Au fait, l'interpella la soixantenaire, ici ce n'est pas une bibliothèque. On-n'emprunte-pas ! ». La jeune femme hocha la tête et passa la porte que lui avaient ouverte les deux armoires à glace qui se trouvait devant elle.

A l'agonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant