Partie 6

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Je laisse cette main m'entraîner dehors. Dans quoi je me suis embarquée? Monsieur l'arrogant est tellement tout à la fois. Mystérieux, charismatique, séducteur, charmant, et arrogant bien évidemment, ne l'oublions pas celui là.

Il saisit deux coupes de champagne sur le plateau du serveur, m'en tend une.

"A nous" dit il en plongeant son regard dans le mien.

"Mais bien sûr! Depuis quand sommes-nous un couple?" je lui demande

"Je pensais qu'au bout de trois baisers...."

"C'est toi qui m'a embrassé"

"Tu veux que je te reparle de ce qu'il s'est passé dans ma voiture?"

"Un moment d'égarement"

"Je vois que tu es dure en affaires"

"Tu ne crois pas si bien dire!!!"

Et je le plante, là, au milieu de la pelouse. Je ne veux pas d'amoureux dans ma vie. Je ne peux lui faire subir mes angoisses, mes craintes, mes peurs. Je ne peux pas. Je ne suis plus la même qu'avant. Avant, j'avais des rêves, des projets. Aujourd'hui je n'ai plus rien de tout ça. Je vis au jour le jour. Et je ne veux personne dans ma vie, car elle souffrira. A cause de moi.

J'aperçois David qui arrive droit sur moi.

"Salut toi, tu t'amuses bien?"

"On peut dire ça comme ça oui. Et toi ça va? alors ça y est monsieur est marié!!"

"Ouais je suis vraiment heureux. Tout se déroule parfaitement bien. Dis moi je peux te parler ?"

"Oui vas y"

"Ecoute Charlie, je sais que pour toi depuis un an beaucoup de choses ont changé, et nous ce qu'on veut c'est que tu sois heureuse. Tu le sais n'est ce pas?"

"David..."

Il me coupe 

"Je n'ai pas fini Charlie. J'ai vu assez de choses horribles dans ma carrière pour comprendre parfaitement ce que tu ressens. Tom m'a parlé"

"Il t'a parlé? Il t'a dit quoi?" je dis d'une voix paniquée

"Eh flippe pas, il a rien dit de mal. Seulement que tu as eu 3 crises d'angoisse en peu de temps. Qu'il t'avait aidé à les gérer"

"Oui exact, il était là"

"Je vous ai observés, j'ai bien vu la façon dont il te regardait. Crois moi ou non mais je ne l'ai jamais vu regarder une nana comme ça."

"Tu vas pas t'y mettre toi aussi?"

"M'y mettre à quoi?"

"A vouloir me caser avec monsieur l'arrogant?"

"Monsieur qui???"

"Personne"

"Charlie sérieux, c'est vraiment quelqu'un de bien. Laisse lui une chance s'il te tend la main" me dit il en me serrant dans ses bras.

Je le regarde s'éloigner. David. Tu es quelqu'un de bien toi aussi. Et tu fais le bonheur de mon amie. Je vous connais par coeur tous les deux. Je sèche ses larmes quand tu pars en mission. Je stresse avec elle quand elle attend désespérément de tes nouvelles. Je prends soin d'elle quand tu es loin. Tu es un véritable ami pour moi. Un frère aussi. Celui à qui je peux me confier sans aucune honte. Vous m'avez beaucoup soutenu toi et Julie depuis un an. Je sais que vous voulez tous les deux que je sois heureuse, mais est ce que j'en suis capable?

Je m'assois sur un banc, à l'abri des regards. Sa va faire cliché, mais j'aime bien entendre les oiseaux chanter. Ouais et alors? Chacun ses goûts merde. 

"Tu te caches encore?"

Oh non pas lui.

"Je ne me cache pas!"

"Pourquoi tu es là toute seule alors?"

"J'ai le besoin de m'isoler à certains moments"

Je sens son regard sur moi, et quand je lève les yeux, ses yeux me percutent, me transpercent. Il s'agenouille devant moi.

"Explique moi Charlie, raconte moi "

Je me lève.

"Pourquoi personne ne peut comprendre que je ne veux pas en parler? c'est dingue ça, arrêtez tous de me bassiner avec ça"

"Charlie..."

"Non toi aussi tu comprends pas. J'ai pas demandé à être dans ce putain de centre commercial, j'ai pas demandé à voir ces deux dingues qui abattaient les gens comme des chiens devant mes yeux. J'ai pas demandé à voir ce que j'ai vu. Tout ce sang. Ces cris. Je les vois toujours. Sa ne veut pas partir" je lui dit en pleurant

Je suis immobile, dos à lui. Une main se pose sur mon épaule. Je ferme les yeux. 

"Tu sais maintenant. Comme ça tu me poseras plus de questions." 

Il ne parle pas. Je ferme les yeux pour calmer la colère qui afflue dans mes veines. Quand je les ouvre, il est face à moi. Je ne veux pas croiser son regard. Sa pitié. Il ouvre les bras et je me retrouve contre lui, avec ces satanés larmes qui refusent de s'arrêter de couler.

"Je suis là bébé, je suis là" il me dit en embrassant le haut de mon crâne.

Loin de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant