Partie 25

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Tom

Quinze jours. Quinze putains de jours à attendre qu'elle se réveille. La seule chose que les médecins savent me dire, c'est : "Attendre".

Putain ça fait 15 jours que j'attends. Je suis là tous les soirs après le boulot. Je reste assis des heures durant à attendre qu'elle ouvre ses yeux. Ses parents sont là également. Julie les a prévenus. Ils ont pris le premier avion. Ce n'était pas les bonnes circonstances pour les rencontrer, mais il a bien fallu que je me présente. 

Tous les soirs je tiens sa main et je lui parle. De tout. De rien. D'elle. De moi. De nous. Je ne sais pas si elle m'entend, mais on sait jamais. J'ai tellement peur qu'elle ne revienne pas. 

Je serre sa main un peu plus fort, regarde ma belle au dois dormant qui dort toujours depuis ces deux semaines, et m'apprête à m'en aller.

"Je reviens demain bébé"

A ce moment, il me semble sentir une légère pression sur mes doigts. Je reste interdit. Légère pression à nouveau. Putain. Je ne bouge pas. Attend de voir ce qu'il se passe. Ses paupières s'agitent doucement. Ses yeux s'ouvrent légèrement. Elle semble perdue.

"Bébé"

Je la vois soupirer, ses doigts serrant toujours les miens. Elle referme les yeux. Les ouvre à nouveau. Regarde fixement le plafond, puis le mur, la porte, et enfin son regard se tourne vers moi. Elle me dévisage puis d'une voix faible me demande :

"Salut capitaine"

Je porte sa main à mes lèvres.

"Salut bébé. Tu nous as fait une sacré frayeur tu sais"

"Pourquoi hôpital?"

"Tu as fait un avc ma puce, tu as été retrouvée dans ton jardin par tes voisins, ils ont prévenu les secours"

"avc...mal tête...." elle me dit en grimaçant

"Je vais appeler le médecin d'accord". J'appuie sur la sonnette près du lit, l'infirmière arrive rapidement et quand elle voit Charlie réveillée, elle dit qu'elle prévient le médecin de suite.

Quand le médecin arrive, il me demande de sortir afin de l'examiner. J'en profite pour sortir et envoyer un sms commun à ses parents, Julie et David.

"Elle est réveillée. Examen médical en ce moment. Venez."

Je patiente en buvant un café et remonte tranquillement vers sa chambre, vers elle. Je croise le médecin et lui annonce que ses parents vont bientôt arriver. Il souhaite les voir à leur arrivée. Je m'en doute oui car aucun statut ne me lie à Charlie, je ne suis pas sensé avoir des infos sur son état de santé.

Je retourne dans sa chambre, ses yeux sont grands ouverts et elle me fixe toujours intensément.

"pas facile parler"

"Ne parles pas alors, repose toi"

"Kiné troubles "

"Tu vas faire de la kiné pour les troubles de la paroles c'est bien ça"

"Oui"

"C'est rien bébé, tu vas redevenir la pipelette que tu étais et j'espère bien car qui c'est qui va me vanner à longueur de journée?"

Je la vois sourire et fermer les yeux. Elle a besoin de se reposer. Je l'embrasse sur le front. 

"Il faut que j'y aille, je reviens demain". Je sens alors deux petites mains entourer ma nuque, et sa tête se nicher au creux de mon cou. Je la serre dans mes bras. Aussi fort que je peux. 

"Tu m'a foutu une de ces trouilles t'imagines même pas" je lui dit. J'ai eu si peur de te perdre. 

"Pas perdue"

"Non je t'ai pas perdue, je sais. Tu es là. Et je vais pas te quitter crois moi"

"Me rappelle numéro 5"

"Ouais le fameux numéro 5, mais ça c'est quand tu seras complètement rétablie, pas avant"

"Dormir fatiguée"

"Dors ma puce, je reviens demain"

"Demain"

Elle ferme les yeux et s'endort paisiblement. Je sors de la chambre et croise ses parents dans le couloir et leur annonce que le médecin voulait les voir. Je leur confirme également que leur fille s'est réveillée, a parlé un peu et s'est rendormie. Ils vont dans sa chambre après m'avoir remercié.

Les jours suivants, je passais le plus de temps possible auprès d'elle, surtout le soir. J'attendais qu'elle sorte avec impatience. Elle ne garderait aucune séquelle de son avc. Mis à part quelques petits troubles de la parole, mais le kiné faisait des merveilles et elle avait cette volonté d'y arriver. Elle m'épatait chaque jour de plus en plus.

Ses parents étaient repartis, et nous étions trois à nous relayer à son chevet. Julie venait les après midi, David suivait et moi j'enchaînais. 

J'avais prévu de prendre des congés pour rester avec elle quand elle sortirait de l'hôpital et le grand jour arriva. Je fis deux voyages : le premier pour emmener ses affaires à la voiture et le deuxième pour la chercher. Elle refusa le fauteuil roulant qu'on lui proposa, voulut marcher malgré mes recommandations. Plus têtue qu'elle y'a pas.

Une fois installés dans la voiture, je démarrais et pris la route de chez elle. 

"Emmène moi chez toi"

"Chez moi? tu es sûre?"

"Oui je veux aller chez toi"

"Très bien"

Je pris donc la direction de mon logement. Je me gare, l'aide à descendre et on se dirige vers l'escalier.

"Je te porte?" je lui demande en lui faisant mon plus beau sourire

"T'en es pas capable"

"Ah ouais tu crois ça?" je passe un bras derrière ses genoux, l'autre derrière son dos et la soulève. Tu disais quoi au fait?

Elle passe ses bras autour de mon cou et y niche sa tête. 

"Je suis contente d'être là"

"Et moi donc si tu savais" je lui réponds 


Loin de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant