Chapitre 4

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Aujourd'hui, en ce 22 février, Pandora fête ses treize ans. Petite, elle subissait des « monstre »,  « sorcière » mais maintenant ce sont des coups, des « salopes », « crève »,  « suicide-toi ». Le suicide... Comme si elle n'y avait jamais pensé mais ça leur feraient trop plaisir. C'est ce qu'elle se dit quand elle y pense mais elle ment, se ment à elle-même pour ne pas s'avouer que c'est sa quête de vérité sur ses origines qui l'y en empêche.

En ce moment même, Pandora est dans un arbre, pour écouter l'écoulement du fleuve, une poche de glace sur son œil gauche. Yohan, un adolescent d'un an de plus qu'elle qui se prend pour le plus fort de l'orphelinat, l'a frappé, pour un pari et pour le plaisir mais comme il a dit aux surveillants : « c'était pour gagner trente balles », il n'a prit qu'une heure de colle.

L'adolescente rumine au fond d'elle, elle en a marre, elle se promet que dès qu'elle aurait récolté un peu d'argent, elle partirait vivre ailleurs. Pour l'instant, elle n'a pas de sous mais Pandora a réussi à trouver un travail comme tous les adolescents de son âge avec l'aide de la directrice, elle commence dans un an, pendant trois semaines, l'orpheline va travailler dans une boulangerie et gagner un revenu encore non défini.

L'orpheline entend des bruits de pas qui se rapprochent, pour finalement voir Yohan et ses deux acolytes Clément et Fabien se mettent sous l'arbre où elle est. Ils n'ont pas l'air de l'avoir vu.

-T'as réussi à en trouver ? Demande Yohan de sa voix déraillé.

-Oui, affirme Clément en sortant un sachet, des feuilles et un briquet.

Ils commencèrent à rouler des cigarettes avec le contenu du sachet sous le regard d'un Fabien qui ne comprend pas.

- Qu'est ce...que c'est ? Les questionne-t-il.

- 'tain t'es con ou tu le fais exprès ? S'énerve Yohan. C'est du cannabis, de la beuh enfin de la drogue quoi !

Au moment où Clément lui tend un joint, Fabien le jette et part...énervé ? Ses deux amis le regardent perdus puis ils allument leur trouvaille. Dix minutes plus tard, ils terminent leur fumette ensuite repartent dans l'établissement.

Pandora rentre qu'au crépuscule, de toute façon personne ne lui dit rien, elle peut faire ce qu'elle veut tant que ça ne dérange pas quelqu'un, tout le monde s'en fiche. L'adolescente ne prend pas la peine de manger, ni même de faire de tout autre chose, elle n'a qu'une envie : dormir et partir dans le monde des rêves.

Perdue dans ses pensées, elle rentre dans quelqu'un qui s'avère être Fabien. Il se relève et va pour dire à la personne qui la bousculé de « faire attention ou la prochaine fois, je te défonce » mais en croisant les yeux roses de l'orpheline, rien ne sort de sa bouche, l'adolescent est désemparé.

-Désolé, dit-il finalement.

Pandora ne dit rien, quelqu'un qui s'excuse, elle doit forcément rêver.

-C'est rien, murmure-t-elle.

Ils restent quelques minutes à se fixer, l'orpheline sent le rouge lui monter aux joues et lui aussi. Il l'a toujours trouvé l'adolescente magnifique, il l'a toujours aimé... Si les autres le découvre, l'orphelin serait seul comme elle mais s'il lui avoue ses sentiments peut-être qu'elle les accepterait...ou pas.

Sans un mot de plus, ils se quittent, l'adolescente rentre dans la salle de bain commune réservée aux filles, un groupe d'amie en pleine discussion, assis sur les lavabos ou en train de se recoiffer se taisent en voyant Pandora, une intruse dans ce lieu.

En les ignorant royalement, elle se lave les dents et attache ses cheveux blancs en une queue de cheval haute, dans le miroir pendant ces actions, l'orpheline fixent son reflet : les cernes sous ses yeux roses, sa peau pâle mais épargnée de tous les désagréments épidermiques de l'adolescence, son corps assez maigrichon pour son âge et sa chevelure légèrement ondulée.

Sa différence est visible, bien trop visible, une anomalie de la nature, tout le monde se sont déjà demandé si elle avait une maladie, un petit quelque chose qui expliquerait ce qu'elle est physiquement parlant mais cela reste sans explication. Peut-être que Pandora a hérité ses bizarreries d'un des membres de sa famille ? C'est sa seule théorie valable. Elle retourne dans sa chambre, se met en pyjama et s'enfouit dans sa couette.










PandoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant