Chapitre 9

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- Le mot "autobiographie" est composé du préfixe "auto" qui vient du grec "autos" signifiant "soi-même" et du mot "biographie" composé lui-même des deux mots grecs : "bio" dérivé de "bios signifiant "vie" et de "graphie" qui veut dire "écriture" donc l'autobiographie est un genre littéraire qui se présente comme une biographie d'une personne réelle  mais qui est écrite par elle-même.

Monsieur Valenque continue son cours, imperturbable malgré les nombreux bâillements du lundi matin, beaucoup d'élèves ont la tête aux creux de leurs bras. Pandora dessine comme à son habitude et Léa dort à côté d'elle. L'heure passa tranquillement et à la sonnerie, Monsieur Valenque fût remplacé par Madame Baudoir pour une heure de mathématiques. La journée fut d'une longueur à tout épreuve, les minutes semblaient être des heures et les heures des siècles.

Après le repas du soir, comme à son habitude, Pandora s'est dirigée vers la forêt d'à côté et à grimper dans un arbre, ses mains avaient quelques petites cicatrices suite à ces débuts de grimpeuse de la flore. Elle contemple la pleine lune particulièrement éblouissante ce soir-ci, perdue dans ses pensées, elle sursaute quand elle sentit un poids s'abattre à côté d'elle. Anar la regarde, une lueur espiègle dans les yeux.

- Salut toi, tu m'avais manqué !

- Anar ! Tu m'as fais peur !

- C'était le but, quoi de neuf ?

- Pas grand chose. Comme d'habitude.

- Et avec la nouvelle ça se passe comment ?

- Bien pourquoi ? Et puis t'étais passé où ?

- J'avais...quelque chose à régler...

- Anar, s'il y a un quelconque problème, tu peux m'en parler.

- Je sais, je t'en parlerai mais plus tard, d'accord ?

- Tu m'inquiètes.

- Fais moi confiance, c'est tout ce que je te demande.

Pandore regarde la forêt qui s'étend devant elle, hésitante. Elle soupire et caresse la tête du chaton.

- C'est d'accord mais tu as intérêt à tout me raconter en détail après !

- Compte là dessus, dit-il avec un petit clin d'oeil.

Vers minuit, ils retournent à l'orphelinat, Pandora rentre dans la chambre sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller Léa qui dort à poings fermés. Elle s'allonge dans son lit, Anar à ses côtés et ils s'endormirent.

Ses poumons cherchent désespérément de l'air, ses jambes peuvent la lâcher à n'importe quel moment de sa course effrénée, les larmes qui coulent refroidissent ses joues, la pluie a complètement trempé ses vêtements qui ne lui servent plus à se protéger des températures froides de l'hiver. L'orage gronde, de plus en plus fort. Seule la lune, fidèle compagne depuis sa plus tendre enfance, lui guide ses pas de plus en plus lents. Quand l'orpheline se stoppe, elle est proche du malaise. Des lumières. Elle voit des lumières. Sont-elles réelles ? Elle se raccroche à elles, prudemment elle avance en se tenant aux arbres. Là. Elles sont là. Puis le noir. On lui a retiré la vue. Une voix lui chuchote que tout va bien se passer, qu'elle doit rester silencieuse, qu'elle va bien s'amuser. Des mains touchent son corps, ses bras, sa poitrine...

Pandora se réveille en sursaut et court jusqu'au toilette vomir le maigre contenu de son estomac. Elle est à bout de souffle. Elle tire la chasse, se rince la bouche au lavabo puis se passe de l'eau sur le visage. En relevant la tête, elle s'immobilise. 

Ses yeux ont changé.

Ses yeux ne sont plus roses.

Son œil gauche est vert.

Son œil droit est violet.

- On va pouvoir passer aux choses sérieuses maintenant, dit Anar en rentrant. 

PandoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant