Chapitre 3

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Les cours du matin se font extrêmement longs. Mes yeux fixent les aiguilles qui tournent trop lentement à mon goût. Enfin, la cloche sonne annonçant le dîner. Je rejoins Alex à sa case.

— Viens! Les gars ont déjà réservé une table, m'informe-t-il.

— Hum... On mange avec tes amis?

— Excuse-moi, je croyais te l'avoir dit. Nous pouvons être seulement nous deux si tu préfères.

— Si ça ne te dérange pas, dis-je ironiquement.

— Non, non, c'est correct.

En ce moment, je dois contenir mes envies meurtrières. Nous nous assoyons à une table et mangeons en silence.

— Je suis désolé pour ton frère, mais... Je suis maintenant le meilleur joueur l'équipe, dit-il avec un sourire en coin.

Cette fois, c'en est trop. Je lui présente mon majeur et pars rejoindre Charlie plus loin.

— Qu'est-ce qui ne va pas?

— C'est un autre de ces imbéciles...

Charlie comprend que je fais aussi référence à Laurent.

— Ah! Il ne cesse pas de me texter depuis qu'on l'a croisé, l'informé-je.

— Moi aussi! Il me demande de tes nouvelles et veut savoir pourquoi tu l'ignores.

— Que lui as-tu répondu?

— Je lui ai dit que tu vas bien, mais que tu ne veux plus lui parler.

— J'espère que c'est une blague. Nous nous étions promises de ne plus lui parler.

— Excuse-moi, dit-elle, prise d'un fou rire.

Je lui balance mon poing contre son épaule en riant.

— Mais oui, je l'ai bloqué. Et tu devrais faire de même! me rassure Charlie.

— Je sais...

Le soir même, j'hésite à bloquer Laurent, parce que, malgré tout, le rythme de mon cœur accélère encore à l'entente de sa voix. Comme avant, toujours comme avant.

*****

J'entends quelqu'un frapper à la porte de ma demeure. Il est 18 h et le soleil est déjà caché. Mes parents et mon frère sont absents. Une fois de plus, des coups retentissent. Je me rends à la porte d'entrée en faisant un petit détour par la cuisine pour m'armer d'un couteau, car la peur m'habite depuis un moment déjà. Le couteau m'est toutefois inutile, car ce n'est que le meilleur ami de Joey. J'invite Laurent à s'installer au salon en attendant le retour de mon frère. Je lui offre à boire.

Une bière s'il te plaît.

En voyant l'incompréhension sur mon visage, il se met à rigoler.

C'est une blague, je vais juste prendre de l'eau.

C'est avec le sourire aux lèvres que je vais lui chercher son verre d'eau. Je m'assois ensuite près de lui et nous commençons à discuter. Plus le temps file, moins la distance entre nous est grande. Finalement, au dernier moment avant que la porte s'ouvre, nos lèvres s'unissent pour un court moment.

*****

Maman prépare le repas quand je lui demande une faveur.

— Maman, est-ce qu'on peut inviter Romane et Célia pour un dîner?

— Je ne sais pas, Mel.

Elle réfléchit. On peut voir dans son visage que mon idée ne lui plaît pas. Après tout, ce sera la première fois que toute la famille sera réunie depuis les funérailles.

— S'il te plaît! lui dis-je en l'implorant du regard.

— Bon, elle soupire, OK... Si tu t'occupes de tout.

— Oui, promis!

Je l'étreins.

— Merci, Maman.

J'appelle mes grandes sœurs le soir même. Les deux acceptent de venir la fin de semaine prochaine. Je dois donc aller à l'épicerie. Après avoir pris la plupart de mes achats, je me rends dans la section des gâteaux pour acheter des cupcakes, mais je sens encore cette odeur. La même que j'avais sentie en me rendant à l'école. Cette fois je la reconnais. C'est celle de Laurent, son parfum que je n'oublierai jamais. Celui de l'herbe fraichement coupée, d'une soirée d'été dans la piscine avec une légère touche de café, car il en avait toujours un avec lui. Je décide de laisser cet évènement de côté et de l'attribuer au hasard. Je me demande quand même si je devrais lui laisser une chance. Peut-être.

Samedi soir, mes sœurs sont présentes comme convenu. Autour de la table, nous dégustons notre lasagne sans prononcer un mot.

— Je tenais à m'excuser de ne pas avoir été présente après la mort de Joey, s'excuse Romane pour briser le silence.

— Ça va, nous n'avons pas été plus présents pour vous, dit mon père.

Les larmes me montent aux yeux et je ne peux les retenir. Elles glissent le long de mes joues et ça prend un moment à ma famille pour les remarquer.

— Tout est de ma faute, éclaté-je avant de déverser plusieurs larmes.

*****

Es-tu sûr que ça va aller?

Ne t'inquiète pas, Mel, fais-moi confiance.

OK, bye. Je vous aime.

Je les ai donc regardé partir de la soirée, à laquelle je voulais rester, sur les routes glacées de l'hiver.

Je l'ai laissé conduire même si je savais que le vent et la glace sur la chaussée pouvaient facilement causer un accident. Ce que je ne savais pas, c'est que c'était la dernière fois que je parlais à mon frère.

                                                                             *****

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Voilà, je sais que ça fait vraiment, vraiment longtemps que j'ai pas publié, mais je vais recommencer avec l'été qui approche et les vacances! 

*writing_maë*

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⏰ Dernière mise à jour : May 06, 2017 ⏰

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