Chapitre un

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Le destin veut m'anéantir. - Jaily

Une loque humaine. Ce sont les seuls mots que j'ai pu trouver pour définir ma mère à ce moment précis. Le moment où le soleil se lève et qu'elle regarde par la fenêtre. Elle observe la rue, comme si elle attendait quelqu'un, comme si on allait venir la chercher. J'observe cette scène depuis deux longues semaines. J'ai beau lui dire que, personne ne viendra, qu'il faut arrêter de s'inquiéter, mais elle est têtue et continue à fumer et se ruiner la santé. Elle fume, bois et dors. Je me demande où est passé la femme forte que j'admirais autrefois. Celle qui s'était battue à la mort de son mari pour élever ses trois enfants. Aujourd'hui je ne vois qu'une femme malheureuse qui serait prête à lâcher à chaque instant. Comment en est-on arriver là ? Je ne sais toujours pas. Mon frère est en prison, l'aîné. Il s'appelle Ayrton et je ne suis pas fière d'être sa soeur. Je ne peux même plus prononcé son prénom à voix haute, ma voix se brise et je fonds en larmes à chaque fois.  Le loyer de l'appartement traîne, le propriétaire râle. Mon petit frère ne peut pas s'acheter ce qu'il souhaite et je m'inquiète énormément pour lui. Autant vous dire que ma vie n'est pas facile. Elle ne l'a jamais été, mais depuis deux semaines c'est réellement l'enfer. Il faut être forte, car dehors c'est la guerre et quand on ne possède pas assez de soldats, on risque la défaite.
Lundi dix-sept janvier, huit heures du matin. L'appartement dans lequel je vis est en activité, les volets sont ouverts, on est levés depuis six heures. Mon petit frère, Jeremy, âgé de seize ans finissait de déjeuner en écoutant la radio. Je me dépêchais de préparer mon sac, à la va-vite, je risquais de  rater mon bus.

– Aller Jeremy dépêche toi, la voisine ne voudra plus de toi si tu arrives toujours en retard.

– De toute manière je ne la supporte plus, elle et sa fille !

– Soit gentil d'accord, on n'a pas le choix, le jour où j'aurais une voiture, tu pourras te plaindre ! C'est déjà assez généreux que Mme Denett veuille s'occuper de toi. Bon, moi je fonce, je vais être en retard, n'oublie pas de m'appeler quand tu arrives à ton lycée, d'accord  ?

Il acquiesça de la tête en avalant ses céréales, je lui déposa un baiser sur le front, je savais qu'il détestait tous ces contacts physiques, mais moi, j'en avais besoin. Puis me pressa de sortir.

– A ce soir maman. Dis-je en prenant la porte.

Aucune réponse. Il faisait chaud à l'extérieur. Pas étonnant pour une ville comme Miami. Je courus jusqu'à mon arrêt de bus et intercepta mon bus de justesse. J'habite à l'autre bout de la ville, ce n'est pas très pratique, mais je n'ai pas le choix. Alors on fait avec, on prend sur soi et on prend les horribles transports en commun que la ville nous offre, génial ! Mon frère n'étudie pas dans le même lycée que le mien. Il apprend les sciences de l'informatique dans un petit lycée de quartier. Je suis assez fière de lui, il réussit et c'est bien. Quant à moi, mon lycée est un lycée général, on peut y étudier de nombreuses matières. Je suis en terminale, une grosse année qui a déjà bien débuter. Je suis une élève banale, avec un bon niveau, qui écoute en cours, il faut bien car je n'ai pas vraiment le temps de réviser chez moi, le soir. Les professeurs m'apprécie, mais je ne peux pas en dire autant de mes camarades de classes... Le bus ralentit et je pus descendre. La pelouse qui servait de cours de récréation était bondé d'étudiant, les discutions fusaient dans tous les sens. Je me fraya un chemin vers l'entrée en prenant soin d'éviter les bousculades. Je me mis sur le chemin de mon casier, le numéro trois cents vingt.

– Il est revenu !

– Qui ça ?

– Justin Bieber, il est revenu !

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