Chapitre 40-2

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Je le contemplai d'un air ahuri, durant quelques secondes.

— Son frère ? Comment peut-il le savoir ?

— Comme Yaëlle et Justin...

— Oui, mais eux, vous m'aviez expliqué qu'ils étaient nés en dehors du système ! Ce qui n'est pas le cas de Connors et...son frère, puisqu'ils travaillaient tous les deux pour le conseil.

— Écoutes, tu lui poseras la question, mais accompagnes-les, me demanda-t-il d'une voix lasse en se passant la main sur les yeux.

— ça va aller ? lui demandai-je, hésitant à le laisser seul dans un tel état de détresse émotionnelle.

Comme je m'y attendais, il se contenta de me lancer un regard acéré, peut-être un peu moins que d'habitude peut-être, mais aussi bête que cela puisse paraître...ça me rassura. Je m'empressai donc de rejoindre Connie et le Colonel au chevet de Connors. À mon arrivée, ce dernier était en train d'ouvrir le sac d'une main fébrile et tremblante, visiblement gêné par le sang qui lui dégoulinait sur le visage et troublait sa vision.

— Attendez...je vais le faire, lui dis-je gentiment en lui prenant le sac des mains, ne rencontrant qu'une résistance reflexe de sa part. Il faut que vous fassiez soigner ça, lui dis-je en désignant son arcade d'un petit signe de tête.

— Oui je pense que cela va s'avérer nécessaire en effet, me répondit-il en grimaçant tandis qu'il comprimait la plaie avec sa main.

— Tenez avec ça ce sera déjà plus efficace, lui dis-je en lui tendant une compresse.

Il l'appliqua sur sa plaie et comprima du mieux qu'il put, mais ça n'allait pas suffire longtemps, me dis-je, décidant finalement de me concentrer sur la fermeture récalcitrante du sac en priorité

— Il n'est pas trop tard ? demanda soudain Connie, nous replongeant dans l'urgence de la situation.

— Je ne sais pas, lui répondit-il avec franchise.

Je vis un soupçon de doute traverser subrepticement ses yeux tristes et inquiets, alors qu'il évitait habilement son regard.

— J'ai volé ce vaccin...je ne l'ai pas créé !

— Alors vous n'êtes même pas certain de son efficacité ?

— Si. En fait, je ne suis même certain que de cela.  Ce que je ne sais pas en revanche, c'est si c'est un vaccin préventif, curatif ou peut-être même les deux ?! J'ai eu beau retourner tout le labo, je n'ai pas réussi à dénicher leurs notes de recherche et pas eu assez de temps pour vérifier par moi-même.

— Pourquoi être venu si tôt dans ce cas ? lui demandai-je en sortant prudemment une petite valisette noire du sac à dos en lambeaux.

— Parce que j'étais sur le point de me faire démasquer...je n'ai pas été assez discret, murmura-t-il d'une voix rageuse, tandis qu'il tendait les mains vers moi pour que je lui redonne le vaccin.

J'hésitai un peu, me demandant s'il était prudent de le lui confier vu son état d'agitation et de stress.

— C'est bon, passez-moi vite ces seringues, nous n'avons pas une seconde à perdre et je suis le seul ici à savoir comment l'administrer.

— Je croyais vous avoir entendu dire qu'ils n'avaient pas laisser de notes de recherches, lui demandai-je soudain suspicieuse.

— Détaillées non. Il y avait juste le détail du mode d'administration et c'est tout, m'expliqua-t-il visiblement à deux doigts de perdre patience. Bon, vous me les passez...ou non ?!

À contrecœur, je lui tendis la mallette. Avant de l'ouvrir il enfila une paire de gants en latex, puis en sortit une seringue ridiculement petite, remplie d'un liquide clair ressemblant à de l'eau. Il retira d'un geste sûr et rapide l'embout de protection, fit gicler un petit peu du liquide pour s'assurer qu'aucune bulle d'air potentiellement mortelle ne subsistait dans l'aiguille et d'un mouvement précis, tourna la tête inerte de Connors sur le côté, dégagea ses cheveux et introduit l'aiguille juste sous son oreille avant de presser sur le piston.

— Pourquoi faire l'injection à cet endroit-là...c'est curieux !

— Oui, c'est ce que je me suis dit aussi, me répondit-il en remettant l'embout sur l'aiguille et en replaçant cette dernière dans le sac. Mais c'est un virus neurologique, donc plus on fait l'injection près du cerveau, plus l'action est rapide...enfin en théorie, expliqua-t-il en se mettant à masser d'un mouvement lent et circulaire le point d'injection.

— Combien de temps pour savoir si cela a fonctionné ?

— Je dirai quelques heures...mais ce n'est qu'une estimation de ma part, nous dit-il dans un soupir inquiet. Maintenant il n'y a plus qu'à attendre.

Je m'autorisai quelques secondes pour observer Connors endormi. Il avait l'air paisible sa poitrine montant et descendant calmement au rythme de sa respiration régulière. En fait, il paraissait juste...assoupi.

— Avez-vous d'autres malades en phase 3, nous demanda-t-il en s'emparant d'une autre seringue.

— Oui Isy, lui répondit Connie.

— C'est tout ?

— À notre connaissance oui !

— Je suis peut-être arrivé à temps alors, dit-il dans un soupir de soulagement.

Le voyant s'apprêter à suivre Connie, je me saisis d'une paire de gants et d'une nouvelle compresse et me permis de le saisir par le bras.

— Attendez, il faut absolument recoudre cette entaille. Vous êtes en train de mettre du sang partout.

— Merde...c'est vrai. Bon, allez-y à ma place. Vous avez vu comment j'ai fait ? Vous allez y arriver ?

— Oui sans problème, mais...

— Vous vous en occuperez après. Ça c'est plus important, me dit-il en indiquant la dose de vaccin d'un geste de la main.

Je parti rapidement m'occuper d'Isy, laissant ensuite à Lada le soin de la veiller. Puis je m'occupai rapidement de l'arcade abîmée du colonel, avant que nous ne commencions à regrouper tout le monde. En à peine trente minutes, tout le monde était vacciné et un silence attentif planait dans l'air.

Quand nous en eûmes tous mare de nous observer en chien de faïence pour voir qui tomberait le premier, de petits groupes se formèrent naturellement. Moi je me retrouvai sans trop savoir comment avec Lynch et (Rrrr...ça m'agaçait de ne pas connaitre son prénom), le colonel, assis tout trois en tailleurs autour d'une caisse, comme si nous allions entrer en conseil de guerre ! À peine installé, le frère de Connors se releva sans à mot et revint quelques secondes plus tard, trois tasses grossières remplies d'eau dans les mains.

— Il faut boire, c'est important, nous ordonna-t-il en posant les récipients sur notre table de fortune.

Je ne demandai même pas pourquoi c'était important, ses réponses semblants toutes plus floues et nébuleuse à chaque seconde qui passait.

— Merci...au fait quel est votre prénom, me décidai-je enfin à lui demander.

— Blake, me répondit-il en s'accroupissant, avant de planter son spectaculaire regard dans le mien.

— Bon maintenant que les présentations sont faites, si nous passions aux choses sérieuses, intervint Lynch d'un ton acide. Pourquoi es-tu là exactement ?

— Pour vous aider, lui répondit-il du tac-au-tac. J'ai compris que vous aviez raison et qu'il fallait que nous sortions de cette maudite ville, maintenant...il est plus que temps. Et j'ai un plan pour y parvenir.

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Voilà, seconde parties de chapitre explicatif terminée ! A partir de là, c'est la dernière ligne droite jusqu'à la fin de l'histoire :) Alors, retenez votre souffle...la grande révélation va bientôt arriver :))

Merci à vous d'être toujours là, fidèles à cette histoire et à tout bientôt sur la suite ^.^

Kisssss *o*

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