Chapitre 16

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Nic -

Au fur et à mesure que l'on avale les kilomètres, Eva se tend. Je le vois à sa façon de se tortiller sur son siège, de se tordre les mains ou de se toucher les cheveux. A une heure de l'arrivée, je lui propose de faire une halte. Il faut que j'arrive à la détendre un peu sinon son cœur aura lâché avant que l'on passe le panneau de ce foutu village de campagne. Elle hoche à peine la tête quand je lui dis qu'on va s'arrêter à la prochaine aire d'autoroute. On descend de la voiture puis on se dirige vers la station. Je nous prends deux bouteilles d'eau et un muffin à la myrtille chacun. Eva l'émiette mais n'y touche presque pas.

— Tu sais combien m'a couté ce gâteau, je lui dis d'un ton espiègle.

— Non.

Elle fronce les sourcils.

— Près de cinq euros. Et toi tu le gaspilles.

— Excuse-moi Nic, je n'ai pas très faim, souffle-t-elle d'un air las.

— Non.

Ses yeux s'ouvrent comme des soucoupes.

— Tu ne veux pas accepter mes excuses ?!

J'aime beaucoup quand sa voix tire dans les aigus comme ça. Et j'adore encore plus retourner ces paroles contre elle.

— Tu m'as dit qu'on demandait pardon et ce n'est pas ce que tu fais. Alors, on va le faire à ma manière.

D'un coup, elle se cale sur sa chaise, mettant ainsi un peu de distance entre nous. Elle me regarde, méfiante. Un sourire carnassier étire mes lèvres.

— C'est-à-dire ?

— Je veux un baiser pour avoir gâcher cette nourriture qui coute la peau des fesses. Et pas un petit bisou de cour de récréation.

— Tu as conscience que tu vas jouer mon petit ami tout au long du week-end et que tu auras droit à de l'affection déjà.

— Et bien prend ça comme une remise en scelle si tu veux.

— Tu tentes encore une fois de profiter de la situation.

— Si tu le dis. Le pourquoi du comment ne changera rien, mon ange. Je réclame un baiser, donc tu vas me le donner.

— Tu me forcerais, me taquine-t-elle.

— Il faudrait que je te force si tu n'en avais pas envie mais ce n'est pas le cas.

— Tu es bien prétentieux, raille Eva en croisant les bras sous sa poitrine comprimé dans ce foutu tissu corail.

Le bombé de ses seins ressort. Je me lèche les lèvres. Putain, ce que j'aimerai embrasser cette peau diaphane, juste ici.

— Mes yeux sont plus hauts.

Son ton n'est pas assez cassant pour me montrer qu'elle n'apprécie pas mon comportement. Elle me dit ça juste pour paraître gênée. Je sais qu'au fond, ça lui plaît que je la reluque un peu.

— Tu me l'as déjà dit lors de notre troisième rencontre dans ce bar. Sans compter qu'à mon âge, je connais parfaitement l'anatomie. Mais, il faut que je t'avoue que tes yeux ne sont pas ma priorité tout de suite, même s'ils sont magnifiques, je lui dis d'une voix éraillée par le désir sans lâcher sa poitrine du regard.

— Je n'embrasse pas les pervers, réplique-t-elle en décroisant les bras.

Je replonge mes pupilles dans les siennes. J'y note un certain trouble et une lueur d'amusement. Je préfère la voir ainsi que comme il y a à peine cinq minutes.

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant