3. Tristesse

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Trois jours après, Angélique reçut une lettre d'Iris, qui lui demandait de venir chez elle. Un sourire satisfait étira les lèvres de la jeune femme. Ses efforts avaient ainsi payé ! Toute la soirée, elle avait feint de trouver la compagnie de cette femme très agréable, alors qu'en son for intérieur, elle la trouvait ennuyante à mourir. Sa seule conversation était son futur époux ! Que c'était lassant... Par bonheur, Dakota avait fini par l'arracher aux griffes de la rousse, avait inventé un prétexte pour la ramener chez elle, et... Il était resté toute la nuit.

Seule, elle s'autorisa un sourire heureux, qu'elle réprima bien vite lorsque Kentin frappa à la porte. Elle souffla, puis ordonna :

« - Entre.

- Madame, votre calèche est là. »

Elle le détailla longuement. Décidément, il était vraiment attirant. Son regard insistant le fit rougir, alors elle se leva avec un sourire :

« - Bien. Mon manteau. »

Il l'accompagna jusque devant la porte, où il l'aida à s'habiller. Puis, il lui ouvrit la porte, et elle sortit sans un regard en arrière.

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Lorsque la calèche s'arrêta devant la demeure d'Iris, la blonde souffla profondément pour se détendre et se donner du courage, puis se plaqua un air de circonstances sur le visage. Elle sortit de l'habitacle, mais avant qu'elle n'arrive sur le perron, la porte s'ouvrit, laissant apparaître une bonne. Angélique lui lança un regard dédaigneux, et lui tendit sa carte de visite. Aussitôt, la domestique s'effaça pour la laisse rentrer :

« - Madame vous attend. »

Evidemment, puisqu'elle l'avait invitée. Elle haussa un sourcil méprisant, mais ne dit rien et suivit la bonne, qui la mena jusque devant un petit salon. Elle l'annonça, puis se décala pour qu'elle puisse entrer dans la pièce. L'aristocrate constata avec amusement que le comte était aussi là, et que malgré tous ses efforts, il ne pouvait dissimuler l'aversion qu'elle lui inspirait. En l'ignorant, elle salua Iris :

« - Je vous remercie de votre invitation.

- Oh, ce n'est rien, Angélique. Vous étiez si bonne avec moi, le soir de la réception, qu'il fallait bien que je fasse quelque chose en retour.

- Vous êtes bien gentille. Elle se tourna vers son fiancé. Ravie de vous revoir, monsieur. »

Iris se rassit avec un sourire, et la jeune femme l'imita, s'asseyant le plus loin possible du comte. Que cela l'arrange, elle ne pouvait le supporter non plus. Mais elle déploya des trésors d'hypocrisie, et s'adressa directement à lui :

« - Votre réception était un succès, cher comte.

- Oh, je vous remercie. »

Son ton était froid. Malgré le sourire qui étirait ses lèvres, ses yeux noirs étaient sombres. Jamais il ne pourrait progresser dans la bonne société s'il n'apprenait pas à dissimuler ses émotions, comme Angélique s'appliquait et réussissait si bien à le faire. Mais elle feignit de ne pas s'en être aperçut, et changea de sujet :

« - A propos, comptez-vous partir pendant l'été ?

- Partir ? répéta le comte avec un reniflement méprisant. Et pourquoi donc ? Notre présence ici est-elle si mal vue ?

Jamais cela n'aurait dû aller aussi loin... (Amour Sucré)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant