Jamais cela n'aurait dû aller aussi loin... (Amour Sucré)

7. Découverte

Angélique trouva le trajet épouvantablement long. Ambre ne faisait que babiller, faisant ainsi la conversation pour deux, mais Dieu qu'elle était énervante ! Le plus souvent, la jeune femme prétextait avoir mal dormi, et fermait les yeux pour échapper à la conversation de cette parvenue. Mais trop rapidement, elle en avait assez de rester sans bouger ni parler, alors rouvrait les yeux.

Il lui sembla que le voyage durait une éternité. Elle ne comptait plus le nombre d'heures passées dans cette calèche devenue poussiéreuse. Les minutes s'écoulaient lentement, et chaque nuit était une torture. Elle rêvait souvent de Dakota, et d'autres hommes à qui elle s'était offerte. Il n'était pas rare qu'elle se réveille en sursaut, persuadée qu'elle n'était pas seule.

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Un cri sortit Angélique de son assoupissement :

« - Nous sommes presque arrivées ! »

La blonde rouvrit les yeux pour voir Ambre, la tête hors de la calèche, un sourire sur ses lèvres. L'envie fugace la prit de pousser cette traîtresse hors de l'habitacle, mais elle se retint. Il fallait qu'elle souffre. Alors elle s'étira lentement, rajusta sa coiffure du bout des doigts, et attendit que la calèche s'arrête. Un valet vint ouvrir la portière, et dit d'un ton surpris en reconnaissant la Spencer-Brown :

« - Oh, mademoiselle Ambre... Votre frère est-il au courant de votre venue ?

- Bien sûr Jacques. Je lui ai écrit. »

Il la salua, puis aida Angélique à descendre. La blonde écarquilla les yeux devant la grande demeure, et un bruit lui fit tourner la tête. Sur sa gauche se trouvait une plage de sable fin, et la mer.

« - Je vois que cela vous plaît, mon amie ! »

Elle hocha distraitement la tête, et suivit son « amie ». Elle entra dans l'habitation en masquant sa surprise. La demeure semblait vraiment grande. Elle se trouvait dans une sorte de rotonde, avec à sa droite les quartiers des domestiques, à sa gauche une grande salle, et en face d'elle de majestueux escaliers. Ambre grommela en commençant à gravir les marches :

« - Je suis sûre qu'il a oublié notre venue ! Ah, quel étourdi ! Restez ici, Angélique. »

Elle disparut à l'étage, et la jeune femme se retrouva à piétiner, seule, dans une demeure inconnue. Pour passer le temps, elle examina les peintures. Soudain, elle entendit derrière elle :

« - Mademoiselle ? Êtes-vous perdue ? »

Elle sursauta, se retourna, et aperçut en face d'elle un jeune homme blond aux yeux d'or vêtu d'une tenue assez simple malgré son nom. La ressemblance de Nathaniel Spencer-Brown avec sa sœur était subtile, et tenait surtout à la forme de leurs visages, et les mimiques qu'ils avaient en commun. Ainsi, c'était donc lui sa proie ? Très bien, autant commencer la séduction tout de suite !

Angélique eut un sourire embarrassé :

« - Oh, non, j'attends juste mon amie, qui est montée, et...

- Oh, c'est donc vous. »

Il peinait à camoufler son dégoût pour elle, et aussitôt, elle s'inquiéta. Qu'avait-il entendu sur elle ? Elle fronça les sourcils, feignant la confusion :

« - Je vous demande pardon ?

- Vous êtes Mademoiselle de Turenne, j'imagine. L'amie de ma sœur.