Chapitre 10

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Alec, assis contre le mur de la chambre de Magnus, tenait une photo dans sa main. On y voyait une petite fille assise à coté d'un garçon brun aux yeux bleus, à peine plus âgé qu'elle, qui tenait un bébé dans ses bras. Ils avaient l'air heureux. Une larme coula de sa joue et retomba sur la photo . L'enterrement de Max n'avait été facile pour personne. Jace s'en était ouvertement pris à l'Inquisitrice, qui était venu leur adresser ses condoléances. Alec avait dû l'empêcher d'aller trop loin. Le jeune néphilim, qui avait passé des semaines à se comporter comme un ado, avait, à la surprise de tout le monde, affronter la cérémonie des funérailles avec un immense courage. Il avait, en aîné de famille, reçu avec son père, les condoléances des membres de l'Enclave, les saluant poliment, comme un bon petit soldat et Simon l'avait même vue serrer brièvement sa mère dans ses bras, lorsque le corps de Max avait été emmené dans la basilique. Il s'était comporté bien différemment du Alec qu'il avait été ces dernières semaines. Pourtant, Magnus ne l'avait pas lâché une seule seconde, lui tenant la main durant toute la cérémonie. Le néphilim n'avait pas versé une seule larme. Le sorcier savait que ce n'était pas bon mais que voulez-vous, c'était la tradition chez les chasseurs d'ombres : on ne montre pas ses sentiments. Isabelle avait d'ailleurs refusé d'assister à l'enterrement. Une fois la cérémonie finit, ils avaient passé la soirée tous ensemble à se remémorer leurs souvenirs du petit Max et Alec avait passé son temps à consoler sa sœur. Magnus avait trouvé le jeune homme extrêmement calme et lorsqu'il lui avait demandé d'où venait ce changement soudain d'attitude, le néphilim s'était contenté de lui répondre, « Je ne laisserais pas ma colère gâcher la cérémonie que mon petit frère mérite ! ». Le sorcier n'était pas convaincu, mais il n'allait pas se plaindre que tout se soit bien passé. Ils étaient rentrés à New York le lendemain, et il avait été ravi de constater qu'Alec n'était pas rentré à l'Institut mais qu'il était resté avec lui. Il savait que l'ombre de Jonathan était toujours là mais l'Enclave ayant, pour une fois, décidée de prendre ses responsabilités, il espérait pouvoir passer une soirée avec Alec, comme avant. Il le rejoignit dans la chambre et s'assit près de lui. Il regarda la photo que son amant tenait dans sa main.

- Tu étais déjà super mignon à l'époque ! Lui dit-il, espérant le faire sourire.

Il obtint gain de cause : Alec lui avait fait un sourire, un petit sourire certes, mais un sourire quand même.

- J'avais à peine 9 ans...Son âge...

- Hé... Souviens-toi des bons souvenirs que tu as eu avec lui, souviens-toi des bonnes choses !

- C'est ce que tu as fait toi ? Pour surmonter la perte de Ragnor ?

- Oui.. Tu sais quand tu es immortel, il vaut mieux arriver à surmonter la perte d'un être cher...

- Combien de fois tu as dû supporter ça ? Comment as-tu fait pour continuer à avancer ?

- Je ne compte plus depuis longtemps... En évitant de m'attacher à des êtres mortels...

- Jusqu'à moi...

- Jusqu'à toi... Mais ça vaut le coup... Puis tu sais, arrêter d'aimer par peur de souffrir, c'est comme arrêter de vivre par peur de mourir... C'est stupide et ça ne change rien ! Et tu es malheureux... Tu comprends ce que je veux te dire ?

- Oui... Ce n'est pas parce que je passe mon temps à pleurer et à faire n'importe quoi que je rattraperais mes erreurs et... ça ne ramènera pas Max...

- Exactement... Ce qui est fait est fait, et ce qu'il y a de mieux à faire dans ces cas là, c'est d'éviter de faire des erreurs encore pire...

- Ouais...

Ma vie pour la tienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant