Corset et Bottes de Cuir

Chapitre 3 : Un Prétendu Époux

Le cœur de Béthanie manqua un battement.

Sa femme ? L'homme les pointait du doigt, elle et Nathan, pourtant elle regarda derrière. Il n'y avait personne. Non, attendez... Il ne pouvait tout de même pas parler d'elle !?

Le chasseur l'aida à se redresser, avant de se placer entre elle et cet homme impressionnant. Ce dernier le dépassait d'une bonne tête. Furieux, il fusilla Nathan du regard sans pour autant freiner. Il se contenta de le pousser de côté sans ménagement, avant de prendre Béthanie dans ses bras. Avec une force née de l'inquiétude ainsi qu'une douceur déconcertante.

— Ma chérie ! s'exclama-t-il en prenant son visage entre ses mains.

Sur quoi il l'embrassa, prenant la jeune femme au dépourvu. Et quel baiser ! Elle eut soudain très chaud au milieu de toute cette neige. C'était un baiser pour se rassurer, pour se prouver qu'elle était vivante. Quand il le rompit, il lui effleura doucement le front de ses lèvres, avant de la serrer de nouveau contre lui.

— Oh, Béth... Si tu savais comme j'ai eu peur, chuchota-t-il à son oreille.

— Heu... Je...

— Tu es blessée ? s'inquiéta-t-il soudain en s'écartant pour la regarder. Béth ?

— Je... Heu...

Elle était perdue. Cet individu au regard et aux manières particulièrement chaleureuses, elle ne le connaissait pas ! Soudain terriblement impressionnée sous son regard d'orage, elle rougit comme une pivoine et chercha du soutien du côté de Nathan. Remis, ce dernier la tira légèrement en arrière. Cela lui valut un regard particulièrement assassin de la part de l'autre.

— Attendez, monsieur. Elle a perdu la mémoire.

Il cligna des paupières. Passa de Nathan à elle, ouvrit la bouche, la referma, comme s'il peinait à comprendre.

— Qui que vous soyez, elle n'est pas en mesure de vous identifier, insista le chasseur.

— Bon sang de bois ! rugit-il. Comment ça, oublié !? Comment peux-tu oublier ton propre mari !?

— Parce que je suis tombée du ciel en petite culotte, voilà pourquoi, espèce de malotru ! explosa-t-elle.

— Comment ça, tombée du ciel en petite culotte !? Qu'est-ce que...

Il parut se souvenir d'une chose qui le fit légèrement rougir, avant qu'il ne pousse un profond gémissement. Autour d'eux, ses comparses se rapprochaient, apparemment déconcertés par la tournure des évènements. Béthanie n'en reconnut aucun.

— Bon, d'accord, soupira l'homme. Tu ne te souviens pas de moi. Est-ce que Sarah te dit quelque chose, au moins ?

Il désigna du pouce une femme d'un blond presque blanc. Avec son pantalon à rayures verticales marron et noir, son haut ultra-court et son ventre plat, elle était superbe. Sans parler de son visage parfait. Mais...

— Non. Désolée.

— Oh mince... C'est grave, Marc, fit la dénommée Sarah.

— Oui, approuva Nathan. Elle ne se souvenait même pas de son propre nom quand elle s'est réveillée. C'est un cas d'amnésie assez grave...

Ce Marc était incapable de quitter Béthanie des yeux. De plus en plus rouge, elle se dandinait d'un pied sur l'autre, consciente d'être le centre de son attention. C'était très gênant. Ils ne se connaissaient pas ! Enfin, non. Elle ne le connaissait pas.

— Bon. Dans tous les cas, on remonte sur l'aéronef. C'est trop dangereux de rester ici. Si les Résistants t'ont trouvé, Béth, alors nous ne sommes plus en sécurité.