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Bien assise au creux de mon canapé, les yeux rivés sur l'horloge plaquée au mur, j'attendais Théo. Il avait du retard, je commençais à m'y habituer mais j'espèrais toujours qu'un jour cette routine cesserai. On avait pris l'habitude de se voir tous les dimanches. Avant que l'on se rencontre et que l'on devienne amis , nos dimanches étaient totalement nuls. On avait la force de rien faire et chaque effort était plus épuisant que le précédent. Enfin bref, cette fois là il avait encore dû se lever du pied gauche. Soudain, quelqu'un a frappé à la porte. Je me suis mise sur la pointe des pieds pour apercevoir sa silhouette derrière la loupe. Puis, après l'avoir aperçu, je lui ait ouvert avec un grand sourire. Il avait la mine toute timide et le regard désolé.

Théo: Salut... j'ai encore été nul, j'espère que tu ne m'en veux pas trop pour mon retard... j'ai eu du mal à émerger.
Moi: Non c'est pas grave ! Je m'y habitue!

Il était si craquant quand il était désolé! Je l'ai fait rentrer. A l'extérieur le vent était puissant et la coiffure de Théo n'avait pas vraiment résisté. Il était tout frissonnant dans sa veste en jean. En même temps, elle n'était pas tout à fait appropriée pour la saison.

Moi: Tu veux quelque chose à boire ?
Théo: Heu... c'est pas que j'ai soif mais un bon chocolat chaud comme tu sais si bien les faire je ne refuserai pas!
Moi: T'inquiète, je te le fais de suite.
Théo: Merci, t'es trop cool !

Il était déjà plus de vingt-trois heures et nous n'étions même pas fatigués. C'est sûr que l'air frais avait bien dû le réveiller pendant le trajet jusqu'à chez moi. Il s'était installé sur le canapé et avait retiré sa veste. Il portait encore son tee-shirt noir. C'était mon préféré parce qu'il lui faisait des bras musclés. J'avoue il était mignon mais il restait simplement mon ami. Je lui ai apporté le chocolat chaud dans un bol étoilé que j'avais rapporté des états-unis l'année d'avant. Je crois que je le préférais aux autres. J'avais choisi ce rituel de rapporter un bol en souvenir de chaque pays visité. Je m'étais faite une petite collection dans mon placard qui comptait moins d'une dizaine de bols venant de pays différents tous aussi différents les uns que les autres. J'ai suivi son regard et je suis arrivée face à l'immence carte du monde qui mangeait la moitié du mur de l'entrée. J'avais soigneusement mis une punaise sur chaque ville visitée. Il a sans doute remarqué que l'on fixait la même chose parce qu'il ma demandé:

Théo: Alors, ça te fais combien de villes et de pays visités ?
Moi: Ça fait deux pays et au moins le double de villes.
Théo: Et ta dernière expédition c'était quand ?
Moi: Il y a un moment que j'ai pas bougé, c'est vrai! Je crois que c'était en juin de l'année dernière. Attend ça fait six mois déjà!
Théo: Et à la prochaine tu m'amènes ?
Moi: Si tu veux, et je te ferais une belle place dans ma valise!
Théo: Je ne suis pas sûr de passer et quand bien même j'y arriverait mon poids serait impossible à transporter.
Moi: Mais je rigole! Je t'amène en première classe si tu veux.
Théo: C'est drôlement gentil à toi mais je me contenterais bien de la éco ! J'ai très hâte de partir avec toi.
Moi: Moi aussi, on va prévoir sa pendant les vacances t'en dis quoi?
Théo: C'est parfait !

Il tenait son bol fortement entre ses deux mains et soufflait régulièrement sur la fumée qui s'échappait près de son visage. Il était beau. Il avait ce regard qui pouvait faire chavirer les filles. Ses yeux noisettes, ses fines lèvres rosés. J'aimais me plonger dans son regard, mais dès qu'il s'en apercevait, un étrange malaise s'installait. Cette fois je m'étais échappée à temps !

Moi: Je vais faire ton lit, lève toi.

Je me suis levée pour défaire de canapé lit du salon.

Théo: Déjà !?
Moi: Il est 1h15 je te préviens.
Théo: Je suis pas fatigué, j'ai pas envie de dormir, pas toi?
Moi: Moi non plus je t'avoue mais demain le réveil va être dur si on traine trop.
Théo: On pourrait faire une grasse mat'! Allez pour une fois!
Moi: Je peux pas. J'ai un emplois à mi-temps dans une épicerie et je dois être là-bas à 8h demain.
Théo: Ah... et ton contrat se termine quand?
Moi: Au début du mois de janvier. Ils m'ont embauché pour les fêtes.
Théo: Ok! Je viendrai te voir quand je serais réveillé.
Moi: Si tu veux. Tu m'aides alors?

On a fait le lit puis je suis allée me faire un chigon pour la nuit. Je me suis ensuite allongée dans mon lit. J'avais laissé la porte de la chambre entre-ouverte. La lumière était allumée dans le salon. Théo était encore dans la salle de bain. Je l'ai entendu aller se coucher, moi je ne dormais pas, impossible de fermer l'œil. J'ai décidé de prendre un livre pour m'aider à m'endormir. J'ai allumé ma lampe de chevet et quelques minutes plus tard, Théo a frappé à ma porte. Il a rentré sa tête par l'embrasure de la porte.

Théo: Je peux entrer ?
Moi: Oui, je n'arrive pas à dormir et toi?

Il est entré, torse nu et en boxer, je me suis sentie rougir.

Théo: Pareil, je me sens un peu seul... je peux venir avec toi?
Moi: Oui, si tu veux.
Théo: Tu faisais quoi ?
Moi: Je lisais, histoire de me fatiguer un peu.
Théo: Ha et ça marchait ?
Moi: Oui, sauf que tu t'es ramené ! Non je rigole, ça marche pas!
Théo: J'ai froid pas toi?
Moi: Non mais regarde comment t'es habillé. C'est un peu normal !
Théo: J'ai pas pensé, j'avais pas le temps.
Moi: Tu voulais surtout me montrer ton corps de rêve !
Théo: Je sais, toutes les filles l'adorent.
Moi: Je vois pas comment je peux t'aider...
Théo: T'as pas un tee-shirt d'un ex que t'aurais gardé ?
Moi: Non je suis pas sentimentale à se point! Par contre j'ai un tee-shirt trop grand pour moi su tu veux.
Théo: Trop!
Moi: Il est dans le plaquard, je vais le chercher.

Je me suis levée du lit à moitié dénudée. J'ai bien senti son regard sur moi en ouvrant le placard. J'ai trouvé le tee-shirt et lui ait lancé.

Théo: On croise les doigts.
Moi: Oui! Vas-y, met le !
Théo: C'est génial, il est a ma taille !
Moi: Super, maintenant on se couche.

C'était la première fois que l'on dormais dans le même lit. J'étais un peu gênée de partager mon lit avec un gars. J'avais plus vraiment l'habitude d'inviter des mec dans mon lit. Ma durée célibat avait été bien prolongée.

Toi et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant