III

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Je m'acharne sur la manette de ma console tout en jurant contre mon adversaire quand on toque à ma porte. Je grogne bestialement avant de mettre sur pause pour aller découvrir qui est cette personne qui ose me déranger en pleine partie de Fifa. Je déteste quand je perd. Mais je déteste encore plus quand je suis en train de perdre et que l'on me dérange dans ma mauvaise humeur.

« Harry ? »

« Bonjour Louis. »

Il pouffe en me regardant. Je reste devant ma porte, serrant la poignée de cette dernière, et je le regarde. Il porte un jean noir qui moule parfaitement bien ses longues jambes élancées, et une chemise à carreau rouge. Ses cheveux sont un bordel que je rêve de traverser de mes mains et il me regarde avec un putain de sourire en coin.

« Quelques chose ne va pas ? Je fais trop de bruit ? »

Un point d'interrogation apparait au dessus de sa tête quand il me regarde bizarrement, et je m'empourpre. Je me décale par politesse et le laisse entrer pour la seconde fois chez moi. Il s'est passé une semaine depuis qu'il a débarqué chez moi pour en repartir avec un pansement rose autour du doigt. Je ferme la porte derrière lui et le suis, comme si mon appartement était en fait le sien.

« Je voulais te parler. »

« Me parler ? »

Le point d'interrogation s'affiche au dessus de ma tête cette fois ci et je prend place sur mon canapé en le regardant s'installer à mes côtés. Beaucoup trop près de moi. Une bouffée de chaleur me prend et je me sens mal. Je n'ai pas l'habitude des contacts humains en général, mais c'est pire quand il s'agit de contact physique avec Harry Styles. Lui ne semble pas perturbé, et j'attend qu'il me dise ce qu'il a à me dire.

« Je n'ai jamais eut de panne de courant dans mon appartement, Louis. »

D'accord ? Et alors ? Je ne vois pas spécialement en quoi cela me...

« Pardon ? »

« Je n'ai jamais eut de... »

« Non, j'ai compris. Mais... »

« C'est gênant. »

Je jure devant Dieu que cette conversation ne mène à rien. Ou alors je ne comprend rien. Tout simplement. Si il n'avait pas de problème d'électricité chez lui, pourquoi être venu chez moi ? Je veux dire, il n'est quand même pas idiot au point de décider d'aller squatter chez ses voisins pour le plaisir de les déranger et faire ses devoirs ? Si ? Bon.

Il se gratte l'arrière de la tête, clairement gêné, et je le regarde. Je supporte son regard vert sapin pour essayer de comprendre, mais au delà du vert tout ce que je vois, c'est encore du vert. Je ne suis pas très doué pour lire au travers des gens, et d'ailleurs je suis de ceux qui pensent que c'est impossible de lire dans les yeux. Je veux dire, comment pourrais-t-on voir ce que pense une personne dans ses yeux ?

« Je savais qu'en venant frapper chez toi, je tomberais sur toi. C'était délibéré. Je voulais te voir. »

« Mais pourquoi ? »

« Alors après tout ce temps, tu n'as jamais rien remarqué hein ? »

Remarqué quoi ? Je sais que je suis long à la détente, mais vraiment, je ne comprend vraiment rien à ce qu'il me dit. Il débarque comme ça un beau jour pour me dire qu'il n'a plus d'électricité chez lui, puis une semaine plus tard il revient pour m'annoncer que c'était un mensonge pour me voir. Mais pourquoi voudrait-il me voir ? Il n'a jamais fait attention à moi avant, il ne savait même pas que j'existais.

« Louis. »

« Oui ? »

« Ce n'est pas parce que je ne te faisais pas savoir que je te regardais, que je ne le faisais pas. »

Ma mâchoire se décroche, mes yeux s'arrondissent et je le regarde tel l'idiot que je représente avec cette tête là. Viendrait-il de me faire savoir que par un heureux hasard il m'a déjà remarqué plusieurs fois et savait qui je suis ? C'est complètement irréaliste, il n'a jamais tourné son regard une seule fois vers moi, que se soit en cours ou n'importe où d'ailleurs. Il me décoche un sourire ravageur et je m'enfonce dans mon canapé quand il s'approche de moi. Je ne suis clairement pas préparé à ce qu'il va se passer par la suite.

« Cela fait tellement longtemps que je rêve de ce moment... »

Et il fond sur mes lèvres. Harry Styles, le fantasme de ma vie m'embrasse de son plein gré et de sa propre décision. Je ne suis plus qu'amour et confusion. Mon âme s'embrase et tardivement je m'agrippe à lui comme une moule à son rocher. Ses lèvres découvrent les miennes, ses mains caressent de part et d'autres mon visage d'une manière si douce que cela m'apaise. J'embrasse le garçon dont je suis amoureux. Et c'est merveilleux. Bien que trop court car il se recule déjà, les yeux pétillants de malice et un franc sourire sur le visage. Et je l'aime encore plus bordel.

FIN.

T.S - VERT SAPIN. l.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant