Partie 4

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Un an et 9 mois plus tard...

Ma vie paraît un peu fade. La fille dont je suis amoureux m'a laissé.

11 mois avant...

- Ça te va bien cette nouvelle coupe.

- Merci, ça me fait plaisir.

- De rien.

Elle n'était plus elle ces temps-ci. Elle semblait un peu ailleurs, éloignée, pensive, triste.

- Je songeais à prendre mon appartement enfin. Mon patron m'a trouvé quelque chose de super pour pas si cher...

- Ce n'est pas étonnant. Il a l'air d'avoir des contacts.

- Il en a énormément.

- Il est riche. C'est normal.

- Il n'est pas riche non plus... Disons qu'il est à l'aise.

J'ai pouffé de rire en coupant un morceau de ma viande.

- Il est riche, quoi.

- Et qu'est-ce que ça peut faire ?

- Tu couches avec lui.

Elle n'a rien répondu et a coupé sa pomme de terre.

- Tu ne réponds pas ?

- Pour dire quoi ?

- Tu l'aimes ?

- Peut-être.

Ca m'a fait mal. J'étais tombé amoureux d'elle toute entière. Ses mimiques et ses cicatrices cachées, ses blessures refermées, de ses yeux, de sa voix, ses lèvres et ses mains. Chaque parcelle d'elle me faisait vibrer et j'avais bien l'impression qu'elle n'en était pas du tout consciente.

Elle s'était enfin remise sur pied, elle avait un job depuis quelques temps, tout se passait bien. Elle était devenue mon amie. Ma meilleure amie.

Et je sais que j'étais plus que son meilleur ami, j'étais considéré comme son sauveur. Seulement, je ne voulais pas d'une telle étiquette. Je n'ai jamais entrepris tout ce que j'ai entrepris avec elle dans l'espoir d'être son sauveur. Je voulais simplement être un homme bien.

C'est tout ce que je voulais être pour elle.

Elle était belle. Elle s'habillait désormais seule, se gérait comme une femme. Comme la femme qu'elle était devenue précipitamment. Je trouvais qu'elle avait du goût.

Et je sais que si elle avait été prise dans ce cabinet de haut standing, c'est uniquement parce qu'elle était mignonne.

Une fille aussi jeune dotée que d'un bac, n'aurais jamais pu devenir LA secrétaire du grand patron de N.Y. Industries.

Sur ce coup-là, Charlie a été super chanceuse... J'imagine que c'est son étoile qui avait enfin décidé d'être bonne. Elle avait envoyé un matin un mail de candidature à un grand entrepreneur qui était à la recherche d'une secrétaire sérieuse, dynamique et motivée... Le bla bla habituel. Charlie y a répondu.

Une semaine après alors qu'elle avait perdu tout espoir qu'on lui donne réponse à chacun des mails envoyés pour certaines candidatures qui lui plaisaient ou qui ne paraissaient pas trop mal, elle reçut un mail du patron pour lui dire qu'il aimerait la rencontrer et tester ses compétences.

Charlie et moi nous sommes alors empressés de lui acheter une tenue qui fasse sérieuse. Qui fasse secrétaire, quoi. Elle se l'était même achetée toute seule, ses deux mois chez McDonald's lui avait permis de garder juste de quoi au cas où sur le côté.

La fille de la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant