CHAPITRE 2 : KAI

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A l'extérieur de l'appartement, je m'arrête face à la porte semi-ouverte. Jugeant cela anormal, je sors mon arme de mon holster et me tiens sur mes gardes. La porte ne semble pas avoir été fracturée, c'est une bonne chose. D'un pas lent et sans faire de bruit, je la passe et à petits pas je gagne le salon. L'appartement parait vide et je ne ressens aucun danger.

_Hope a du oublier de fermer la porte, ce n'est pourtant pas son genre, elle n'est pas tête en l'air ! Me dis-je à voix haute.

Une fois rassuré, je range mon arme dans mon holster puis m'apprête à sortir lorsque je vois un corps allongé sur le canapé. Celui-ci est immobile, le soulèvement de sa poitrine me laisser penser que cette personne est endormie mais le léger son qui s'échappe de ses lèvres et que je viens juste d'entendre m'indique que non. Elle semble fredonner du bout des lèvres, ça ressemble à une mélodie, peut-être une sorte de berceuse, c'est presque plaintif et à  peine audible, mais en même temps tellement doux et reposant. Mon visage prend alors une drôle d'expression en pensant à ce que je vais pouvoir faire : la surprendre car elle ne semble pas m'avoir entendu entrer ni parler, trop concentrée à fredonner. Ma bouche se fend d'un large sourire. Tel un tigre en chasse, j'avance lentement en direction du canapé et de ma proie qui ne se doute pas de ma présence. Elle s'arrête subitement de fredonner et laisse échapper un profond soupir.

_Connor....lâche-t-elle presque comme un murmure, murmure que je n'ai aucun mal à percevoir tellement je ressens sa douleur dans sa plainte, car il s'agit bel et bien d'une plainte, mais il est bien trop tard. Tel un prédateur en chasse, je me suis déjà jeté dans sa direction pour la surprendre et surtout l'effrayer.

_Hope ma jolie brindille ...! m'écrié-je en atterrissant à ses pieds.

Prise au dépourvue, elle n'a pas le temps de réagir, ni de se redresser et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'ai déjà mes mains sur elle. C'est alors que je sens une aura meurtrière tout autour de moi, son aura meurtrière.

_Kai...ôtes tes sales pattes immédiatement de là avant que je ne te tue, me dit-elle d'une voix dure et empreinte d'une terrible colère.

Elle est allongée sur le canapé et je me trouve à demi allongé sur elle, et cette position me convient parfaitement. Voyant que je ne veux pas m'exécuter et face à mon sourire libidineux, d' un geste brusque elle pose ses mains sur ma poitrine et me pousse violemment en arrière pour que je finisse aux pieds du canapé. Je m'écrase telle une crêpe sur le sol et sur le dos. Folle de rage, elle se relève, mais c'est sans compter sur ses jambes tremblantes qui plient sous le poids de tout son corps. Je m'empresse de me relever. Elle s'apprête à tomber en avant sur la table basse en verre du salon lorsque je la saisis par la taille de mes bras et la ramène tout contre moi.

_Reste avec moi ma belle !

L'espace d'un court et rapide instant, nous nous retrouvons l'un en face de l'autre, le regard plongé dans celui de l'autre percevant presque le souffle chaud de l'autre sur son visage. Ces brèves secondes me suffisent pour sonder son regard et son âme meurtrie, son regard me trouble. On dit que le regard en dit long sur la personne, qu'il est le reflet de son âme et cela n'a jamais été aussi vrai qu'en cet instant. Son regard l'a trahie. Elle a pleuré, ses yeux sont encore humides bien que non rougis, mais ils sont inexpressifs et éteints. L'espace de ce moment, au contact du corps froid de Hope qui contraste terriblement avec mon corps chaud, je la sens trembler tout contre moi, c'est un instant fugace qui ne dure que quelques secondes, mais elle semble en avoir besoin, alors je resserre mon étreinte sur elle pour qu'elle se sente en sécurité et surtout épaulée. Mon regard lui dit, je te tiens, je ne te lâcherai pas et cela semble lui suffire car je la sens se blottir tout contre moi. Elle me donne l'effet d'être un petit animal apeuré et frigorifié, alors je passe ma main sur son dos comme pour la réchauffer. Son extrême pâleur que je remarque juste m'effraie. Elle n'a rien de la jeune femme pleine de vie que je côtoie et connais au regard pétillant et expressif, à l'aura douce et bienveillante. Mon regard perçant a capté le sien pour ne plus le lâcher, pour l'analyser et surtout recueillir tous les indices qu'elle concèdera à me donner, vide, peine, douleur, angoisse,agitation, anxiété et peur. Deux regards, un souffle, pour un effet miroir. Face à mon insistance, elle finit par baisser les yeux mal à l'aise et mettre un terme à notre échange visuel.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 29, 2017 ⏰

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