Prémonitions

Chapitre 2

Quand je suis descendue de l'avion, j'ai réalisé à quel point j'avais raison d'être excitée par ce voyage ! Mes profs de géo passaient leur temps à comparer l'Italie à un pays de moutons. Sans aucune particularité, sans aucune caractéristique, sans aucun lieu magnifique à voir. Bien qu'avant je ne les croyais pas, maintenant, j'en suis sure et certaine : ils sont juste jaloux. Car là, sous mes yeux, c'est tout simplement un paysage magnifique et unique devant lequel je reste coi... C'est vraiment beau ! Nous sommes atterris à 9 heure et le soleil commence à se coucher ce qui a pour effet de donner un artifice de couleur dans le ciel. Je ne pense pas oublier cette image de si tôt.

Je viens à peine de me remettre de ces 2 heures infernales dans l'avion (2 heures horrible où je me retenais d' hurler de terreur) que déjà, mes parents nous attrapent mon frère et moi, pour visiter la ville rapidement avant de rejoindre le gîte.

Après je ne sais combien de kilomètre à pied dans la ville de Giaveno à s'extasier devant chaque coins de rue du village où nous séjournons, j'apprécie fortement de pouvoir m'affaler sur mon lit. J'ai juste le temps de me mettre en pyjama que je m'endors comme une souche. Soudain, je ressens ce bourdonnement familier qui me laboure le crâne. Mon cœur s'emballe et j'essaye désespérément de me réveiller. Rien. Je n'y arrive pas et déjà, je sens mon esprit s'éloigner de mon corps. Je me retrouve à voler à côté de la grande voiture familiale. A l'intérieur, il y a ma mère au volant et mon père assis à la place passager. Derrière, il y a Camille et moi. Et puis, une voiture en face sort de sa file. Elle vient s'écraser à l'avant de la notre. La voiture de derrière ne freine pas à temps et s'emboutit dans le coffre...

Ce sont mes cris qui me réveillent. J'entends la voix de Camille :

"Chut...chut...Calme-toi. Tout va bien. Je suis là."

Il me passe un gant de toilette humide sur le visage et j'ouvre les yeux.

"Ça a recommencé ? "

Ça fait déjà une semaine que je fais le même rêve.

"Oui.... Mais... C'était différent. Diffèrent et étrange.

-Raconte !"

C'est mon père. Je regarde dans la direction de la voix, et je le vois serrant ma mère dans ses bras. Ils ont un air inquiet. j'inspire un grand coup et débite :

"Au début, il n'y avait que vous trois dans la voiture et je n'entendais rien. Maintenant, non seulement j'ai le droit aux bruits mais j'y suis aussi. Et l'atmosphère et carrément angoissant et réaliste... "

Ma mère s'approche de moi, me prend dans ses bras en me frottant le dos. Elle me murmure des mots doux tout en me disant de ne pas pleurer. Alors, je remarque les sillons salés qui coulent sur mes joues. Je l'entends me souffler à l'oreille :

"On ne se séparera jamais. Je te le promets."