L'effet papillon

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- "Eléonore... Je suis désolée pour ce que j'ai dit mais je ne le regrette pas. Ne m'adresse plus la parole si c'est ce que tu souhaite mais remonte au moins dans la voiture s'il te plaît."

J'étais perdu, j'hochai tout de même la tête. 

Arrivée à l'appartement, je couchais Bethany et fis de même. J'essayais de dormir mais impossible, mon téléphone affichait 5:19. Plus je regardais l'heure, plus le sommeil me quittait. Je décidais donc de descendre dans la cuisine et de me préparer du lait chaud avec du miel. 

Ma mère me disait toujours que si j'étais triste il fallait que je boive sucré. C'était bon pour le moral, apparemment. Et bien même à 700km ma mère arrivait à me remonter le moral. Je m'étais promis de l'appeler à mon arrivé seulement, j'étais là depuis presque 1 mois et je ne lui avais envoyé que de pauvres messages. Elle me manquait horriblement. 

Les larmes me montèrent aux yeux en repensant à la petite fille naïve que j'étais encore il y a 1 mois. J'étais le genre de petite fille à regarder ses séries préférées emmitouflée dans sa couverture polaire, un cappuccino à la vanille entre les mains. Et aujourd'hui mon cappuccino a été remplacé par de l'alcool et mes séries par des soirées étudiantes. Qu'est-ce qui m'as pris ? Jamais je m'étais comporté de la sorte avec un garçon. Ce n'était pas moi. Je ne suis pas comme ça et je vais vite me reprendre. 

À force de réfléchir mes paupières devinrent lourdes et je sombrais dans un sommeil profond.

PDV de Neil :

Je lui avais tout avoué, tout ce que je retiens depuis quelques temps. Sa réaction ? Fuir. Comme elle a toujours fait. Je n'arrivais pas à dormir, je regardais le réveil : 6:42. J'attendais jusqu'à 7:00 et descendais dans la cuisine à pas de loups. Arrivant devant le plan de travail en bois, séparant la cuisine du salon, je vis une petite tête brune que je connaissais que trop bien. Je pris la couverture, habituellement sur le canapé, et couvrais les épaules d'Eléonore avec. 

Je commençais à préparer notre café matinal. En attendant que l'eau veuille bien se mettre à bouillir, je m'assis sur le tabouret à côté d'elle. Ses bras était croisés sous sa tête et je pouvais voir son dos se baisser et se relever de façon régulière. Elle dort profondément. Elle est si belle. Elle a de longs cils bruns, ses pommettes ainsi que son teint sont légèrement rosés, ses lèvres sont charnues et naturellement pigmentées. Elles doivent être si douces, si sucrées... 

Le "bip" incessant de la bouilloire me sortit de mes rêves. En versant le liquide chaud dans les deux tasses, je sentis bouger derrière moi.

- "Salut !" dis-je avec entrain pour entamer la conversation.

- "Salut..."

Ce fut sa seule réponse, elle s'enroula dans le plaid que je lui avais donné, me remercia d'un hochement de tête et partit dans sa chambre, la tasse de café encore bouillante dans ses mains. Eléonore me laissait seul, encore une fois elle fuyait le problèmes.

PDV de Eléonore :

L'avoir du dès mon réveil m'avais fait repenser à hier soir. Je suis incapable d'y faire face. C'est juste une déclaration certes mais c'est de Neil dont on parle tout de même. J'ai besoin de temps. 

Avec Keith c'est magique, il me fait beaucoup d'effet mais en sa présence, je deviens quelqu'un de différent. Et ça ne me plaît pas. Neil est le type bien dans l'histoire, cependant je ne ressens pas, en tout cas pas encore, de passion. 

Je devais partir prendre l'air je suppose. Soudain mon téléphone vibra.

Adam :

Coucou Eléonore, ça te dit un café en ma charmante compagnie ?

Il ne manquait plus que lui à l'équation. Après avoir pesé le pour et le contre, j'acceptais? Je partit sous la douche puis séchais mes cheveux. Pas besoin de choisir une tenue magnifique, je n'ai absolument pas envie de lui plaire. J'optais pour un grand pull noir, des collants opaques de la même couleur et des boots en daim marrons. 

Il m'avais donné rendez-vous sur la place du campus au "morning coffee". J'entrais dans le café et vis Adam se lever. Je vint lui faire la bise et m'assis en face de lui. Il commanda deux cappuccino avec un supplément chantilly et caramel pour moi. J'ai trouvé cette petite attention assez craquante. Il commença alors à parler de la FAC, des profs des cours qu'ils suivaient et de l'avenir qu'il se réservait. Je trouvais cela fascinant. Il savait exactement ce qu'il allait devenir, comment il allais faire si jamais il rencontrait des obstacles. Je l'écoutais avec attention pourtant une question me brûlait les lèvres depuis un bon bout de temps :

- "Pourquoi est-ce que tu l'as frappé ?"

Il se coupa instantanément et passa nerveusement sa main dans ses cheveux.

- "Pourquoi était-tu si proche de lui ?" me demanda t-il.

-  "On ne répond pas à une question par une question." dis-je froidement.

Il continuait de me fixer avec ses beaux yeux. J'adorais son visage rassurant, inspirant admiration et sécurité. Ses traits dessinaient parfaitement bien chaque recoin de sa mâchoire musclée. Sa vie respirait l'ordre et l'aventure, deux choses qui manquait paradoxalement dans ma vie. 

Sa voix grave me sortit de ma contemplation.

- "Je ne supporte pas qu'on te touche"

Pourquoi est-ce que tout le monde se comportait comme si j'étais un objet ? Je fronçais les sourcils et eu un léger mouvement de recul.

- "Arrêtez de vous comporter comme si j'était un objet ! Neil se sent obliger de me protéger contre Keith auquel je n'arrive pas à résister et toi avec ton air suffisant tu te permet de me dire que tu n'aimes pas qu'on me touche ?! Vous vous prenez pour qui à la fin ?!"

Je me levais pris mon sac et sortit du café avec Adam sur mes talons. Il m'attrapa par le bras lorsque nous fûmes à l'extérieur :

- "Attends, s'il te plaît... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire mais c'est juste, que tu me rend dingue..."

Il s'approcha un peu plus de moi et passa sa mains sur ma joue qui commençait déjà à chauffer. 

- "Je peux ?" continua t-il.

Une explosion se produisit alors dans mon ventre. J'eus à peine le temps d'apercevoir ses lèvres blanchir au contact de sa morsure que ses lèvres capturèrent les miennes dans un baiser aussi fougueux que doux. Mon corps répondait indépendamment de mon esprit. Je répondais à ce baiser avec le même entrain. 

Il se détacha de moi et me pris la main. Nous avons continué à déambuler dans les rues de notre chère petite ville. J'avais l'impression que le monde m'appartenait. Je me sentais légère et prête à m'envoler. Adam me racontais de temps à autre des détails sur sa famille, ses amis, ses passions. Parfois il m'accordait de chaste baiser et buvais mes paroles lorsque c'étais à mon tour de parler. 

Je n'avais aucune notion du temps. Je rallumais alors mon téléphone, que j'avais précédemment éteins anticipant les nombreux messages de Keith ou de Neil. Il était 21:17. Il étais temps de rentrer. Le jeune garçon se proposa pour me raccompagner. J'appréhendais alors ma confrontation inévitable avec Neil.

NOTE DE L'AUTEUR :

BONNE LECTURE, LA SUITE ARRIVE VITE. BISOUS.

Des mots et des maux..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant