Quand elle eut fini son verre, Alicia Wilson sortit du bar à l'angle d'un quartier populaire d'une charmante bourgade d'Angleterre.Elle frotta ses mains les unes contre les autres puis réajusta son bonnet bleu proéminant. Enfin, elle accorda un regard circulaire sur la rue bondée de mendiants et fripouilles en tout genre. Si Alicia demeurait trop longtemps immobile sur le trottoir givré, un de ses sacripants viendrait tôt ou tard l'aborder pour la dépouiller des trois sous qu'il lui reste.
Alors elle longea le quartier la tête haute, coupa par une allée adjacente qui donnait aussi sur un dédale de rues sombres et étroites. Ici les murs crépis étaient imprégnés d'une odeur fétide, âcre rejetée par le souffle chaud des bouches d' égouts . Quant au sol, il était jonché de bouts de verres. Nous étions le 28 novembre, période à laquelle le froid mordant de l'hiver ne suffisait pas à repousser les ivrognes et personnes mal intentionnées. Rien que d'y penser un frisson de répulsion parcourra Alicia. Elle enfouie alors son nez humide dans le creux de son écharpe en laine.
Ainsi marchait elle en battant le pavé avec son talon sous la lumière crue des réverbères qui la nimbait d'un halos.
Elle continua son ascension jusqu'à sa maison en prenant une ruelle, on ne peut plus sombre, distinguée des autres: les caniveaux bondés de saletés, les murs maculés d'inscriptions parfois obscènes écrit d'une italique grossière. Et aussitôt elle accéléra sa marche espérant rejoindre le boulevard au plus vite.
Cependant, s'arc-boutant contre un mur une silhouette noir la scrutait de ses deux fentes lumineuses. Il recrachait des arabesques que formaient dans l'air ses exhalaisons de fumée sans même daigner la quitter des yeux. Puis se détachant du mur, l'individu s'avança.
A chacun de ses pas, Alicia sentait son sang chaud irriguer dans ses veines, les battements de son cœur à tout rompre contre ses tempes. Et sans même sans rendre compte s'était arrêtée dans sa démarche.
La façade lumineuse d'un pub à l'angle de la rue jetait alors une légère lueur sur l'individu, un homme on ne peut plus grand habillé d'un long manteau ébène celant sa physionomie.
- C'est tard non pour trainer ici? murmure t-il
Le cœur battant, harcelée par la crainte et la peur Alicia ne sut que murmurer un "oui" inintelligible. Son dos racla des briques rêches et rocheuses quand peu à peu elle se retrouva contre une paroi ou l'homme l'encadrait de ses deux bras. Il sentait sa peur, haletante, le souffle court et saccadé. L'homme lui serra le cou tout en lacérant ses joues avec ses doigts.
-Reste sage veux tu ? ordonne l'individu
Une lueur orangée les éclaira bientôt. Celle ci s'était animée dans le creux de la main de l'homme projetant une modeste flamme. Alicia alors ébahie dévisagea l'inconnu prise par une nouvelle vague de panique.
Soudain, il posa son doigts brûlant sur sa clavicule. Sa chair grésillait. Elle poussa un cri hystérique témoignant de la douleur qui la consumait.
Elle souffrait, hurlait et regrettait être passée par cette ruelle.
L'homme répéta ensuite l'action. Alicia s'imaginait une nouvelle douleur qui lui triturait l'estomac et aboutirait enfin à une mort certaine. Seulement, au moment ou il daigna poser son doigts, l'individu fut projeté contre un mur. Peut être propulsé par un espèce de champs magnétique .
Plus loin dans la pénombre, la créature corrompu, et qui plus est inconsciente, s'étalait de tout son corps contre la paroi .
-C'était quoi ça, bordel ? hurle t-elle
Alicia était comme pétrifiée et malaxait sa peau autour de la brûlure. Pendant quelques secondes ses membres refusaient d'obtempérer puis vouée à une forte puissance dont elle ne soupçonnait pas même l'existence, elle traversa la rue d'un pas rapide. Une fois le boulevard atteint elle couru, couru à en perdre haleine vers sa maison à deux pas d'ici, ébranlée par la tournure des événements.
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Mutante
Science FictionMUTANT Mort. Unité. Terreur. Angoisse. Nation. Traumatisme. Ainsi son les six mots qui fondent l'humanité qui fait face à la menace "mutante". Exclus, rejetés ,leur différences engendre la peur comme la peur engendre leur différence. Enfin, pour...