Chapitre 2 : Échappatoire

92 9 0
                                    

Une semaine s'était déjà écoulée et les deux jeunes femmes s'activaient du mieux qu'elles le pouvaient au manoir. Elles remplissaient les tâches qu'on leur confiait sans rechigner même si elles subissaient tout de même les plaintes et les plaisirs du Comte. Les nerfs des deux esclaves commençaient de plus en plus à s'échauffer. Il était simple de comprendre qu'elles détestaient recevoir des ordres. D'autant plus que le ''Maître'' en question n'était autre qu'un enfant de 11 ans qui s'amusait à les torturer en leur donnant des tâches plus stupide les unes que les autres.

Mikie ne se gênait jamais d'ouvrir la bouche pour déverser sa rage lorsqu'elle en avait mare. Hélora, qui pourtant possédait un tempérament plus calme, perdait de plus en plus patience elle aussi. Ce petit enfant gâté ne se gênait pas pour soulever les jupes et toucher les poitrines de ses servantes sans vergogne.

Plus les jours défilaient et plus elles songeaient à leurs plan d'évasion. Elles en avaient vraiment plus qu'assez des remontrances de ce jeunot. Elles avaient déjà pensé à plusieurs plans pour s'enfuir. Il ne manquait plus que l'occasion pour s'échapper. Et le jour parfait pour cela arriva enfin. En effet à chaque fin de mois, les gardes profitaient d'une petite soirée détente, offert par le comte lui-même, où ils pouvaient apporter quelques bonnes dans leurs lit. Durant cette soirée, les hommes de main baissaient facilement leur garde ne pensant qu'à boire et à la luxure.

Hélora soupira en se laissant tomber sur le minuscule lit, de la minuscule chambre qu'elle devait partager avec sa compagne de travail, Mikie. Elles avaient eu la chance d'avoir été choisies comme servantes à l'intérieur du manoir. Les autres femmes du groupe et elles s'étaient faites séparer à leur arrivé. Les autres avaient sûrement dû se retrouver à travailler dans les champs et à dormir dans la ferme.

- Je suis épuisée, murmura la rousse alors qu'elle lâcha un long soupire de fatigue.

- T'es pas la seule, si seulement j'avais une arme. On aurait pu s'échapper depuis longtemps, soupira la féline en s'étirant dans son lit. Heureusement que tu es là, ma blessure me fait plus trop mal maintenant. Je te suis redevable Hélora.

- C'est normal de s'entraider ! Ce n'est pas parce que je suis hu....

Hélora cessa de parler puis elle rassembla le peu de courage qu'elle avait pour continuer sa phrase. Cela faisait un moment qu'elles étaient ensemble... Il allait bien falloir qu'elle lui dise un jour.

- Humaine, dit-elle tout bas. Que je ne peux pas aider mon prochain.

- Tu es une humaine ?! s'exclama Mikie complètement abasourdie

Hélora baissa la tête rapidement. Elle le savait. Elle n'aurait pas dû le dire.

À la vue de son amie désormais attristée, Mikie s'appuya sur ses coudes fixant un endroit invisible avant d'entamer à nouveau la discussion.

- Tu sais, mon père m'a parlé des humains. Il disait que chaque être avait une tête, des jambes, des bras , un nez... haha enfin. Il disait que peu importe la race que l'on était, on était tous fait de la même façon et que ça ne servait à rien de juger ou de se haïr entre nous... Et je partage le même avis que lui. Que tu sois humaine ou autre, tu reste pour moi une amie Hélora, dit Mikie le sourire au lèvres.

Hélora rigola quelque peu en essuyant les larmes sous ses joues.

- C'est la première fois que quelqu'un me dire ça. Merci. Je suis vraiment contente de t'avoir rencontré.

- Roh ça va ! Et puis je dois bien avoir un peu d'humain en moi, finit l'ephram en explosant de rire.

Hélora sourit à son tour, puis reprit son sérieux.

Les chroniques de Rasentia, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant