Les chroniques de Rasentia, Tome 1

Chapitre 3 : L'intrusion

*Externe*

Grimpé dans un des grands arbres de la cour, l'homme observa les deux jeunes femmes courir au loin, alors qu'elles allèrent disparaître dans les marécages. Malgré la noirceur en ce début de nuit, il pouvait facilement distinguer leurs habits de servante. En les regardant disparaître, un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres. Elles avaient choisi le meilleur moment pour décider de s'enfuir, car il était clair que c'est ce qu'elle faisait à jeter des regards aussi souvent derrière s'en était flagrant.

Il resta là quelques instants sans bouger attendant de voir si elles étaient poursuivis par les gardes du manoir. Après plusieurs minutes passées dans le silence complet sans qu'il n'est vu personne d'autre, il se laissa tomber de l'arbre avec une agilité féline. Il courut discrètement jusqu'à la demeure et y pénétra sans un bruit. C'était trop facile... Comme il aimait.

Discrètement, il passa de couloir en couloir à la recherche de vie à prendre. Il n'y avait aucun garde. La sécurité de cet endroit était pitoyable. Son sang bouillait d'envie de faire un carnage. Alors qu'il continuait son investigation à travers le manoir, il se figea lorsqu'il discerna de faibles grognements provenant de la cave. Il descendit tranquillement serrant les pommeaux de ses épées et ce qu'il vit une fois en bas le réjouit. Une vingtaine, non plutôt une trentaine d'hommes et femmes dormaient à point fermé.

- Trop facile, murmura t-il alors qu'un mauvais sourire se dessinait à nouveau sur ses lèvres.

Il sortit ses deux épées et se craqua le cou avant de se mettre s'amuser.

Une dizaine de minutes plus tard, il essuya tranquillement les lames de ses deux épées sur l'un des cadavres encore chaud du sous sol, puis il lécha le sang qui recouvrait sa main droite avant de frissonner.

Ses pupilles qui jusque là étaient d'un bleus nuits, devinrent aussi rouge que le sang de ses victimes et ses globes oculaires aussi noirs qu'une nuit sans lune. Après avoir contemplé la vue des amoncellements de corps une dernière fois, il remonta sans attendre à l'étage.

Désormais ayant le goût du sang en lui, il savait qu'il restait quelques autres personnes dans ce manoir. Il réussissait à détecter leur présence, mais surtout celle leur poul battant régulièrement... Enfin pour l'instant.

L'assassin sourit montrant par la même occasion ses crocs et monta encore d'un étage. Alors qu'il longeait à nouveau l'un des couloirs, il entendit le bruit presque imperceptible d'un petit cœur qui bat. Celui-ci venait de l'une des chambres dont la lumière éclairait faiblement le bas de la porte. Deux hommes gardaient la pièce tout en somnolant tranquillement. Le tueur secoua la tête, exaspéré, s'en était décevant à la longue. Les deux gardiens aperçurent du mouvement venant de leur droite, mais n'eurent pas le temps de pousser une parole que leur deux têtes tombèrent au sol dans un bruit sourd.

- Karl ... Ezekiel ? Murmura une voix craintive derrière la porte. Tout va bien ?

L'assassin ouvrit la porte tranquillement dans un grincement. Au milieu de la pièce se trouvait un petit garçon en chemise de nuit complètement apeuré. Celui-ci brandissait une petite épée ressemblant plus à un jouet. L'inconnu le toisa quelques instants se retenant un fou rire devant une telle faiblesse. Il secoua d'un mouvement brusque ses lames pour faire partir le sang et s'avança vers l'enfant d'un pas lent. Il faisait cela seulement pour profiter un peu plus longtemps de l'air terrifié du gamin. Celui-ci en voyant le visage monstrueux de l'homme devant lui, vint rapidement tenir le collier qu'il portait à son cou entre ses mains en le serrant de toutes ses forces.

- Qui... Qui êtes vous !? couina le petit compte.

- Ce n'est pas personnel, dit l'homme avant de sourire à nouveau, puis de tailler en pièce le petit garçon.