La Famille Fulbert

Episode n°1 : Ginette & Bertrand

"Alors voilà. Notre histoire a commencé il y a fort, fort longtemps, en 19...

-Ah non Bertrand! Il faut bien introduire notre rencontre voyons! Laisse moi faire mon petit vieux, Ginette sait mieux si prendre. Il était une fois...

-Ginette! Saperlipopette! tu ne peux pas raconter ça comme un conte enfin!

-Et pourquoi donc mon cher?

-Car notre histoire n'est pas qu'un vieux conte à l'eau de rose ma chère!

-Ah les hommes! Même après soixante ans de mariage ils n'ont rien compris sur comment aborder une histoire d'amour!

-Ma foi Ginette, je crois que...

-Chut Bertrand! Laisse moi raconter et ronchonne dans ton coin avec tes mots croisés hein! Donc où en étions nous... ? Ah oui c'est vrai! Mes chers amis, il était une fois une magnifique, gracieuse, intelligente, resplendissante,...

-Et narcissique en plus !

-Non mais Bertrand je ne veux plus t'entendre ! Bref une adorable jeune femme qui rencontra son futur ABRUTI de mari! C'était un jour ensoleillé de la fin août...

- Non mais Ginette! Tu ne dis que des sottises! Ce jour là il pleuvait des trombes, on était en septembre et il faisait un vent d'enfer dehors!

-Mais enfin Bertrand, j'ai le droit de rendre la scène un peu plus magique! Enfin soit! Si tu veux raconter notre idylle comme cela! C'était donc en septembre et il faisait un temps merdique!

-Mais Ginette, enfin! Attention à la vulgarité!

-C'était durant l'année 1941 et j'avais mes jeunes 17 ans. Je sais qu'on les perçoit encore facilement aujourd'hui.

-Ah ça, je pense que tes lunettes sont sales Ginette! Ca fait belle lurette que tu n'as plus le visage de tes 17 ans, hein!

-Ose me répéter ça Bertrand! Qu'a tu dit?

-Rien, rien...tu es splendide mon sucre d'orge...

-Je préfère! A cette époque, mon vieux Bertrand avait 19 ans bien tassé et une crinière dorée à la place des cheveux. Difficile à croire quand on voit ce qu'il en reste maintenant!

-Qu'est ce qu'ils ont mes cheveux? Je les trouve très bien!

-Oui oui Bertrand, ils sont justes quasi inexistants et sont plus argenté que doré mais bon soit! Nous étions en temps de guerre et les femmes devaient faire acte de main d'oeuvre bien évidemment. Je travaillais dans la presse et éditais la revue météorologique, très importante!

-Qu'est ce qu'on en a à foutre de la météo en temps de guerre...

-Pardon?

-Non non rien continue ma Gigi.

-Dans ce temps, j'étais très éprise d'un très bel officier de guerre qui revenait de temps à autre dans le village. C'était Bertrand? OH non, bien sur que non! C'était monsieur Labelgueul.

-Un vieux schnock qui souriait comme une pub de dentifrice...

-N'importe quoi! Vous l'aurez compris c'était un jeune homme parfait qui suscitait beaucoup de JALOUX, n'est ce pas!

-Que sous entend tu, espèce de ...

-Ne me coupe pas Bertrand! Monsieur Labelgueul était très attentionné, et sans me vanter, j'ai toujours su qu'il eut un fort béguin pour moi...

-Et pourtant il n'est jamais venu lui parler...

-Mais bien sûr que si! Que tu es mauvaise langue! J'étais persuadée que nous nous marierons un jour...Ah la belle époque!

-Mais Ginette! Tu t'égare enfin! Tu es censé raconter notre rencontre! Où suis je dans l'histoire?!

-Oui oui j'y viens! La patience est une vertue Bertrand! Et bien ce fut bien simple!

-Ca c'est vrai!

-Monsieur Labelgueul mourut au front, et je fus inconsolable! Il me fallait donc trouver un autre mari potentiel! De plus, en temps de guerre, l'argent ne coulait pas à flot! La grande galère...

-Le vocabulaire! Vous l'aurez compris elle a finalement écouté la voix de la raison et s'est marié avec moi.

-J'y ai été contrainte plutôt...

-Question de point de vue....

-Il avait beaucoup d'hommes partis à la guerre et je vivais dans un petit patelin éloigné de plusieurs kilomètres de toutes autres civilisation! L'horreur!

-La tranquillité!

-Le seul homme du village qui n'était pas encore trop vieux et qui n'était pas mort à la guerre.

-Un jeune gentleman magnifique et au boitement de guerre.

-Cette fois ci c'est toi qui mens mon cher! Tu étais déjà vieux et tu boitais à cause d'une chute à vélo, lorsque tu étais facteur et que tu t'étais pris un panneau stop!

-Je ne fais que "rendre la scène un peu plus jolie"!

-Retourne à tes mots croisés, tu me fatigue! Bref, vous l'aurez compris : je me suis mariée à un abruti d'inconnu de facteur boiteux et vieillot!"

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Salut tout le monde! C'est notre première nouvelle et la première fois que nous publions alors n'hésitez surtout pas à commenter pour nous dire ce qui ne va pas mais aussi ce qui vous plait! ;)