Première Erreur : Solitude

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Maureen Adler, était une jeune femme qu'on pourrait qualifier d'accomplie. PDG d'une multinationale du transport, c'était une milliardaire, enviée par un nombre incalculable de personnes, jalousée par autant, mais elle menait ses affaires d'une main de fer et aucun reproche ne pouvait lui être fait, elle était dans une cage plongée au milieu de requins affamés, la moindre erreur serait la clé qui ouvrirait cette cage et l'exposerait au danger imminent, la faisant couler sans espoir de remontée...

Mais la femme que ses collègues cotôyaient n'était pas la vraie Maureen, ou du moins seulement une partie. Car une fois chez elle, le jeune brune se transformait, devenant une femme épuisée. Elle n'avait pas de vie sociale en dehors du travail. La solitude la rongeait, sans qu'elle ne trouve le moyen de la briser, les menaces de ceux voulant la faire tomber trop présente, comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Mais elle avait besoin de quelqu'un, ou elle deviendrait définitivement folle, même si ce quelqu'un ne lui accorderait pas de réel intérêt.

Elle finit un soir par trainer sur internet, lorsqu'elle tomba sur un certain site, et nota un certain numéro. D'abord hésitante, elle se dit finalement qu'elle n'aurait rien à perdre et appuya sur la touche d'appel.

A l'autre bout du fil, une voix grave répondit, d'un air visiblement ensommeillé, demandant la raison de l'appel. Elle ne sut d'abord comment formuler la chose, mais son interlocuteur sembla vite comprendre, et un rire lui parvint, moqueur, l'énervant presque mais elle se retint.

« Alors comme ça j'vous intéresse ? C'est flatteur ! »

« J'aimerais si possible écourter cette conversation. »

« Ah, je vois... Où et quand alors ? »

Elle lui transmit rapidement son adresse, et fixa le rendez-vous à vingt-trois heures, à la fin de sa réunion à laquelle elle devait d'ailleurs se rendre. Elle raccrocha alors prestement et s'étonna de sentir son cœur battre la chamade. Soit, c'était la première fois qu'elle avait recours à de telles pratiques, mais c'était sa seule option. Soupirant, elle referma l'écran de son ordinateur et se prépara pour rejoindre son bureau.

***

Maureen ne sut dire si la réunion passa trop vite ou trop lentement à son goût. Un mélange subtil d'excitation et d'appréhension nouait douloureusement son estomac, mais elle n'en montra rien, restant digne, son masque bien mis en place, comme à chaque fois que l'on parlait affaires. De part ses directives directes et concises, ils finirent à l'heure, voire même plus tôt que prévu.

Dans sa voiture en route vers chez elle, Maureen stressait de plus en plus, ses mains moites, son souffle quelque peu irrégulier... Elle se concentra pour se calmer avant d'arriver, hors de question de se ridiculiser.

Elle n'eut pas plus le temps de réfléchir qu'en montant les escaliers vers son appartement, elle vit une grande silhouette se tenir adossé au mur à côté de la porte. La voyant arriver, l'inconnu posa son regard bleu sur elle, un sourire venant bientôt orner son visage aux trais lisses.

A cause de la pénombre et de la lampe de la cage d'escalier ayant visiblement bien choisi son moment pour brûler, elle ne put le détailler, mais rapidement, sans même accorder une parole à son "invité", elle fit glisser la clef dans la serrure et pénétra son appartement, ne prenant pas la peine de prier l'homme d'entrer pour qu'il la suive.

Un léger sifflement admiratif accompagna le tour d'horizon que faisaient les yeux bleu profond du duplex, illuminé après qu'elle ait activé l'interrupteur, tandis que le sien, émeraude, s'échouait sur l'inconnu.

Une peau basanée, comme délicieusement colorée par un puissant soleil, une carrure et des muscles découpés sous sa fine chemise noire à moitié entrouverte qui ne devaient rien avoir à envier à ceux de grands sportifs, de courts cheveux d'un noir de jais, lui donnant l'irrésistible envie d'y glisser sa main pour confirmer ce qui semblait être un toucher d'une douceur incomparable, et enfin ces deux prunelles saphir qui semblèrent la transpercer lorsqu'ils se posèrent sur elle...

Elle se détourna soudain, gênée, lorsqu'elle se rendit compte, un peu en retard, qu'il la regardait d'une façon qui montrait clairement qu'il avait remarqué son petit jeu. Elle prit immédiatement un ton colérique.

« C'est pas comme si j'te reluquais hein ! »

« Ch'ui canon, hein ? »

« Tu te vantes en plus ! »

« C'est ce qu'elles aiment toutes. »

"Toutes"... La milliardaire ferma les yeux, se rappelant à qui elle avait affaire, et lâcha un soupir frustré.

« La... La chambre est en haut, j'arrive dans une minute... »

***

Elle se figea en ouvrant la porte de sa chambre. L'homme se trouvait nu, allongé sans gêne sur son lit, explorant des yeux les différents objets disposés dans la pièce, elle s'apprêtait à s'offusquer mais sa prise de parole fut devancée.

« Tu t'appelle comment ? »

Elle s'arrêta net. Elle ne s'y attendait pas.

Elle avait pensé qu'au vu de sa notoriété, il la connaitrait; elle s'était trompée. Ensuite, devait-elle lui répondre sincèrement ? Après tout, s'il rendait l'affaire publique, elle ne s'en sortirait pas...

« T'inquiète pas, je dirais rien. » Au vu de son air interdit, son sourire qui avait momentanément quitté ses lèvres lui revint. « C'est pas dans mon intérêt non plus, si mes clientes savaient que je me l'ouvrait, je ferais faillite. »

Cela faisait sens en effet, mais elle hésitait tout de même, avant de se dire qu'en étant allé plus loin et en l'ayant appelé avec son numéro personnel, ce n'était pas si grave...

« Maureen. »

« Moi c'est Dorian. »

D'un mouvement souple, il quitta le lit pour se relever et s'approcha d'elle, lentement, comme pour ne pas l'effrayer...Seul son sourire gâchait quelque peu l'ambiance pseudo-romantique. Il approcha ses grandes mains de sa veste de tailleur et entreprit de la faire glisser sur ses épaules, puis déboutonna la chemise lentement, cette dernière suivant le même chemin vers le sol.

Ce ne fut que lorsque la pince maintenant ses cheveux bruns en chignon se relâcha qu'elle réalisa qu'elle était à présent entièrement défaite de ses vêtements. Un sifflement admiratif résonna une nouvelle fois, la faisant furieusement rougir.

« Bien roulée dis-donc ! »

Maureen s'apprêtait réellement à tout laisser exploser pour meurtrir la joue basanée de sa paume mais ses lèvres furent prises d'assaut par celles de l'homme, lui coupant toute possibilité. Bientôt des caresses lui arrachèrent des gémissements étouffés, mais malgré tout les mains se faisaient lentes, patientes, expertes; elle ne résista pas longtemps.

***

Le lendemain, elle était de nouveau seule dans son lit, et la réalité la frappa de plein fouet. Se prenant le visage entre les mains, tout en se mettant en position fœtale, elle ne résista pas aux larmes qui se mirent à couler de leur propre volonté. Elle avait fait une terrible erreur, une première, mais pas la dernière... Maintenant qu'elle y avait goûté, elle ne s'en déferait pas de si tôt...

« Qu'est-ce que j'ai fait... ?! »

...Ce n'était que le début.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 21, 2016 ⏰

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