Partie 3

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Nous roulons depuis une demie heure, je ne décroche pas un seul mot. Je sers mes poings jusqu'à ne plus avoir de circulation dans les veines. Toute la haine du monde est en moi. Mes yeux sont rivés sur le paysage de dehors. Il a l'air si hostile et si dangereux. Est ce donc ça la vie ? Je détourne le regard et me penche sur l'homme à la grosse voix qui est à côté de moi. Il tient sur ses genoux deux peluches, la mienne et celle de Cola. Je ne sais pas ce qu'elles font là mais je les attrape tellement vite que l'homme ne peut pas m'en empêcher. Je les sers fort contre ma poitrine. Le lapin bleu sent encore l'odeur de Cola. Une larme coule le long de ma joue. L'homme me regarde, il ne me fait plus peur désormais. Il pose une main sur mon épaule et me dit : "Ne t'inquiète pas fillette,tout va bien se passer. Tu vas le retrouver ton frérot. Laisse le temps faire !". Je me retourne vers l'homme, je n'ai qu'une envie : le frapper. Mais je me retiens. Ces quelques paroles ont réussi à me faire traverser en moins de quelques secondes d'un sentiment de haine à un sentiment de rage. Je peine à contrôler ma colère, il faut que je me défoule sur quelque chose, mais je n'ai rien. Je sers les peluches encore plus fort contre moi. Ma colère redescend petit à petit, mais je ne peux plus cesser de pleurer.
La voiture s'arrête dans un petit patelin. Nous sommes toujours dans la région. La main me détache et je sors du véhicule. En face de moi, il y a une grande maison couleur blanc cassée. Une dame assez âgée attend fermement sur le bas de la porte. Elle se tient droite et à l'air autoritaire. Dans sa main droite, elle tient en laisse un petit Jack Russel blanc avec quelques tâches noires. J'ai toujours aimé les animaux, mais nous ne pouvons pas en avoir à cause des allergies de Cola et puis, nous n'avons pas les moyens d'en nourrir un. La dame me fait signe de me rapprocher, je l'écoute. Elle me dévisage de haut en bas, je reste les yeux fixer au sol. Elle prend mon menton et me force à la regarder. Elle me sourit. Elle sort un mouchoir en tissu de sa poche et essuie le restant de mes larmes. Mes yeux sont encore rouges et tout gonflés. Elle me prend par la main puis m'entraîne à l'intérieur de la bâtisse. Je m'assois sur le canapé et elle, dans le fauteuil juste en face de moi. Elle continue de m'examiner. Le silence est lourd. Quelques minutes plus tard, je me décide enfin à poser les premières questions :
"Qu'est ce que je fais ici ? Pourquoi m'avez vous arracher à ma famille ? Et où est mon frère ? Où est-il ?!". Je sens la colère resurgir en moi. La dame me répond :
"Je suis là pour te protéger Chloé. Ton frère est lui aussi en sécurité.
-Vous ne répondez pas à mes questions ! Où est-il ? Qui êtes-vous? Et vous voulez me protéger de quoi ?!
-Il n'est pas ici."     

ColaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant