Partie 4

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Je me lève précipitamment du canapé. Je veux m'échapper. L'homme arrive et me retient. J'essaye de me débattre. Mais impossible de me libérer, il est bien plus fort que moi. Un tas de 100kg face à une petite d'1m56, tout est déjà joué d'avance. Il me maîtrise et me pose la tête contre le mur. Ma joue est écrasée, ma respiration est en train de me lâcher. Le stress et la panique prennent le dessus, un drap noir se hisse au dessus de mes yeux. Je ne vois plus rien. Mes muscles sont en train de m'abandonner, je me sens tomber.
J'ouvre les yeux. Je suis allongée dans un vieux lit tout poussiéreux. Je ne reconnais pas cet endroit, je ne me souviens plus de rien. Je regarde tout autour de moi. À droite, à gauche, non, ça ne me dit rien. Je pince trois fois mon bras, en pensant que je vais me réveiller et que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je suis bel et bien réveillée. Dans un élan de précipitation, je passe ma main sous ma couette pour m'en sortir et j'y découvre les deux peluches. Celle de Cola et la mienne. Soudain,mes souvenirs resurgissent. Mais une seule chose me reste à l'esprit: s'échapper. Je me lève du lit en essayant de faire le moins de bruit possible. J'ouvre la porte, elle grince. Je recule d'un pas. Je sens mon cœur exploser dans ma poitrine. Je reste immobile pendant quelques secondes. Personne ne bouge. Je continue donc mon chemin. La maison est tellement grande que je peine à trouver la porte d'entrée. Je dois faire le moins de bruit possible pour éviter de me faire repérer. Les clefs et un petit baluchon sont disposés sur le buffet qui se situe juste à côté de la porte. Je trouve cela tellement bizarre que ça me parait presque normal. Je ne me pose pas plus de questions. J'empoigne le sac et ouvre la porte. L'air frais du dehors vient me caresser la joue. Je suis enfin libre.


Voilà des heures que je erre dehors au milieu de nul part, je crois que je suis perdue. J'ai faim. Je me décide enfin d'ouvrir le petit baluchon. Un en-cas, une bouteille d'eau et un téléphone s'y trouvent. Le portable m'intrigue, je l'allume. Un message apparaît''Nous ne t'avons pas abandonner, Chloé. Nous allons te guider sur ton chemin. Tu pourras retrouver ton frère. Si tu nous écoutes,tout se passera bien'' Signé : Madeline Duberney, le vieille dame de la maison. Je ne comprends pas ce message, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Mais je veux retrouver à tout prix retrouver Cola. Je tourne la tête à gauche, à droite, dans tous les sens. Je me sens observée, mais je suis seule. J'essaye d'appeler le numéro indiqué mais personne ne me répond. Je réessaye une seconde fois,quelqu'un décroche. C'est la grosse voix d'homme : « Ecoute-moi bien petite ! Nous ne te voulons aucun mal, nous voulons juste te protéger. Alors maintenant soit bien attentive. De là où nous sommes, nous t'observons. Nous observons tes moindres faits et gestes. Sur ton chemin, nous avons disposé plusieurs indices qui permettront d'atteindre ton but, ton objectif. Sache que nous n'y sommes pour rien, ce n'est pas nous qui commandons. Fais attention à toi... ». Il raccroche. L'écran du téléphone devient noir,j'ai beau appuyé sur les touches, il ne se rallume plus. Je m'assoies sur le bas-côté de la route. Il n'y a pas un chat, ici.Aucune voiture à l'horizon. Juste des champs de colza à perte de vue. Je fixe le ciel, en espérant qu'il me donne un message, qu'il m'aide. Il commence à faire froid, le soleil est en train de se coucher. Soudain, un faisceau rouge lumineux s'agitant en face de moi me sort de mes pensées. Je me lève et le suis sans réfléchir. Je marche sans trop où aller. Mais où m'emmène t-il ? Au bout de dix bonnes minutes, j'entrevois une petite maisonnette. La porte est grande ouverte. Ce n'est pas un hasard, j'en suis sûre. Je cours, je cours sans même prendre le temps de respirer. Je trébuche, je me relève aussi vite, et je continue. Arrivée devant la porte, un air chaud me parcourt le corps. Je sens l'odeur des braises, du bois de cheminée me chatouiller les narines. Un pas devant, puis l'autre, je pénètre doucement dans la cabane. Pas un bruit. Je regarde à droite, à gauche. Je ne distingue rien d'anormal. Au milieu de la pièce se trouve une petite table. Un sandwich et une lettre y sont posés. Je me jette aussitôt sur la lettre. La nourriture peut attendre. Je remarque que l'encre est encore fraîche. La personne qui a écrit ce morceaux de papier est partie peu de temps avant que j'arrive. Je trouve cela bizarre que je ne l'ai même pas remarquée ou même aperçue. Je me concentre désormais sur la lettre :« Si tu lis ceci, tu as atteint ton premier objectif. Mais ce n'est pas fini. Tu passeras la nuit dans ce chalet, et tu y mangeras.Au petit matin, dès l'aube, tu te lèveras, tu te prépareras et tu partiras. A exactement cinquante pas de la maison, derrière, tu y trouveras une pierre blanche. En dessous de celle ci sera marquées les prochaines indications que tu devras suivre. Si tu respectes toutes les règles, il n'y aura pas de soucis. Alors, fais bien attention. J.J.C. ». Je repose la lettre sur la table. Une atmosphère pesante est maintenant entrée dans la bâtisse. C'est étrange, je ne sais plus quoi penser. Mais qui est cet étrange « J.J.C. ». Me veut-il du bien ? Du mal ? Pourquoi ne vient-il pas directement m'aider plutôt que de me faire tourner en rond ? Je n'ai pas la force de trouver des réponses maintenant. La fatigue m'assomme. Je me dirige vers le divan et m'allonge dessus. Je sers fort les deux peluches contre ma poitrine. Celle de Cola a encore son odeur. Il me manque tellement. Je ferme les yeux, puis, je m'assoupis aussitôt. La nuit va me faire du bien.

ColaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant