Chapitre 1

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Il est 8h, mon réveil se met à sonner et je n'ai qu'une envie actuellement c'est de pleurer.
Pleurer parce que je suis bien trop fatiguée, je n'ai pas assez dormi. Et pour cause, j'étais jusqu'à 3h du matin sur mon téléphone à regarder des tiktok, des séries et puis bien sûr, j'étais sur youtube à regarder des gens construire des cabanes dans les bois avec trois bambous.
[Dites moi que vous les faites aussi les gars svp]

Je prends mon téléphone et me rends compte du jour qu'on est. Le jour de mon départ pour Londres et donc le premier jour de ma nouvelle vie.
J'ai tellement hâte de vivre pour moi et de ne plus être dans cette maison où l'ambiance n'est pas des plus chaleureuses. Mes parents me traitent différement depuis mon coming out forcé il y a 3 mois de ça, comme si ça les concernait. Forcé, car notre chère voisine leur a montré une vidéo de moi embrassant une fille à une soirée.
Mais cette vidéo dont je n'étais pas au courant à fait que mes parents ne m'ont pas parlé pendant des semaines sans que je ne sâche pourquoi, puis, un jour ils m'ont parlé de cette vidéo. J'étais affreusement gênée et en colère et leur argument à eux pour cacher leur homophobie c'était que je leur avais menti en ne leur disant pas plus tôt que j'aimais les femmes. Sauf que si je l'avais fait, on m'aurait autant incendié que maintenant.

C'est pour cette haine permanente et cette façon de penser qu'il me tarde tant de partir. La haine envers les gens qui sont heureux d'être eux même.
Et c'est pour cela que la seule personne qui va me manquer dans ma famille, c'est ma petite sœur Cloé, j'ai un peu peur pour elle à vrai dire. Depuis des mois mes parents ne sont pas tendres avec moi mais ils ne le sont pas vraiment non plus avec elle. Et puis, à l'école ce n'est pas vraiment ça, car elle y est harcelée mais elle ne veut pas le dire à mes parents par peur qu'ils ne lui viennent pas en aide.

Enfin vous l'aurez compris, la toxicité est telle que les enfants fuient le foyer pour se sentir bien. Et quand on en arrive là c'est que ça ne va pas du tout.

Quoi qu'il en soit, je me lève enfin de mon lit et pars prendre une douche qui va me faire beaucoup de bien. Malgré le pincement au cœur que je ressens en repensant à tout ce qui s'est brisé en si peu de temps.

J'essaie de faire le moins de bruit possible mais il semblerait que j'ai dérangé ma mère car celle-ci passe devant moi et me lance un regard plein de pitié alors que je continue mon chemin vers la salle de bain en ne comprenant pas trop ce que j'ai pu faire pour recevoir tant de haine.
Oulah, vite que je prenne mon envol de ce nid de vipères. Un coup on m'aime, un coup on ne me supporte plus.

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Me voilà propre et de retour dans ma petite chambre à vérifier que je noublie rien et que tout est propre et bien rangé. J'ai vraiment besoin de me recréer mon espace là-bas avec tout mon petit confort. Ma chambre est pour moi l'endroit le plus sécurisant qui soit, l'endroit où je suis moi librement.

J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir derrière moi alors je me tourne et vois ma soeur qui me saute dans les bras.

Cloé : Je veux pas que tu partes s'il te plaît restes.
Ivy : Cloclo je dois y aller tu le sais bien et puis tu pourras toujours venir me rendre visite pendant les vacances. On visitera des tas d'endroits entre soeurs.
Cloé : J'veux partir avec toi, s'il te plaît laisses moi venir alors.

Ma sœur pleure et je déteste ça, je me sens affreusement coupable de ne pas pouvoir résoudre ses problèmes. Et que personne n'ait l'idée de l'aider, que personne ne voit dans quelle détresse elle est, ça me met hors de moi.

Victoria : Cloé arrête de pleurer un peu. Tu vas la revoir ! Ivy dépêche toi de boucler ta valise pour qu'on y aille. Tu vas louper ton avion sinon.
Ivy : Oh mais ne t'inquiètes pas maman, j'ai bien compris que tu voulais que je parte. Je vais te faire ce plaisir.

Encore une fois elle souffle et quitte la pièce pour nous laisser Cloé et moi pleurer entre sœurs.

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Après ce moment de tristesse, je fais le tour de la maison en vérifiant chaque pièce pour voir si je n'y oublie rien et je m'attarde sur les photos de famille. Sur celles-ci nous semblons tous tellement heureux mais nous ne le sommes plus du tout aujourd'hui.

Quelle triste vie n'empêche quand on y pense bien. Comme un petit détail peut tout gâcher. Comment quelque chose que l'on ne contrôle pas peut gâcher une famille entière alors que ça ne concerne que personne.

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Hello les gars,

En tant que personne de la communauté LGBTQ+, je voulais dire à toutes les personnes qui se cherchent ou qui n'ont pas fait de coming out. Que ce n'est pas important si vos parents ou vos amis ne le savent pas. Dites le aux personnes en qui vous savez que vous pouvez avoir confiance tout simplement.
Car certains n'ont en eux qu'une haine profonde.
Du moment que vous vous connaissez et que vous savez ce que vous aimez, le reste n'est pas important.

EM❤

IVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant